La confirmation d’au moins un cas de COVID-19 parmi le personnel du Centre de surveillance de l’immigration (CSI) de Laval ravive les appels à la sortie des détenus.

« Nous avons un seul employé travaillant au centre de surveillance d’immigration de Laval qui a été testé positif parmi les quelques 165 agents de sécurité que nous avons sur place », a confirmé l’employeur, Garda World, par courriel mardi soir.

L’agent a été informé des résultats de son test dimanche et s’est aussitôt mis en quarantaine, précise Garda. Deux autres employés attendent leurs résultats, mais aucun autre cas n’a été confirmé.

« Dans la situation actuelle, on revendique que les personnes soient libérées », fait valoir Safa Chebbi, porte-parole de Solidarité sans frontières, en évoquant « l’impossibilité de respecter les droits à la santé et à la sécurité » des détenus.

« Il n’y a aucun risque pour les opérations », estime pour sa part l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), qui gère l’établissement. « L’individu n’a pas eu de contact avec nos employés pendant les jours où il était contagieux », a indiqué l’ASFC par courriel mardi soir.

Le médecin du CSI responsable de la santé des détenus a été informé, et aucun suivi spécifique n’a été demandé pour eux par la santé publique, a précisé l’Agence.

Quant aux employés de GardaWorld qui ont été en contact avec leur collègue infecté pendant la période de contagion, ils ont été retirés du lieu de travail par mesure de précaution, assure l’ASFC.

Demande répétée

Solidarité sans frontières avait déjà demandé la libération des détenus à la fin mars, alors qu’une trentaine d’entre eux avaient entamé une grève de la faim.

Le mouvement a duré huit jours et s’est terminé avec l’arrêt des deux derniers participants le 31 mars, a indiqué à La Presse le porte-parole des grévistes, qui demande à être identifié par le nom d’emprunt d’Abdoul.

Libéré sous conditions le 1er avril, celui-ci dit être resté en contact avec des détenus. Même si des mesures ont été ajoutées graduellement, notamment en laissant des lits inoccupés, la distanciation sociale de 2 mètres est impossible à respecter en tout temps, affirme-t-il. Les détenus ressentent « la peur et la déception » depuis le début de la crise, témoigne Abdoul. « Et surtout de l’abandon. On ne se sentait pas vraiment traités comme la population. »

Selon Solidarité sans frontières, la section des hommes ne compte plus qu’une vingtaine de détenus.

L’établissement fédéral comprend deux autres bâtiments, un pour les femmes et un autre pour les familles ou les mineurs non accompagnés, pour une capacité totale de 109 personnes, indique le site de l’Agence des services frontaliers du Canada