(QUÉBEC) Le gouvernement Legault doit mettre le pied sur l’accélérateur pour être fin prêt à affronter la seconde vague de contamination à COVID-19, réclament les partis d’opposition à Québec.

« Nous n’avons pas le luxe d’attendre des mois avant de prendre des décisions », a lancé mardi la nouvelle cheffe de l’opposition officielle, Dominique Anglade. « Une série de décisions doivent être prises cette semaine et les semaines suivantes pour prévenir une deuxième vague », a-t-elle ajouté devant les journalistes.

Dans un dernier blitz avant la pause estivale, les parlementaires siégeront – toujours à quorum réduit – trois jours cette semaine et quatre jours à compter de la semaine prochaine, et ce, jusqu’au 12 juin.

Québec solidaire demande au gouvernement qu’il dévoile son plan pour affronter une deuxième vague. « En mars, on pouvait plaider la surprise. En mai, on ne peut plus le faire, on sait ce qui s’en vient », a affirmé mardi Gabriel Nadeau-Dubois, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition.

« Ce que les experts nous disent, c’est que la deuxième vague, ce n’est pas une question de si, c’est une question de quand. Et cette fois-ci, il n’y aura pas d’excuses acceptables pour expliquer les décès évitables », a-t-il poursuivi.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Pascal Bérubé

Le chef par intérim du Parti québécois, Pascal Bérubé, a également affirmé que le gouvernement Legault « n’aura pas de raison de ne pas être préparé » dans l’éventualité d’une deuxième vague.

« Pour les masques, pour les respirateurs, pour l’organisation du travail […], je dis au gouvernement du Québec : cette fois, soyez prêt. Il n’y a pas de raison de ne pas l’être », a-t-il dit.

Une « réaction maintenant »

Dominique Anglade a affirmé qu’une « réaction » du gouvernement Legault est attendue « maintenant » pour être prêt à combattre une deuxième vague de contagion. Selon elle, c’est « un non-sens » que des travailleurs de la santé se déplacent encore d’un établissement à l’autre en raison de la pénurie de main-d’œuvre.

Sa formation déposera mardi un premier projet de loi sur les ratios pour « donner de meilleures conditions de travail » aux professionnels de la santé, notamment en CHSLD. Les détails du projet de loi seront connus après le dépôt au Salon bleu plus tard mardi après-midi.

Le Parti québécois déposera pour sa part à la période de questions une motion pour que tout employé du secteur de la santé puisse dénoncer publiquement ou dans les médias tout acte répréhensible qu’il observe dans son milieu de travail et qui met selon lui la vie de patients à risque.

« Avec plus de 4000 morts [causés par la COVID-19], on ne peut pas faire l’économie d’avoir des informations pour que les choses bougent. Et on l’a vu à bien des égards, le gouvernement du Québec [bouge] quand c’est médiatisé », a dit M. Bérubé.

Conditions de travail dans le secteur public

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Gabriel Nadeau-Dubois

Alors que Québec négocie avec le secteur public – et notamment le secteur de la santé – pour le renouvellement des conventions collectives, le solidaire Gabriel Nadeau-Dubois demande au gouvernement de la Coalition avenir Québec « d’arrêter d’être cheap avec la santé puis l’éducation. »

« Les ravages de l’austérité, les ravages de la dévalorisation systématique des services publics, on les a vus durant la pandémie, là. Donc, là, il faut arrêter d’être cheap avec le secteur public », a-t-il dit mardi.

Selon les libéraux, le gouvernement ne doit d’ailleurs pas s’attaquer uniquement à la question salariale des employés du réseau de la santé s’il veut « des résultats probants » sur le terrain. « Je ne pense pas qu’on puisse faire l’un sans l’autre », a précisé Mme Anglade soutenant qu’il faut aussi « un encadrement du nombre de patients par travailleur. »

La Presse révélait en matinée que Québec propose désormais des montants forfaitaires aux employés du secteur public pour une période de deux ans et des hausses salariales plus généreuses aux personnes ayant un bas salaire pour la troisième et quatrième année des prochaines conventions collectives, entre autres.