Après un week-end ensoleillé qui a incité les Montréalais à sortir de chez eux, la mairesse Valérie Plante a lancé un avertissement : « la bataille n’est pas gagnée ». Au contraire, la courbe épidémiologique continue d’augmenter, selon la Direction régionale de santé publique.

Le nombre de cas confirmés à Montréal est de 16 606, ce qui représente 355 nouveaux cas dans les 24 dernières heures, et la métropole enregistre 45 nouveaux décès, pour un total de 1410.

« Si on regarde globalement tous les chiffres, nous ne voyons pas une baisse dans la courbe épidémique », a expliqué la Dre Mylène Drouin, directrice de santé publique de Montréal, lors d’un point de presse lundi en compagnie de la mairesse Valérie Plante et du président du conseil d’administration de la Société de transport de Montréal (STM), Philippe Schnobb.

Face à une telle situation, la Dre Drouin a reconnu que la courbe épidémiologique n’était pas encore aplatie dans la métropole. Elle a ainsi salué la décision du gouvernement Legault de repousser d’une semaine la réouverture des commerces non essentiels à Montréal, du 11 au 18 mai. « Cette semaine de plus va nous permettre de documenter les potentielles zones de transmission dans la communauté », a-t-elle précisé.

La mairesse Plante a acquiescé : « C’est une décision que j’appuie entièrement, puisque cette semaine supplémentaire va nous permettre de continuer notre préparation et de nous assurer que les conditions soient optimales pour la réouverture de certains secteurs économiques, des écoles et des garderies. »

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La mairesse de Montréal, Valérie Plante.

Tout comme son homologue provincial, Horacio Arruda, l’avait indiqué un peu plus tôt lundi en point de presse, la Dre Drouin affirme que cette décision va permettre d’analyser plus en profondeur où sont les foyers d’éclosion de la COVID-19 à Montréal, pour ensuite être en mesure de mieux maîtriser la transmission communautaire et freiner la propagation du virus.

Pour y arriver, la direction régionale de santé publique veut augmenter le nombre de tests de dépistage de la COVID-19 au cours des prochains jours. Avec la collaboration de la Ville de Montréal et de la STM, des autobus seront transformés en « unité mobile » et se promèneront dans les quartiers les plus touchés par le virus pour tester les citoyens, ainsi que dans des endroits où il y a des foyers d’éclosion, comme un lieu de travail ou une résidence.

« Les cliniques mobiles vont se déployer dans les secteurs qui nécessitent des interventions ciblées, a expliqué Valérie Plante. Et elles s’ajoutent aux mesures déjà mises en place dans les quartiers les plus touchés. »

Une centaine de tests pourraient être réalisés quotidiennement par une unité mobile. Dès la fin de la semaine, l’horaire et les lieux où seront déployés ces autobus seront diffusés sur le site internet de la Santé publique de Montréal. Tous les autobus seront régulièrement désinfectés, assure Philippe Schnobb.

Parmi les arrondissements où il y avait le plus de cas confirmés lundi, notons Montréal-Nord (1457), Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce (1388), Ahuntsic-Cartierville (1329), Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension (1190), Mercier–Hochelaga-Maisonneuve (1185) et Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles (1178).

Les citoyens de la métropole sont aussi invités à apporter leur contribution en s’habituant à porter le couvre-visage dès qu’ils mettent le nez dehors. « Le couvre-visage doit devenir une habitude pour les Montréalais », a dit avec conviction la directrice régionale de santé publique.

« Dans les parcs qui étaient très achalandés en fin de semaine, clairement, on ne pouvait pas respecter la distanciation en tout temps », a ajouté la Dre Drouin.

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Des Montréalais et Montréalaises ont profité du beau temps samedi au parc Jarry.

Valérie Plante a aussi martelé en point de presse l’importance de se couvrir le visage dans les lieux publics, dont les parcs. Elle annoncera d’ailleurs un « vaste plan de déplacement urbain pour la période estivale » dans les prochains jours. « Le but est de redonner l’espace aux promeneurs et aux cyclistes, en plus de donner un coup de main aux commerçants qui auront éventuellement besoin d’espace pour permettre de continuer leurs opérations. »

Des « rues familiales » ont commencé à voir le jour sur le Plateau Mont-Royal, et la mairesse de Montréal promet qu’il y en aura de plus en plus pour la saison chaude un peu partout dans la ville : « ces rues appartiennent de façon égale à tout le monde, c’est-à-dire aux automobilistes (pour circulation locale seulement), aux cyclistes et aux piétons ».