(Québec) Le premier ministre François Legault n’ira pas se faire tester pour la COVID-19, même si une employée du Parti libéral du Québec (PLQ) qui œuvre à l’Assemblée nationale a possiblement contracté la maladie.

Réagissant à brûle-pourpoint mardi, l’attaché de presse du premier ministre, Ewan Sauves, a indiqué que M. Legault était « en pleine forme » et ne ressentait pas le besoin d’aller se faire tester.

Il ne s’est d’ailleurs jamais fait tester, contrairement à son homologue ontarien Doug Ford, qui a obtenu le 11 juin un résultat négatif à un test de dépistage de la COVID-19.

« M. Legault […] ne ressent aucun symptôme », a déclaré M. Sauves, en ajoutant que le chef du gouvernement québécois respectait toutes les mesures sanitaires : port du masque, distanciation sociale et lavage fréquent des mains.

Or, au Parti québécois (PQ), la consigne a vite été donnée à « tous les membres de l’équipe » qui ont pu se trouver à proximité de la recherchiste en question d’aller se faire tester dès que possible.

M. Legault, plusieurs de ses ministres, des journalistes et des employés de l’Assemblée nationale étaient réunis au Salon rouge de l’Assemblée nationale lundi pour l’annonce du remaniement ministériel.

Au même moment, les membres de la Commission des transports et de l’environnement (CTE) siégeaient au Salon bleu pour étudier le projet de loi 44 sur le Fonds vert.

« Hier, M. Legault ne s’est pas rendu au Salon bleu. Lorsqu’il s’est déplacé à l’Assemblée nationale, il portait un masque », a précisé son attaché de presse.

Les travaux sur pause

La nouvelle d’un possible cas de COVID-19 a provoqué la surprise au parlement, mardi.

Les élus ont appris que la recherchiste libérale rattachée à cette commission avait ressenti des symptômes du coronavirus et allait se faire tester.

L’étude du projet de loi 44 a été annulée pour la journée.

La présidente de la CTE, Agnès Grondin, a déclaré mardi qu’elle ajournait les travaux jusqu’à jeudi, par mesure préventive, « compte tenu de l’entente qui a été passée entre les leaders ».

Plus tôt, le PLQ avait rapidement informé les autres partis de l’état de santé de son employée.

« La recherchiste au PL44 aurait eu des symptômes ce matin, elle ira passer le test COVID », a écrit dans un courriel Anik Montminy, directrice de cabinet du leader parlementaire de l’opposition officielle.

« Je n’en sais pas plus à ce moment-ci. Les députés qui l’ont côtoyée ont respecté les règles de distanciation, mais on ne veut pas prendre de chance, certains d’eux sont plus âgés (M. Birnbaum et M. Leitão) », a-t-elle ajouté.

Plus tard, l’Assemblée nationale a confirmé que la personne était en attente du résultat de son test.

« Elle applique toutes les consignes à suivre pour la personne en attente d’un test ou du résultat d’un test pour la COVID-19 », a affirmé la porte-parole de l’Assemblée, Julie Champagne.

Celle-ci a assuré que l’Assemblée avait tout de suite informé la Direction de la santé publique. Une liste des gens avec qui la personne a été en contact étroit a été constituée afin de faciliter l’enquête, a-t-elle dit.

Charette pas en « contact direct »

Pour être bien sûr de la marche à suivre, le cabinet du premier ministre dit avoir contacté le Directeur national de santé publique, Horacio Arruda.

« Nous avons mené des vérifications avec le Dr Arruda, qui nous indique qu’une enquête de la Santé publique sera menée concernant la recherchiste du Parti libéral si elle obtient un résultat positif », a affirmé M. Sauves.

« Si cette enquête a lieu, la Santé publique déterminera quelles personnes ont été en contact direct et fréquent avec elle sans respecter les mesures d’hygiène. »

Selon M. Sauves, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, les députés du gouvernement et les employés du ministère de l’Environnement et du cabinet du whip étaient tous à une distance de plus de deux mètres de la recherchiste. « Il n’y a donc eu aucun contact direct. »

Il affirme toutefois que le gouvernement suivra la situation « de près » et respectera « tous les conseils que la Santé publique recommandera à l’issue de son enquête, si celle-ci a lieu ».

L’attaché de presse du premier ministre transmet par ailleurs ses vœux de prompt rétablissement à la recherchiste libérale. « Nous souhaitons que l’employée du Parti libéral se porte bien et que son test reviendra négatif », a-t-il dit.

Mardi matin, le porte-parole de Québec solidaire en santé, Sol Zanetti, n’a pas cru bon d’annuler son point de presse à l’Assemblée nationale.

« Si l’Assemblée avait jugé, avec les informations qu’ils ont, qu’il fallait annuler les points de presse, évidemment qu’on l’aurait fait », a-t-il affirmé en entrevue téléphonique.