Au milieu du confinement général, ils continuent de se rendre sur leur lieu de travail pour assurer le bon fonctionnement de la société. Aujourd’hui, une organisatrice communautaire qui a converti des cyclistes en livreurs de denrées.

Agathe Lehel connaissait déjà très bien le milieu communautaire, mais quand la crise du coronavirus a pointé le bout du nez, elle s’est dit qu’elle pouvait faire quelque chose pour aider.

Justement, des organismes en sécurité alimentaire qui fermaient leurs salles à manger cherchaient des moyens de joindre autrement leurs bénéficiaires pour la distribution de denrées alimentaires.

Elle a lancé un appel dans des groupes réunissant des cyclistes pour savoir s’il y aurait des volontaires pour aider à la livraison. Ils ont été plus de 350 à répondre à l’appel. Certains ont des remorques, d’autres ont des sacoches, d’autres sont munis d’un simple sac à dos.

S’attendait-elle à une telle réponse ? « Je ne m’attendais à rien, mais je n’ai pas été surprise, dit-elle. Dans ces milieux-là, la mobilisation se fait assez naturellement. Je trouve ça surprenant de voir le nombre de cyclistes inscrits, mais je trouve ça enthousiasmant surtout », dit-elle.

Ce qui était au départ destiné à un seul organisme prend de l’ampleur. Agathe Lehel a formé un véritable réseau, qui s’étend dans Hochelaga, Rosemont–La Petite-Patrie et le Plateau Mont-Royal. Chaque quartier a un coordonnateur et le rythme risque d’augmenter au cours des prochaines semaines, puisque le nombre de quartiers desservis pourrait augmenter.

Les « cyclistes solidaires en santé alimentaire » seront prêts. « On se prépare à devenir plus gros », dit la femme de 30 ans, qui doit en plus composer avec son travail habituel, qui consiste à soutenir les organismes communautaires dans certains de leurs projets de gestion.

Comment est venue à Agathe Lehel l’idée de la livraison à vélo ? « Naturellement », dit-elle, presque surprise qu’on lui pose la question. « Je pense qu’on peut toujours compter les uns sur les autres en toutes circonstances. Ça me prend beaucoup de temps, mais j’aime bien faire ça. »