(Madrid) L’Europe connaît un regain important de la pandémie de COVID-19, avec notamment la barre des 500 000 cas dépassée en Espagne, tandis que l’Inde est devenue le deuxième pays au monde le plus touché en nombre de cas derrière les États-Unis.

L’Espagne, pays européen parmi les plus touchés par la pandémie de coronavirus, a dépassé la barre des 500 000 cas diagnostiqués, selon le dernier bilan publié lundi d’après le bilan du ministère de la Santé.

Depuis le début de la pandémie, le pays de 47 millions d’habitants a recensé 525 549 cas, ce qui représente un nombre de cas rapporté à sa population environ deux fois plus important que la France ou l’Italie, d’après un calcul de l’AFP à partir de sources officielles.

Ces deux dernières semaines, le pays a détecté en moyenne 7 à 8000 cas par jour dont environ le tiers dans la région de la capitale Madrid, épicentre de l’épidémie comme au printemps.

Le nombre de victimes de la COVID-19 s’élève au total à 29 516 dans le pays, dont 237 ces sept derniers jours, loin du pic cependant de la pandémie début avril quand près de 1000 personnes étaient mortes en un jour.

« La situation est bien plus favorable » qu’au printemps, a souligné lundi l’épidémiologiste en chef du ministère de la Santé, Fernando Simon. « Mais nous restons dans une phase ascendante », a-t-il mis en garde.

Le risque d’être « submergés »

Malgré le contexte préoccupant, les écoles ont rouvert dans le pays, même si de nombreux parents refusent de renvoyer leurs enfants en classe, en dépit de la menace de sanctions.

« Ils sont en train de faire une expérience pour voir ce qu’il va se passer, comme avec des cochons d’Inde », s’indigne Aroa Miranda, mère de deux garçons de 8 et 3 ans qui ne les remettra pas à l’école cette semaine à Castellon de la Plana (est).

Dimanche, le Royaume-Uni a enregistré de son côté près de 3000 nouveaux cas positifs, un nombre inédit depuis fin mai.

« L’augmentation que nous avons observée aujourd’hui est préoccupante », a déclaré sur la chaîne Sky News le ministre de la Santé Matt Hancock, soulignant que ces nouveaux cas sont principalement diagnostiqués chez « les plus jeunes ».  

L’épidémie gagne également du terrain en France avec près de 25 000 nouveaux cas en trois jours, dont un pic de 9000 vendredi.

À Casablanca, au Maroc, les écoles sont restées fermées lundi à la grande déception des parents et des élèves en ce jour de rentrée.

« Nous risquons d’être submergés par le virus. Dès lors, des mesures drastiques s’imposent, sinon la situation risque d’être incontrôlable dans les jours à venir », a souligné dimanche soir le ministre de la Santé Khalid Ait Taleb dans une déclaration à la presse.

La situation épidémiologique au Maroc, pays de 35 millions d’habitants, a été marquée par une recrudescence des cas de COVID-19 depuis début août.  Au total, 72 394 contaminations, dont 1361 décès, ont été recensées depuis mars.  

V de la victoire

L’Inde de son côté est devenue lundi le deuxième pays du monde après les États-Unis recensant le plus grand nombre de cas de COVID-19 et dépasse le Brésil.

PHOTO AMIT DAVE, REUTERS

Deuxième pays le plus peuplé de la planète avec 1,3 milliard d’habitants, l’Inde est durement frappée par la pandémie qui a fait plus de 880 000 morts dans le monde depuis fin décembre

Cela n’a pas empêché le pays de rouvrir, avec de strictes précautions sanitaires, le métro qui était à l’arrêt depuis presque six mois dans ses grandes villes notamment la capitale New Delhi où des passagers masqués font le V de la victoire devant des journalistes. « Il nous faut bien sortir de chez nous, pour mener nos vies », confie l’un d’eux, Deepak Kumar.  

Deuxième pays le plus peuplé de la planète avec 1,3 milliard d’habitants, l’Inde est durement frappée par la pandémie qui a fait plus de 880 000 morts dans le monde depuis fin décembre, selon un comptage établi par l’AFP à partir de données officielles.  

Lundi, l’Inde totalise 4,2 millions d’infections depuis le début de la crise, le Brésil 4,12 millions et les États-Unis 6,25 millions.  

Pour les décès, elle arrive avec 71 642 morts derrière les États-Unis (188 540) et le Brésil (126 203) parmi les trois pays les plus endeuillés au monde par le virus. Mais beaucoup d’experts estiment les chiffres réels plus élevés en Inde, arguant que les tests sont insuffisants et que nombre de décès ne sont pas enregistrés.

« Les Jeux qui auront vaincu le Covid »

Malgré les incertitudes, un haut responsable du Comité international olympique a affirmé lundi que les Jeux de Tokyo, reportés à 2021, se dérouleraient bien l’an prochain « avec ou sans » coronavirus.

« Ce seront les Jeux qui auront vaincu le Covid, la lumière au bout du tunnel », a affirmé à l’AFP le président du comité de coordination du CIO pour les JO-2020, John Coates.

Les frontières du Japon demeurent actuellement largement fermées aux étrangers. Beaucoup d’experts doutent que la pandémie soit sous contrôle d’ici l’été prochain.  Et, selon plusieurs sondages récents, une nette majorité de Japonais souhaite un nouveau report des JO ou leur annulation.