Le Québec ne s’engage pas à suivre la recommandation de l’Agence de la santé publique du Canada quant au port du masque chez les élèves de 10 ans et plus.

En conférence de presse à Montréal vendredi, le directeur québécois de la santé publique, Horacio Arruda, est resté délibérément évasif sur le sujet, disant vouloir en parler à ses équipes.

Il a dit réserver ses commentaires jusqu’à lundi, jour où le gouvernement Legault présentera un plan révisé pour la rentrée scolaire.

« On va regarder ça avec nos pédiatres puis avec nos experts au Québec, a-t-il dit. Tout peut changer entre aujourd’hui et la semaine prochaine. »

Plus tôt, à Ottawa, l’Agence de la santé publique du Canada a tranché que les jeunes de 10 ans et plus pouvaient transmettre le coronavirus au même titre que les adultes.

C’est pourquoi son administratrice en chef, la Dre Theresa Tam, et l’administrateur en chef adjoint, le Dr Howard Njoo, ont recommandé le port du masque à l’école dès l’âge de 10 ans.

Ils ont rendu public un document d’orientation pour les provinces intitulé « Directives relatives à la COVID-19 à l’intention des écoles de la maternelle à la 12e année ».

L’année scolaire 2020-2021 sera pour le moins « non conventionnelle », ont prévenu les deux experts.

La santé publique canadienne suggère de « limiter les interactions » à l’école, et même d’ériger des « barrières physiques » là où il est possible de le faire dans les établissements scolaires.

« Le port du masque, c’est […] une autre mesure pour prévenir la propagation du virus », a insisté le Dr Njoo en conférence de presse.

Il prévient toutefois que le document d’orientation n’est pas « prescriptif » et doit être lu « en parallèle et en complément » des directives des autorités locales, qui connaissent mieux leurs situations épidémiologiques.

Par conséquent, les Drs Tam et Njoo disent ne pas s’attendre à ce que la mise en œuvre des directives du document soit uniforme dans tout le Canada.

Québec pourrait imposer le masque au secondaire seulement

L’Ontario et l’Alberta ont déjà annoncé qu’ils imposeront le port du masque aux élèves dès la quatrième année.

Au Québec, tout porte à croire que le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, annoncera que le port du masque sera obligatoire au secondaire, mais pas au primaire.

Le masque est déjà obligatoire au Québec pour les personnes âgées de 12 et plus dans les lieux publics fermés et les transports en commun. Le gouvernement a indiqué vouloir faire preuve de « cohérence » à ce chapitre.

« On va gérer les choses adéquatement », s’est contenté de dire le Dr Arruda, vendredi.

Il faut dire que le ministre Roberge est attendu de pied ferme par les parents, les enseignants et les syndicats, qui soulèvent depuis quelques jours de nombreuses questions dans les médias.

Les partis d’opposition ont également déploré le « silence » du ministre, qui ne fait rien, disent-ils, pour aplanir les inquiétudes.

Par exemple, que fera l’école si un élève arrive sans masque ? Est-ce qu’elle le retournera à la maison ? Lui fournira un masque ? Qui paiera ? Et que fera-t-elle si un élève refuse de porter le masque ?

À fortiori, quel est le plan de match si un enfant ou un membre du personnel tombe malade et reçoit un diagnostic positif de la COVID-19 ? Est-ce qu’on fermera la classe ? L’école au complet ?

Quelles mesures seront prises pour aider les élèves à rattraper le retard scolaire ?

Un groupe de parents exige par ailleurs que le ministre permette à tous les élèves qui le souhaitent de suivre leurs cours à distance, un scénario qui est exclu à l’heure actuelle.