(Québec) Le gouvernement Legault va instituer une enquête « détaillée » sur l’hécatombe survenue au printemps dans les CHSLD, mais on ne sait toujours pas quand elle aura lieu, ni quelle forme elle prendra.

En mêlée de presse, mardi à Mascouche, le premier ministre François Legault a confirmé la tenue d’une telle enquête, qui était envisagée depuis des mois. Mais il est demeuré évasif sur les échéances et les modalités.

Le gouvernement pourrait attendre la fin d’une éventuelle deuxième vague d’éclosion du virus de la COVID-19, prévue à l’automne, avant de procéder, a-t-il indiqué.

Il faudra donc se montrer patients, également sur les modalités. M. Legault n’a pas dit si l’enquête serait publique et s’il fallait s’attendre à une vaste commission, du type de la commission Charbonneau sur la corruption dans l’industrie de la construction, qui pourrait s’étirer sur quelques années, ou plutôt s’il allait privilégier la formule de la commission scientifique et technique, plus ciblée et plus courte, comme ce fut le cas à la suite de la crise du verglas, en 1998.

« On est en train de regarder quel format l’enquête va prendre », a-t-il dit, cinq mois après le début de la pandémie en mars.

Depuis, plus de 5000 personnes âgées sont mortes de la COVID-19 souvent dans des circonstances tragiques dans les résidences pour aînés, particulièrement dans la région de Montréal. Dans certains cas, des aînés ont été laissés à eux-mêmes, privés des soins de base.

Les Centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) ont été les plus touchés.

Projet de loi 61 : prise deux

Par ailleurs, il a dit que son gouvernement reviendrait à la charge en septembre, dès la rentrée parlementaire, avec une nouvelle mouture du projet de loi 61, mort au feuilleton en juin, une initiative destinée à relancer l’économie en accélérant la réalisation de centaines de projets d’infrastructures.

En tournée dans la région de Lanaudière, il a dit s’attendre cette fois à la collaboration des trois partis d’opposition, qui ont pourtant rejeté en bloc le projet de loi 61 en juin, considérant que le gouvernement voulait contourner toutes les règles et s’arroger trop de pouvoirs.

« Les délais sont beaucoup trop longs. Ça prend des années avant de pouvoir commencer les travaux », a commenté M. Legault, déterminé à aller de l’avant avec son projet.

La nouvelle mouture du projet, piloté cette fois par la ministre Sonia LeBel, devrait être formulée de manière à aplanir « certaines inquiétudes » des partis d’opposition, a-t-il dit.

Rattrapage scolaire

En matinée, le premier ministre avait voulu se faire rassurant au sujet de la rentrée scolaire, en affirmant qu’un deuxième volet du plan d’action annoncé lundi serait annoncé sous peu.

Ce deuxième volet portera sur le rattrapage scolaire destiné aux enfants éprouvant des difficultés d’apprentissage, un sujet de préoccupation de bien des parents et des enseignants.

Le plan d’action rendu public lundi par le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, portait essentiellement sur les mesures sanitaires à privilégier, dont le port obligatoire du masque à compter de 10 ans dans les aires communes de l’école.

À Ottawa, l’Agence de la santé publique du Canada a refusé mardi de critiquer les choix de Québec pour la rentrée scolaire.

« Je respecte la décision » du Québec, a dit l’administrateur en chef adjoint de l’agence Howard Njoo, invité à commenter les directives sur le port du masque dans les aires communes, et non dans les classes.

« Ce n’est pas seulement une question de masques […] il y a plusieurs couches de protection », a offert comme justification Dr Njoo. Puis, il s’est imaginé que dans les classes, le « principe très important » de la distance physique de deux mètres entre chaque élève pourrait être respecté.

« Moi, je ne suis pas sur le terrain. C’est un défi », a-t-il convenu lorsqu’on lui a rappelé la taille des classes dans les écoles.

Tout de même, selon lui, « ce que les autorités […] du Québec ont élaboré, je pense que les principes sont pareils » que ceux des directives fédérales.

M. Legault a fait valoir que « de 20 à 25 % des enfants ont des difficultés d’apprentissage. On va se concentrer sur ces enfants-là qui ont manqué un certain nombre de semaines d’école », a commenté le premier ministre, lors d’une brève mêlée de presse.

Une annonce est attendue « dans les prochains jours », a-t-il dit.