Le moral des troupes est au plus bas chez plusieurs travailleurs de la santé, qui craignent l’épuisement si on ne leur accorde pas entre deux à trois semaines de vacances cet été.

Devant l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM), une quarantaine d’entre eux ont manifesté leur mécontentement face à certains employeurs peu enclins à accorder le répit demandé, selon eux. La manifestation a débuté vers 5 h mardi et se poursuivra durant 48 heures.

On reproche à « certains employeurs récalcitrants » d’attendre un arrêté ministériel pour offrir les deux à trois semaines de vacances exigées par le personnel.

Au cœur de l’enjeu, la deuxième vague de COVID-19. « On dit toujours que la deuxième vague est pire que la première. Si on veut l’atténuer, ça prend du personnel en forme pour l’affronter », tranche Denyse Joseph, vice-présidente à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ). Selon les données amassées par le syndicat, la convention collective peut être appliquée à la lettre sans manque de personnel, précise-t-elle.

« Le gouvernement a beau dire que c’est réglé, les vacances, ce n’est pas réglé partout et on exige qu’il y ait des ententes partout. Après des discussions étalées sur plus d’un mois, le CIUSSS du Centre-Sud dit vouloir appliquer mur à mur les arrêtés ministériels. On a proposé plein de solutions et on a l’impression qu’il y a trop de gestionnaires qui ignorent où ils ont mis le personnel, mais imposent. Je trouve ça hallucinant », explique Françoise Ramel, présidente par intérim de la FIQ-SPSS pour le Centre-Sud.

Dans la province, quelques employeurs n’accordent toujours pas les périodes de congés demandées dans les Laurentides, en Montérégie et dans le Bas-Saint-Laurent. À Montréal, ce sont aux CIUSSS du Centre-Sud et de l’Ouest que les manifestants reprochent ce statu quo mardi matin.

D'autres manifestations impliquant l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) sont également prévues mardi à partir de midi devant l'hôpital de Verdun, l'Hôpital général juif et le CHSLD Denis-Benjamin-Viger dans l'ouest de l'île. Des actions similaires se dérouleront à divers endroits jusqu'au 4 juin sous le thème « Un traitement juste et équitable, c’est vital pour sortir de la crise. »

Les professionnels et techniciens des CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, du Centre Ouest-de-l’Île-de-Montréal et de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal s'y mobiliseront pour réclamer le droit à des vacances et « dénoncer les conditions de travail éprouvantes imposées par les arrêtés ministériels depuis le début de la crise. »