(Québec) À bout de patience, Québec passe de la parole aux actes : « C’est le temps de sévir », a annoncé le premier ministre François Legault jeudi. Des amendes seront imposées dès samedi aux récalcitrants qui ne respectent pas les consignes sanitaires contre la COVID-19, en particulier le port du masque.

« Il y a une écrasante majorité qui suit les consignes, mais malheureusement, il y a une petite minorité de gens irresponsables qui ne suivent pas les consignes », a affirmé François Legault. « On ne peut pas accepter que quelques individus irresponsables mettent à risque toute notre société. » Il a décoché une pointe à ces récalcitrants qui s'opposent au port obligatoire du masque en disant que « certains d'entre eux pensent même qu'Elvis est vivant ».

« On va maintenant commencer à donner des amendes aux citoyens qui ne respectent pas les consignes. On parle surtout des masques », dont le port est obligatoire dans les lieux publics fermés.

Dans les statistiques de cas de COVID-19, « il y a une tendance qu’on n’aime pas » même si la situation est encore « sous contrôle », a-t-il ajouté. On a franchi le cap des 20 cas par million d’habitants, un seuil qui avait été fixé par le gouvernement.

Dans les derniers jours, le gouvernement Legault a observé un relâchement général dans le respect des consignes. Il a haussé le ton, prévenant qu’il n’hésiterait pas à sévir contre les récalcitrants. Il a maintenant décidé d’aller de l’avant avec des sanctions.

Lorsqu’il avait imposé le port du masque dans les lieux publics fermés en juillet, le gouvernement Legault avait fait reposer sur les commerçants la responsabilité de veiller au respect de la nouvelle consigne sous peine d’amendes allant de 400 à 6000 $. Il n’y avait pas de sanctions contre les clients récalcitrants. Les personnes qui se présentent dans des lieux publics fermés sans masque s’exposeront maintenant à une amende, a indiqué M. Legault.

La règle « s’applique sur tout le territoire du Québec », mais « on demande aux corps de police de se concentrer surtout dans les zones jaunes, là où, toutes proportions gardées, il y a plus de cas », a indiqué François Legault. On parle pour le moment de Québec, Laval, l’Estrie et l’Outaouais. Le nouveau règlement « ne s’applique pas » dans le cas de manifestations à l’extérieur où des gens ne portent pas le masque, a signalé M. Legault. La ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, apportera des précisions vendredi, après discussions au conseil des ministres et l'adoption du nouveau décret. Le montant des amendes varierait de 400 à 6000$.

Il n’y a pas que la patience du gouvernement qui a été mise à rude épreuve au cours des derniers jours. Les personnes qui se sont présentées dans des cliniques de dépistage ont dû attendre plusieurs heures pour subir un test. François Legault a affirmé que la situation n’est pas acceptable, tout en soutenant que le nombre de tests par million est comparable à d’autres provinces. Il y a eu « une affluence à certains endroits à laquelle on ne s’attendait pas », a reconnu le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé. Il a annoncé que des cliniques seront ajoutées. Il demande à la population de privilégier les cliniques sur rendez-vous. Le directeur national de santé publique, le DHoracio Arruda, recommande à tous ceux qui ont des symptômes de grippe d’aller se faire tester.

Par ailleurs, le gouvernement avait indiqué que les activités sportives, artistiques ou parascolaires impliquant des enfants de classes différentes pourront reprendre dès le 14 septembre « si tout se passe bien ». François Legault a indiqué jeudi qu’il veut « tout faire pour que tous les sports-études recommencent, surtout dans les zones vertes ». Ce pourrait être une reprise partielle ailleurs. « Pour ce qui est des zones jaunes, est-ce que ça peut être une partie des activités? », a-t-il lancé, ajoutant que des précisions seront apportées vendredi.

Après la conférence de presse, François Legault s’est rendu à une réunion de son caucus pour préparer la rentrée parlementaire du 15 septembre. En raison des directives de la Santé publique, seulement la moitié des 76 députés sont présents sur place, répartis dans deux salles du parlement. Les autres participent de façon virtuelle à cette rencontre d'une durée de deux jours.