Les élèves et les enseignants retrouveront la « quasi-normalité » dans les écoles l’automne prochain, a déclaré lundi le directeur de la santé publique Horacio Arruda en annonçant que les enfants de moins de 16 ans devront maintenant respecter une distance d’un mètre entre eux.

En septembre à l’école, « les choses seront légèrement différentes » de ce qu’elles étaient avant, a précisé le conseiller médical stratégique à la Direction générale de la santé publique du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), DRichard Massé.

« Dans la plupart des endroits, les étudiants pourront être présents en classe à temps plein, c’est très important pour l’apprentissage. Mais en même temps, il y aura des différences sur les mouvements des groupes et à l’intérieur des mêmes groupes », a expliqué le DMassé.

« Ça ne sera pas exactement pareil [comme avant], mais les choses peuvent évoluer », a ajouté Horacio Arruda.

Le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur Jean-François Roberge présentera mardi le scénario de retour à l’école privilégié par Québec. Deux scénarios étaient encore sur la table : un retour à temps partiel ou un retour à temps complet.

Les annonces faites lundi par la Santé publique donnent un aperçu de la composition des classes cet automne. Il est maintenant recommandé pour les enfants de 16 ans et moins d’observer entre eux une distanciation d’un mètre, mais les deux mètres demeurent entre les enfants et les enseignants, et entre les enseignants entre eux.

« La création de bulles, ou de petits groupes, de quatre à six enfants ou jeunes permettra de diminuer la distanciation entre eux. Dans les régions où le retour en classe s’est fait dans les dernières semaines, les nouvelles sont très bonnes jusqu’à maintenant », a déclaré le DArruda, rappelant qu’aucun enfant n’a été atteint gravement par la COVID-19.

Ces bulles, dit-il, vont faciliter l’investigation dans le cas où la COVID-19 s’inviterait dans une école.

Qui fera respecter la distance d’un mètre entre les élèves en classe ? « Il va y avoir des moments où ce sera moins [qu’un mètre] », a reconnu le docteur Horacio Arruda. Il a expliqué qu’il y aurait des petits groupes de quatre ou cinq enfants à l’intérieur même des classes où les enfants pourront « se toucher, jouer avec le même matériel ».

Au secondaire, tout porte à croire que les élèves resteront dans un même groupe le plus souvent possible, une solution proposée par certains acteurs du réseau scolaire.

« En milieu scolaire, quand on parle de créer des bulles, on ne veut pas que les bulles changent tout le temps, parce qu’on se trouverait à exposer les gens continuellement à de nouveaux pathogènes », a déclaré le conseiller médical stratégique à la Direction générale de la santé publique du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), DRichard Massé.

Un « heureux retour »

« Pour le préscolaire et le primaire, ça va être un heureux retour à l’école pour tout le monde comme on le connaît », estime Hélène Bourdages, présidente de l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire.

« De toute façon, ce n’était pas faisable de tenir des enfants loin de leurs amis. C’est au niveau des adultes que ça va se jouer. Est-ce que, par exemple, on va dire il y a autant de groupes de service de garde que de groupes de classe ou on va vouloir diviser les enfants ? On ne le sait pas encore. »

Elle souhaite que Québec permette aussi la réouverture des écoles secondaires du grand Montréal.

De son côté, l’Association des camps du Québec, qui regroupe 138 camps de jour, se réjouit de l’assouplissement des mesures de distanciation pour les petits. « Nous prenons comme une marque de confiance le fait que la distance prescrite entre les enfants soit réduite et sommes heureux pour eux », dit-on.