La directive concernant les patients en fin de vie sera revue et permettra désormais les visiteurs, un à la fois, même s’ils ne sont pas en fin de vie imminente.

Depuis le 23 mars, seules les visites lors d’une « situation en fin de vie imminente » – lorsque la mort devait survenir dans les 24 à 48 heures – étaient permises.

Cette mesure était décriée par des proches de personnes malades, qui souhaitaient pouvoir les accompagner dans les derniers moments de leur vie – avant la toute fin.

Une nouvelle directive sera émise « dans les meilleurs délais », selon une source proche du dossier, pour permettre aux proches de personnes en soins palliatifs de leur rendre visite sans le critère de fin de vie imminente. Ils devront respecter certaines mesures de protection, que le patient soit atteint de la COVID-19 ou non, et ils ne pourront pas se présenter plus d’une personne à la fois au chevet du malade.

Pour Hélène Giroux, elle-même accompagnatrice en fin de vie, savoir que son père de 89 ans pourrait voir ses proches avant de mourir est un soulagement.

« Pour ma mère, surtout, ça pourrait être important de pouvoir lui apporter encore sa présence, note-t-elle. Elle se sent un peu inutile, c’est limité, comme moyen de soutenir quelqu’un en fin de vie quand on est à distance. »

Le père de Mme Giroux vit en CHSLD depuis quelques années, après une amputation à la jambe. Il a des problèmes cardiaques et pulmonaires importants. « Il a demandé de ne pas avoir d’acharnement, donc il ne veut pas être transporté à l’hôpital même s’il soupçonne une pneumonie, précise-t-elle. Il va mourir au centre. »

L’octogénaire a encore toute sa tête. La famille se voit grâce aux applications de visioconférence et à la tablette numérique prêtée par le CHSLD. « Ça nous a permis de le voir et pour lui, de nous voir, de garder le contact avec nous », dit Mme Giroux.

Cela fait maintenant quatre semaines que l’homme n’a pas reçu de visites, outre les employés du centre où il vit.

La directive du ministère concernant la notion de fin de vie imminente l’inquiétait. « À 24 ou 48 heures de la mort, il y a de fortes chances que la personne soit dans le coma, il n’y a plus d’échanges possibles », souligne-t-elle. Cela a forcé, dans les dernières semaines, des discussions difficiles sur qui pourrait aller faire un dernier adieu à l’homme de 89 ans lorsqu’il serait au seuil de la mort.

Les employés continueront de superviser les visiteurs pour s’assurer que les précautions soient prises et que les personnes ne circulent pas à d’autres endroits du CHSLD, par exemple.