(Ottawa) Le Québec n’a pas l’intention de recommander l’application pour téléphone mobile pancanadienne de repérage de contacts proposée par Ottawa, du moins pour l’instant.

Au bureau du ministre délégué à la Transformation numérique gouvernementale du Québec, Éric Caire, on indique que des consultations seront menées cet été au sujet de ce nouvel outil.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le ministre délégué à la Transformation numérique gouvernementale du Québec, Éric Caire

« Nous devons explorer cette option pour déterminer si c’est quelque chose de pertinent pour les Québécois », a déclaré l’attachée de presse du ministre Caire, Nathalie St-Pierre, par écrit à La Presse canadienne.

Dans un courriel de suivi, Mme St-Pierre a ajouté que les consultations « doivent se tenir durant l’été pour être prêt en cas de deuxième vague cet automne ».

Jeudi matin, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé que cette application de téléphone mobile — fruit d’une collaboration avec Shopify, Blackberry et le gouvernement de l’Ontario — sera disponible début juillet au Canada.

Elle aidera à retracer les contacts d’une personne qui reçoit un diagnostic de COVID-19.

L’application alertera le propriétaire du téléphone dès qu’une personne qu’il a croisée reçoit un test positif. En recevant cette alerte, chacun pourra décider de contacter les ressources de santé locales.

En annonçant le nouvel outil, M. Trudeau a assuré que la vie privée des usagers sera tout à fait protégée. « C’est complètement sous le contrôle de l’utilisateur », a insisté le premier ministre.

Elle sera d’abord déployée en Ontario, province dans laquelle elle a été développée, au début du mois de juillet.

M. Trudeau a déclaré que « plusieurs provinces », dont la Colombie-Britannique, ont manifesté un intérêt pour l’application et que celle-ci sera disponible partout au pays « au cours des prochaines semaines ».

« L’application sera volontaire, pas obligatoire, mais elle sera plus efficace si elle est téléchargée par le plus de gens possible », a dit M. Trudeau à son point de presse jeudi avant-midi.

Manifestement, à Ottawa, on souhaite que l’ensemble des provinces et des territoires adhèrent à cette application ontarienne.

S’exprimant jeudi après M. Trudeau, la vice-première ministre et ministre des Affaires intergouvernementales, Chrystia Freeland, a dit qu’elle espère que cet outil sera la « base » pour une utilisation pancanadienne.

Les discussions se poursuivent avec les provinces et territoires, a-t-elle dit.

« Je pense que nous comprenons qu’avec la relance économique, on commence à voyager plus autour du pays et avoir une technologie vraiment nationale nous aidera dans notre lutte contre le coronavirus », a souligné Mme Freeland, lors d’une conférence de presse.

« C’est un outil qui fonctionne beaucoup mieux quand toutes les provinces et territoires vont en faire partie », de l’avis de M. Trudeau. Il calcule que si au moins la moitié des Canadiens l’utilisent, l’outil sera « encore plus utile » et « pourrait avoir un impact vraiment transformateur sur notre réouverture ».

Nombre de cas

Il y a eu plus de 2254 000 tests administrés au Canada depuis le début de la pandémie. On fait passer en moyenne 36 000 tests par jour au Canada. La maladie a été détectée par seulement un peu plus de 1 % de ces tests.

Jusqu’à maintenant, on a recensé 100 220 cas confirmés ou probables dans l’ensemble du pays. La COVID-19 a provoqué la mort de 8299 Canadiens.

Distribution des cas au pays, selon les plus récents bilans provinciaux et territoriaux : 54 383 cas au Québec, dont 5340 décès ; 32 917 cas en Ontario, dont 2553 décès ; 7579 cas en Alberta, dont 152 décès ; 2783 cas en Colombie-Britannique, dont 168 décès ; 1061 cas en Nouvelle-Écosse, dont 62 décès ; 708 cas en Saskatchewan, dont 13 décès ; 308 cas au Manitoba, dont sept décès ; 261 cas à Terre-Neuve-et-Labrador, dont trois décès ; 164 cas au Nouveau-Brunswick, dont deux décès ; 27 cas à l’Île-du-Prince-Édouard, tous guéris ; 11 cas au Yukon, tous guéris ; cinq cas dans les Territoires-du-Nord-Ouest, tous guéris ; aucun cas au Nunavut.

À ces bilans provinciaux et territoriaux s’ajoutent les 13 cas, tous guéris, chez les passagers rapatriés du navire de croisière Grand Princess le 10 mars.