(Montréal) Des groupes écologistes s’inquiètent des répercussions environnementales du projet de loi qui permet d’accélérer la réalisation de 202 projets d’infrastructures pour relancer l’économie, dans le contexte de la crise du coronavirus.

Lors du dépôt du projet de loi mercredi, le président du Conseil du trésor, Christian Dubé, avait affirmé que les évaluations environnementales nécessaires pour une cinquantaine de projets seraient réalisées comme prévu, mais que c’est le processus pour en arriver à l’évaluation qui sera raccourci.

En entrevue jeudi, les groupes Équiterre et Greenpeace se sont inquiétés des répercussions de cette accélération et de certains choix gouvernementaux.

« Si c’est ça le projet de relance économique du gouvernement Legault, c’est clairement une opportunité manquée et un virage manqué vers ce qui aurait pu être un tremplin », a commenté Patrick Bonin, responsable de la campagne climat et énergie chez Greenpeace Canada.

« Avec l’expansion de routes et d’autoroutes, ce n’est clairement pas à la hauteur. On continue avec la même recette économique qui nous a amenés à l’étalement urbain, à l’expansion du réseau routier », avec les répercussions environnementales qui vont s’ensuivre, s’est-il désolé.

Marc-André Viau, directeur des relations gouvernementales chez Équiterre, voit comme « une bonne chose en soi » le fait que des projets de transport collectif fassent partie des priorités.

Mais il se montre également préoccupé par la grande marge de manœuvre dont le gouvernement veut se doter pour accélérer la réalisation de certains projets. « On ne sait pas jusqu’où cette marge de manœuvre va être utilisée », a-t-il fait valoir en entrevue jeudi.

« Le gouvernement n’a pas fait la démonstration de la nécessité de suspendre certaines clauses de la Loi sur la qualité de l’environnement pour accélérer les choses », s’insurge M. Viau.

Parmi les projets, on en trouve 39 de rénovation d’écoles, 90 en santé, notamment des rénovations de CHSLD, d’agrandissement d’hôpitaux et de construction de Maisons des aînés, mais aussi une amorce plus rapide de 34 projets routiers.