Signe que les Québécois prennent au sérieux les consignes dictées quotidiennement par le gouvernement provincial, la quasi-totalité des répondants d’un sondage CROP affirme avoir pris une ou plusieurs mesures pour réduire la propagation de la COVID-19. Il s’agit d’une véritable « prise de conscience collective », selon Alain Giguère, président de la firme. Survol.

Mesures prises pour réduire la propagation

Le message des gouvernements semble avoir été entendu dans les chaumières. Plus de 9 personnes sur 10 se lavent plus souvent les mains qu’à l’habitude (94 %), limitent les sorties hors du domicile (92 %) et réduisent tout contact avec d’autres personnes (90 %). « Wow ! Ça, c’est du sérieux ! Ça veut dire que presque tout le monde fait quelque chose pour réduire la propagation du virus », s’exclame Alain Giguère. Selon lui, les médias et les points de presse des gouvernements sont en grande partie responsables de cette sensibilisation sociale. D’ailleurs, 60 % des répondants ont dit s’informer sur la COVID-19 plusieurs fois par jour.

Inquiétudes

La moitié des répondants, sondés les 4 et 5 avril, se disent « très inquiets » des impacts qu’aura la crise sanitaire sur l’économie (49 %). Une inquiétude qui surpasse la crainte de la pandémie (33 %), et même celle d’être personnellement infecté par le coronavirus (21 %).

Si l’on compare ces résultats à la précédente enquête de CROP, menée du 18 au 22 mars, on constate que l’inquiétude économique est moins grande qu’au début de la crise : 57 % se disaient alors « très inquiets ». « Ma grande conclusion est que l’anxiété diminue significativement, même si elle demeure présente. C’est comme si une résilience s’était installée », explique M. Giguère, qui souligne que les femmes demeurent plus inquiètes que les hommes.

Dénonciation

Pour endiguer la pandémie de coronavirus, les autorités invitent régulièrement les citoyens à dénoncer les comportements jugés irresponsables. Une demande qu’approuvent plus des deux tiers des répondants (68 %), qui disent qu’il est de leur devoir d’intervenir si quelqu’un ne respecte pas les consignes d’isolement. Seulement 10 % se disent en désaccord avec le concept de dénonciation entre citoyens. « Ces chiffres révèlent à quel point les gens prennent très au sérieux la pandémie », estime Alain Giguère.

« Legault est Superman »

En ce qui concerne la gestion de la crise de la COVID-19 par le gouvernement Legault, la satisfaction des Québécois est incontestable (66 % sont très satisfaits et 22 % assez satisfaits). « François Legault est Superman, il sauve des vies ! », s’exclame le président de CROP. Justin Trudeau n’a pas la même chance. La moitié des Québécois sont peu ou pas satisfaits de la manière dont son gouvernement gère la pandémie. Cependant, en comparaison avec le sondage similaire en mars, il gagne huit points de pourcentage chez les gens qui se disent assez satisfaits. « Il s’améliore modérément, dit M. Giguère. Mais il ne soulève clairement pas un grand enthousiasme », ajoute M. Giguère.

Achat local

Comme Québec a annoncé la création du Panier Bleu seulement dimanche après-midi, soit au deuxième jour de la cueillette de données du sondage, il est difficile d’en mesurer l’impact sur les habitudes d’achat des consommateurs. N’empêche, 58 % des personnes interrogées par CROP ont avoué que leur consommation de produits locaux n’avait ni augmenté ni diminué depuis le début de la crise. Préférant voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, Alain Giguère met en lumière les répondants qui ont mentionné que leurs achats locaux avaient un peu augmenté (26 %) et beaucoup augmenté (8 %). « C’est le virage qu’on souhaite ! Ça veut dire qu’un tiers des Québécois achètent plus de produits d’ici. Ça va faire une différence », conclut-il avec enthousiasme.

Méthodologie

La collecte des données s’est déroulée les 4 et 5 avril par l’entremise d’un panel web. Au total, 1344 questionnaires ont été remplis par des Québécois de 18 ans et plus. Les résultats ont été pondérés afin de refléter la distribution de la population à l’étude selon le sexe, l’âge, la langue maternelle et la scolarité des répondants. Notons que, compte tenu du caractère non probabiliste de l’échantillon, le calcul de la marge d’erreur ne s’applique pas.

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