(Ottawa) Le premier ministre Justin Trudeau dévoilera la semaine prochaine un plan qu’il promet « responsable et ambitieux » alors que le pays fait face à une montée de cas de COVID-19.

M. Trudeau a conclu mercredi deux jours et demi de réunions de son conseil des ministres dont le but était d’élaborer une stratégie pour éviter que la pandémie ne fasse davantage de dommages dans la vie des Canadiens.

À l’issue de ces rencontres, le premier ministre a vanté la future feuille de route de son gouvernement.

« Nous allons présenter un plan responsable et ambitieux pour protéger les Canadiens, pour bâtir un avenir meilleur. […] Plus que jamais, nous avons besoin d’une économie qui bénéficie à tous les Canadiens », a-t-il indiqué mercredi après-midi, entouré de quelques membres du son cabinet.

La pandémie a déjà bouleversé les plans du gouvernement visant à respecter les engagements sur lesquels les libéraux ont été réélus l’automne dernier, alors que la crise des changements climatiques était en tête de leur programme.

Le discours du Trône qui sera présenté mercredi prochain devait porter sur une relance économique « verte », mais la récente hausse de cas de COVID-19 au pays a changé les choses.

« D’abord, notre priorité demeure de garder les Canadiens en sécurité. On ne peut pas parler d’une relance économique sans avoir les Canadiens confiants et en santé et c’est donc la première chose sur laquelle on s’est attardés pendant cette retraite du conseil des ministres », a indiqué M. Trudeau.

Les ministres qui ont défilé au micro des journalistes – à plus de deux mètres – depuis le début de la semaine ont indiqué que la lutte aux changements climatiques était toujours une priorité.

Elle n’est juste plus « la priorité immédiate », a candidement admis le ministre du Patrimoine canadien, Steven Guilbeault, qui était un militant écologiste avant son entrée en politique.

« Oui, on travaille sur la relance d’un point de vue conceptuel, mais au jour le jour, on est encore beaucoup, beaucoup dans la gestion de la crise et c’est tout à fait normal », a indiqué M. Guilbeault.

Et au monde des affaires qui reproche au gouvernement Trudeau de ne pas encore avoir fixé des cibles budgétaires, le président du Conseil du Trésor réplique que ce n’est pas le temps.

Jean-Yves Duclos soutient qu’il est beaucoup plus important de maintenir le tissu social et économique du Canada avant toute chose.

« Il est inutile de penser à relancer l’économie si nous faisons face à une vague de faillites des entreprises et d’individus. Alors nous devons maintenir ce tissu si nous voulons éventuellement revenir à une position budgétaire solide, incluant bien sûr un déficit plus petit à l’avenir », a fait valoir M. Duclos.

M. Trudeau doit s’entretenir avec les chefs des partis d’opposition d’ici la fin de la semaine.

Il n’a pas voulu dire pourquoi il avait attendu jusque-là pour leur parler du discours du Trône ni quelles concessions il était prêt à faire pour s’assurer de leur appui.

« On a été, depuis les débuts, ouverts à leurs suggestions, à leurs recommandations pour mieux servir leurs Canadiens, mais je suis confiant qu’avec le plan qu’on va mettre de l’avant, les Canadiens vont se sentir bien encadrés et bien protégés par leur gouvernement », a-t-il offert.

« Mais ce sera aux partis d’opposition de choisir s’ils vont nous appuyer ou non », a-t-il ajouté.

Dans tous les cas, la possibilité d’une élection cet automne semble peu probable, voire impossible, selon les propos du premier ministre.

« Je pense que c’est très clair que les Canadiens ne veulent pas d’élections, que les partis d’opposition ne veulent pas d’élections et que le gouvernement, certainement, nous ne voulons pas d’élections », a martelé M. Trudeau.

À son avis, les Canadiens veulent que leurs politiciens travaillent ensemble, comme c’est le cas depuis les derniers mois pour lutter contre la pandémie.