(Montréal) Près d’une cinquantaine d’écoles québécoises sont touchées par la COVID-19, selon une liste dévoilée par Québec vendredi, soit près du double que ce qu’a avancé le ministre de la Santé Christian Dubé plus tôt dans la journée. Ces écoles se trouvent dans plusieurs régions de la province, dont Montréal et Québec, mais aussi en Estrie et en Outaouais.

En conférence de presse vendredi après-midi, le ministre de la Santé a affirmé qu’environ 25 écoles de la province étaient touchées par la COVID-19. Or, la liste dévoilée par Québec en dénombre 46. Il s’agit d’écoles publiques et privées de niveau primaire et secondaire, mais aussi de centres de formation professionnelle.

Cette liste doit être mise à jour quotidiennement dès la semaine prochaine. Le nombre de cas par école n’est pas dévoilé. Le ministre Dubé a expliqué qu’il ne veut pas qu’un enfant soit ciblé à cause de cette liste.

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La majorité des cas survenus dans les écoles sont des cas isolés, a-t-il également noté vendredi. « Ça, c’est une très bonne nouvelle », a déclaré le ministre en conférence de presse à Montréal.

Deux situations peuvent être considérées comme des éclosions. C’est le cas à la polyvalente de Deux-Montagnes, où un membre du personnel enseignant a d’abord été infecté.

« Il ne le savait pas et a eu des rencontres avec ses collègues. À la suite de ça, plusieurs de ses collègues ont été infectés », a détaillé le Dr Richard Massé, conseiller médical stratégique de la Direction générale de la santé publique.

L’autre situation touche une école où deux cas ont été recensés.

« Quand on a une éclosion, à ce moment-là il y a une intervention plus large qui est faite, il y a plus d’étudiants qui sont concernés, et il y a plus d’activités de dépistage qui sont faites. C’est beaucoup plus d’activité et d’énergie. C’est vrai pour la classe, mais c’est vrai aussi s’il y a eu des interactions avec les autres », a détaillé le DRichard Massé.

En conférence de presse à Montréal vendredi, le ministre de la Santé et des Services sociaux Christian Dubé a expliqué que colliger les informations auprès des écoles de la province avait été fastidieux.

« Ramener 3000 écoles qui doivent produire un rapport tous les matins et concentrer ça dans une organisation qui n’a jamais fait de la consolidation de l’information, c’est un beau défi des derniers jours », a expliqué le ministre Dubé.

Line Gervais, la directrice de l’école Marie Gibeau à Longueuil, déplore pour sa part que le nom de son établissement se soit retrouvé sur la liste du gouvernement Legault.

« Je ne comprends pas pourquoi on circule là-dedans. On n’a aucun cas, je peux vous l’assurer », explique la principale intéressée.

Mme Gervais dit avoir vécu beaucoup de stress et de désagréments au courant de la soirée de vendredi, après la publication de ladite liste sur le site du gouvernement. « Je n’arrête plus de répondre aux parents qui sont inquiets. Et je ne sais pas quoi leur répondre, parce que je ne comprends pas moi-même », illustre la directrice, qui dit n’avoir contacté la santé publique que pour des questions de précision, jeudi.

La publication de cette liste des écoles était réclamée par des syndicats, mais aussi par l’opposition libérale et des parents. Le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge avait assuré que son gouvernement serait « transparent » dans la divulgation des cas et que cette liste serait publiée dès que possible.

Le ministre de la Santé a précisé vendredi que cette liste pourrait être « bonifiée » dans les prochains jours. « Je n’aimerais pas ça qu’on mette faussement une école sur cette liste, c’est ça qui nous inquiète », a déclaré M. Dubé.

« On est en train de regarder, est-ce qu’on pourrait indiquer le nombre d’enfants qui ont été retirés ? Ou le nombre de classes ? » a-t-il ajouté.

– Avec la collaboration d’Henri Ouellette-Vézina