Bien que Laval soit touché de plein fouet par la COVID-19, ses installations temporaires de dépistage étaient très peu achalandées, jeudi.

Trois arénas lavallois ont été convertis en cliniques afin d’accueillir les citoyens qui désirent se soumettre à un test de dépistage de la COVID-19. Les automobilistes peuvent subir les prélèvements en cinq minutes, sans même sortir de leur voiture.

À la clinique de dépistage sur rendez-vous située dans l’aréna Cartier, dans le secteur de Laval-des-Rapides, les heures ont été réduites faute de visiteurs, confie un employé qui a requis l’anonymat. Il arrive que certaines personnes ne se présentent pas à leur rendez-vous, ajoute-t-il. « Ce sont surtout des travailleurs de la santé qui viennent se faire dépister régulièrement. La clinique a été ouverte et organisée très rapidement, en 24 heures. »

En début d’après-midi jeudi, il y avait une dizaine de personnes sur place, prêtes à se soumettre aux tests au volant de leur voiture. Le taux de visite fluctue, affirme Serge Asselin, gestionnaire et responsable des trois cliniques temporaires.

« Le lendemain de l’ouverture de celle de l’aréna Pierre-Creamer, à Chomedey, il y avait vraiment beaucoup de monde. On remarque une diminution quand il fait beau, mais on voit un engouement quand on fait mention du dépistage aux points de presse du premier ministre ou dans les médias », note-t-il.

Le CISSS de Laval fait la promotion des installations sur les réseaux sociaux, et quelques panneaux informent les Lavallois de la présence des centres de dépistage.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Le secteur de Laval où est situé le nouvel établissement de dépistage est le plus touché de la ville par la COVID-19.

Jeudi matin, à l’aréna Saint-François, c’était le calme plat. On inaugurait le troisième centre de dépistage, ouvert toute la semaine, entre 8 h et 16 h, avec ou sans rendez-vous. Les personnes asymptomatiques peuvent s’y faire tester, même si le dépistage sur les patients avec symptômes ou qui ont été en contact étroit avec une personne atteinte est privilégié. « Le but est d’augmenter le nombre de dépistages », indique M. Asselin.

Près de 500 morts

En date du 21 mai, on comptait 475 morts liées au virus à Laval. Au total, on y dénombre 4950 cas confirmés, soit 1118 cas pour 100 000 habitants.

Le secteur de Laval où est situé le nouvel établissement de dépistage est le plus touché de la ville par la COVID-19, avec 712 cas enregistrés, soit 1138 cas pour 100 000 habitants.

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Les personnes asymptomatiques peuvent se faire tester à l’aréna Saint-François.

Pourtant, très peu de gens avaient pris rendez-vous à l’ouverture. « Nous avons ouvert la prise de rendez-vous un peu tardivement ; on s’attend donc à en avoir plus dans les prochains jours », explique M. Asselin.

À Laval, le dépistage se fait également à domicile ainsi que dans deux cliniques désignées d’évaluation (CDE). Du 1er mai au 20 mai, 12 800 tests de dépistage ont été faits sur le territoire de Laval. De façon générale, le nombre de tests effectués quotidiennement pour cette période ne semble pas avoir chuté.

Visite du premier ministre

Devant la situation, le premier ministre François Legault a profité de son passage jeudi dans la métropole afin de tenir un point de presse commun avec le maire de Laval, Marc Demers.

Le premier ministre n’a pas caché son mécontentement devant les difficultés à augmenter le nombre de personnes testées pour la COVID-19. À travers la province, quelque 12 000 prélèvements sont effectués quotidiennement, selon les plus récentes données. Ce nombre demeure insuffisant par rapport à l’objectif de 14 000 tests par jour.

« Je ne suis pas content. Je veux qu’on soit à 14 000 et j’espère qu’on le sera bientôt. Je suis particulièrement impatient à ce sujet », a réitéré M. Legault, assurant toutefois que le Québec effectue beaucoup plus de tests que les autres provinces et la majorité des pays.

« Le premier ministre a raison d’être impatient. On augmente et on va en faire plus », a ajouté le DHoracio Arruda, directeur de santé publique du Québec.

L’impact de la COVID-19 s’est lourdement fait sentir dans le réseau de la santé de la troisième ville du Québec. 

À Laval, il manquait beaucoup d’employés dans beaucoup de résidences. Encore aujourd’hui, il y a du personnel de remplacement qui n’est pas nécessairement à temps plein.

Horacio Arruda

À une question concernant une possible deuxième vague de contamination au coronavirus, François Legault a dit qu’il rencontrait jeudi après-midi le président du CISSS de Laval pour « préparer la suite des choses ». « Le grand défi qu’on a, c’est un défi de personnel », a-t-il répété. Il faudra augmenter les incitatifs financiers et faire du recrutement.

Beaucoup d’employés sont fatigués après plus de deux mois de crise sanitaire, a constaté le premier ministre.

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Marc Demers, maire de Laval

À ses côtés, le maire de Laval Marc Demers a indiqué qu’un plan de distribution des 250 000 masques donnés par Québec est en cours. L’action sera organisée de concert avec des organismes communautaires. Les premiers bénéficiaires seront les personnes les plus vulnérables.

– Avec la collaboration de Kathleen Lévesque, La Presse