(Québec) « On n’exclut pas de rouvrir les écoles et les garderies avant le 4 mai », mais « il n’y a rien de décidé encore », a indiqué François Legault vendredi.

Selon le premier ministre, « si tout se passe comme on le voit depuis quelques jours », alors que les hospitalisations « se stabilisent », « on va pouvoir recommencer avec prudence à rouvrir l'économie, à retrouver une vie plus normale ».

Une réouverture des écoles et des garderies serait possible avant le 4 mai dans ce contexte. « Les enfants sont beaucoup moins à risque », a souligné M. Legault. Il faudra toutefois s’assurer qu’ils « ne passent pas du temps proche de leurs grands-parents », « pendant un certain temps ».

Pour le directeur national de la santé publique, le Dr Horacio Arruda, « il faut comprendre que les jeunes qui pourraient attraper la maladie avec presque pas de symptômes, c'est comme si on les vaccinait. C'est la vaccination naturelle qui va s'installer. Et c'est important, dans la société, qu'il y ait une certaine partie de la population qui soit vaccinée ».

De son côté, la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, prépare un arrêté ministériel pour autoriser le transfert de travailleurs de l’éducation vers le réseau de la santé. Des professeurs en sciences infirmières pourraient être appelés à prêter main-forte au réseau, par exemple. « Il y a des gens là-dedans, à notre avis, qui vont faire une contribution vraiment très appréciée dans nos CHSLD, a-t-elle dit. C'est vraiment pour ces gens-là, pour les CHSLD, qu'on a fait cette demande parce que dans notre réseau, on met à profit tout le monde qu'on peut mettre à profit. »

Des échanges ont lieu avec les syndicats, « et la réponse, c'est que je pense que les gens réalisent le sérieux de la situation », selon elle.

Or le président de la CSN, Jacques Létourneau, soutient que « forcer le personnel de l’éducation à aller travailler dans le réseau de la santé, sans aucune forme de consultation préalable auprès des principaux concernés, est pour le moins navrant ».

« On exige du gouvernement que des balises très claires soient apportées afin que ces nouveaux pouvoirs soient utilisés avec la plus grande des parcimonies. Des consignes très précises en ce sens doivent être également être transmises aux différents employeurs », a-t-il ajouté. « On comprend très bien la situation exceptionnelle dans laquelle nous nous retrouvons et la nécessité de mettre en œuvre des moyens exceptionnels pour répondre à la crise. Mais le gouvernement ne doit pas en abuser, au risque de freiner l’élan de mobilisation démontré par les salariés de nos services publics. »

241 décès

Selon le bilan dévoilé vendredi, 25 Québécois ont succombé à la COVID-19 en 24 heures, pour un total de 241.

Le nombre de nouveaux cas confirmés de COVID-19 s’élève à 765 et le total cumulatif est désormais de 11 670. Il y a en ce moment 733 hospitalisations, en hausse de 54, alors que 186 patients se trouvent aux soins intensifs, en baisse de 10.

Le premier ministre François Legault estime que le Québec est en train d’atteindre le sommet de la courbe épidémique, qui serait « moins haute qu’ailleurs, moins haute qu’anticipé ».

Lors de sa mise à jour quotidienne, vendredi, le premier ministre François Legault a tenu à souligner que les statistiques se font encourageantes. « Le nombre de personnes hospitalisées et aux soins intensifs se stabilise encore », a-t-il indiqué.

« Les beaux jours s’en viennent », a ajouté le premier ministre, en laissant présager une « renaissance » pour la province.

« Je pense qu’on va sortir grandis de cette épreuve. Plus unis, plus forts », a-t-il déclaré aux côtés de la ministre de la Santé, Danielle McCann et du directeur national de la santé publique, Horacio Arruda.

Ce dernier a également salué des « résultats exceptionnels », tout en mettant en garde contre une levée trop rapide des mesures de distanciation sociale.

Fin des transferts vers les CHSLD

Québec met fin au transfert de patients vers les CHSLD. Selon une directive de la ministre de la Santé et des Services sociaux Danielle McCann, il n’y aura plus de nouvelles admissions dans ces établissements particulièrement touchés par la pandémie.

Depuis le début de la crise, des patients avaient été transférés dans des CHSLD afin de libérer des lits dans les hôpitaux pour faire face à la pandémie. Cette pratique a soulevé la controverse.

Pour M. Legault, ces transferts par centaines n’étaient pas une erreur. « Je pense, c'est ce qu'il fallait faire, de prendre les personnes qu'on était capables de transférer dans des CHSLD pour libérer des lits dans les hôpitaux pour accueillir éventuellement la vague qui viendrait suite à la COVID-19 », a-t-il soutenu. Selon lui, « il n'y a pas personne qui a subi des conséquences négatives de ces transferts ». Mais comme les hospitalisations se stabilisent et que le nombre de lits disponibles est suffisant dans les hôpitaux, les transferts ne sont plus nécessaires et peuvent cesser.

Dans le cas d’un résidant qui avait été déjà une place dans un CHSLD mais qui se trouve à l’hôpital en ce moment, il retournera dans son milieu d’hébergement une fois que son état le permettra seulement s’il a été testé négatif à la COVID-19. Si le test est positif, son transfert sera possible uniquement s’il y a une « zone chaude » faite pour traiter les cas de COVID-19 dans son CHSLD.