Le CIUSSS de l’Ouest-de-l’île-de-Montréal, où se trouve le CHSLD Herron, recevra l’aide des militaires déployés au Québec, a confirmé un représentant du CIUSSS. Les 125 membres des Forces armées canadiennes (FAC) appelés en renfort seront envoyés dans cinq établissements de la grande région montréalaise dès la semaine prochaine.

Le Centre d’hébergement Yvon-Brunet, sur le territoire du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, figure sur la liste des cinq centres que le ministère de la Santé et des Services sociaux a ciblés pour le déploiement des infirmiers et préposés aux bénéficiaires de l’armée. On ignore quels sont les autres établissements concernés. Le MSSS a fourni une liste « par ordre de priorité » aux Forces armées afin qu’elles préparent leurs interventions, a affirmé la major Caroline Cameron, commandante de la force médicale d’assistance déployée à la demande de Québec.

C’est devant CHSLD Yvon-Brunet que s’est tenu samedi midi un point de presse des Forces armées, en marge d’une rencontre entre les représentants des FAC et ceux de l’établissement. « On accueille très favorablement cette aide additionnelle, a dit Ginette Senez, directrice du programme soutien à l’autonomie des personnes âgées du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’île-de-Montréal. Notre personnel travaille très fort, mais force est de constater qu’on a besoin de ce coup de main supplémentaire. »

Des réunions ont lieu samedi et dimanche dans chacun des cinq établissements concernés par l’opération afin de déterminer comment se déploiera précisément l’aide des équipes de renfort aux soins de santé civils. « Nous sommes pour l’instant en reconnaissance, a expliqué la major Caroline Cameron. On va voir les besoins réels du terrain et comment on peut arrimer les choses avec les capacités que nous avons. On va décider de quoi les équipes seront constituées. »

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

La Dre Heather Galbraith

Une fois le mandat et les taches de l’opération établis, les membres des Forces armées canadiennes ayant reçu une formation médicale seront déployés en début de semaine prochaine dans les établissements de soins de longue durée ciblés, à Montréal et ses environs.

Les militaires, dont les taches seront celles d’infirmiers et de préposés aux bénéficiaires, sont arrivés dans la métropole vendredi et suivent durant le week-end un entraînement qui leur permettra d’apporter l’aide adéquate aux établissements de santé.

« On prévoit bien une centaine de militaires sur le terrain, mais il faut savoir que ce ne seront pas 125 personnes du personnel médical, puisque ça prend du monde pour l’encadrement et la communication », a précisé la major Cameron, infirmière de profession.

Les infirmiers, techniciens médicaux et personnel de soutien sont envoyés dans les différents centres après que le gouvernement du Québec ait demandé l’aide de l’armée jeudi. Ils s’ajoutent à quelque 160 rangers envoyés au Nunavik et en Basse-Côte-Nord. « On est vraiment fiers d’être là aujourd’hui », a témoigné la major Caroline Cameron, qui précise que les militaires affectés à cette opération l’ont été selon « leur intérêt et leurs aptitudes ».

Le CIUSSS de l’Ouest-de-l’île-de-Montréal sur la liste

Le CIUSSS de l’Ouest-de-l’île-de-Montréal recevra également l’aide de l’armée. C’est sur ce territoire que se trouve le CHSLD privé Herron, à Dorval, qui a fait les manchettes pour la situation dans laquelle les bénéficiaires ont été trouvés, alors qu’il manquait le personnel.

Le représentant du CIUSSS de l’Ouest-de-l’île-de-Montréal a indiqué que du personnel médical était envoyé en renfort du côté des CHSLD privés.

Le Québec a demandé du personnel qualifié en soins médicaux pour aider avec la pénurie dans les établissements pour personnes âgées. « On ne veut pas envoyer dans les CHSLD des gens qui n’ont pas de formation médicale », a précisé le premier ministre François Legault en point de presse jeudi.

Aucune autre province n’a demandé l’aide de l’armée jusqu’à maintenant concernant la crise de la COVID-19. Du personnel des Forces armées a cependant été appelé à travailler avec l’Agence de santé publique du Canada pour la gestion des entrepôts d’équipement de protection individuelle à plusieurs endroits au pays.

En préparation d’une intervention liée à la pandémie, la majorité des militaires avaient reçu l’ordre de se placer en isolement pour éviter d’attraper le virus.