(Québec) Si le Québec a franchi le cap des 5000 morts de la COVID-19, la tendance à la baisse se maintient, comme on peut le voir avec les hospitalisations. La priorité du réseau de la santé maintenant ? Se préparer à la deuxième vague. La consigne de distanciation physique pourrait par ailleurs être abaissée de deux à un mètre. Compte rendu.

Le cap des 5000 morts franchi

Le Québec a franchi mardi la triste barre des 5000 morts causées par la COVID-19 depuis le début de la pandémie. Le nombre de Québécois ayant été tués par le coronavirus atteint désormais 5029, en augmentation de 45 depuis lundi. « C’est beaucoup de monde, beaucoup de Québécois ; 90 % vivaient dans des résidences de soins de longue durée », a réagi le premier ministre, François Legault. « Maintenant, quand on regarde la situation actuellement, on continue d’avoir beaucoup de décès. Il y a encore plus de 1000 personnes qui sont infectées dans les résidences. [Mais] c’est beaucoup moins que ce qu’on a connu. À un moment donné, on en avait presque 5000 », a-t-il ajouté. Le Québec compte à l’heure actuelle 53 185 cas confirmés de personnes infectées par la COVID-19, en augmentation de 138 cas en 24 heures ; 961 personnes sont actuellement hospitalisées dans la province en raison du coronavirus, en basse de 15. Parmi elles, 117 (- 2) se trouvent aux soins intensifs.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Parc La Fontaine, à Montréal

Faire le diagnostic de Montréal

« C’est la priorité du réseau actuellement de se préparer pour la deuxième vague », a signalé la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann. Québec agit sur plusieurs fronts, entre autres en ajoutant 10 000 préposés aux bénéficiaires dans les CHSLD – initiative qui coûtera plus de 500 millions. Il veut s’assurer d’avoir des réserves suffisantes en équipements de protection, « dont une bonne partie fabriquée au Québec », a indiqué François Legault. Appelée à la rescousse au cours de la pandémie pour prêter main-forte à la Santé, la sous-ministre Dominique Savoie est maintenant chargée de faire « un bon diagnostic » sur ce qui n’a pas fonctionné à Montréal et de « voir à ce que ce soit amélioré pour la deuxième vague », a annoncé Mme McCann. « Ne pas considérer qu’on aurait une deuxième vague serait dangereux », a insisté le directeur national de santé publique, le DHoracio Arruda. Selon lui, « une deuxième vague peut être encore plus compliquée, parce que ça va venir malheureusement, aussi, avec la saison des autres virus respiratoires et de l’influenza ».

De deux à un mètre ?

Horacio Arruda ouvre la porte à abaisser de deux à un mètre la consigne de distanciation physique. Une décision sera prise « d’ici quelques semaines ». « Si on n’a aucune éclosion qui est associée aux deux mètres, peut-être qu’à ce moment-là, on pourra abaisser », a-t-il indiqué. Si la règle des deux mètres a été adoptée au Québec alors que l’Organisation mondiale de la santé recommande au moins un mètre, c’est « par prudence » devant « un nouveau virus » imprévisible. « À deux mètres, le risque est relativement faible […]. On est allés avec un deux mètres parce que, de toute façon, quand on dit deux mètres, les gens vont se retrouver à l’intérieur du mètre et demi, un mètre aussi dans quelques occasions », a-t-il fait valoir. Québec est maintenant « en train de réévaluer en fonction du risque », notamment en analysant l’expérience de pays où l’on a choisi un mètre.

Messages aux gyms et aux bars

Le DArruda a signalé que des directives seraient données dans les prochaines semaines quant à la réouverture des gyms, dont certains propriétaires ont manifesté devant l’Assemblée nationale, mardi. Aux tenanciers de bars furieux de ne pouvoir rouvrir leurs établissements, François Legault leur a demandé d’être patients. À ceux qui seraient tentés de ne pas respecter les décrets du gouvernement, « on va faire respecter la loi, puis ce qui doit être fermé doit rester fermé », a-t-il prévenu.