(OTTAWA) Les quelque 1000 soldats supplémentaires qui ont été réclamés par le gouvernement Legault afin de stabiliser la situation dans les CHSLD devraient être déployés dans une quinzaine de ces établissements qui ont été identifiés comme prioritaires par Québec.

La vice-première ministre Chrystia Freeland a indiqué en conférence de presse lundi midi que les Forces armées canadiennes mènent actuellement des opérations de reconnaissance dans ces établissements afin d’évaluer leurs besoins précis.

« C’est un travail important et le leader de cette mission est Québec, avec le l’appui fort des Forces armées canadiennes. Il y a aussi des bénévoles de la Croix-Rouge qui vont jouer un rôle très important », a indiqué Mme Freeland.

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Chrystia Freeland

Le président du Conseil du Trésor, Jean-Yves Duclos, a rappelé que les 1000 soldats s’ajoutent aux quelque 125 militaires qui sont déjà à pied d’œuvre dans certains CHSLD. Ces derniers ont pu être déployés très rapidement, soit deux jours après que Québec eut lancé un premier appel de renfort, étant donné qu’ils ont une expertise médicale.

Dans le cas des autres soldats qui seront déployés, ils seront appelés à un rôle d’appui aux responsables de la santé dans les établissements.

« Comme ce personnel n’est pas nécessaire prêt à se déployer rapidement et immédiatement, il doit y avoir une opération préalable. Il faut faire une reconnaissance des lieux, la reconnaissance des attentes et la reconnaissance des responsabilités », a précisé M. Duclos.

Mercredi dernier, le gouvernement de François Legault a acheminé une demande de déploiement de 1000 soldats, « des bras » pour les CHSLD, auprès du gouvernement de Justin Trudeau.

En acceptant cette demande, et celle du gouvernement de l’Ontario, le premier ministre Justin Trudeau a prévenu que là n’était pas le rôle de l’armée, et qu’il faudra se poser des questions une fois la crise passée.

Il a même servi une forme de mise en garde concernant le recours à l’armée. « Nos militaires iront prêter main-forte comme ils le font toujours. Mais il ne s’agit pas d’une solution à long terme. Au Canada, nos militaires ne devraient pas prendre soin de nos aînés », a-t-il soutenu. Il faudra donc, « au cours des prochaines semaines et des prochains mois, examiner comment on en est arrivé là », a-t-il affirmé.

« En ce moment, on voit des tragédies épouvantables dans les CHSLD à travers le pays. C’est inacceptable. Si vous êtes fâchés, frustrés ou inquiets-vous avez raison de vous sentir comme ça. On doit faire mieux. Parce qu’on laisse tomber nos parents, nos grands-parents, nos aînés », a ajouté le premier ministre.