(Québec) Après avoir hésité et exprimé des réticences jeudi, le gouvernement Legault autorise maintenant les familles à aller chercher leurs parents âgés, mais en santé, cloîtrés dans des résidences pour aînés.

Jeudi, le directeur national de la Santé publique, Horacio Arruda, avait exprimé un « malaise », tandis que François Legault avait dit qu’il était « sensible » au vœu des familles et qu’il les comprenait. Vendredi, le gouvernement a tenu à exprimer une directive claire.

Alors que des centaines d’établissements pour aînés au Québec comptent au moins un cas de coronavirus, des familles souhaitent accueillir chez elles leurs parents en santé plutôt que de les voir confinés dans un tout petit appartement en résidence privée ou dans un CHSLD pendant des semaines.

Certains sont prêts à partir de la région métropolitaine de Montréal ou Québec pour aller les chercher au Saguenay ou au Bas-Saint-Laurent, alors qu’il y a pourtant des barrages policiers.

Vendredi, lors du bilan quotidien sur la lutte à la pandémie à Québec, la ministre de la Santé, Danielle McCann, a dit que l’orientation était maintenant « claire ». Les familles pourront aller cueillir leurs parents, mais à la porte, sans entrer dans l’établissement.

« Nous en avons discuté très rapidement jeudi (hier) et nous avons convenu que c’était la meilleure chose à faire, a-t-elle déclaré. Nous avons agi rapidement parce que nous sommes très sensibles à cette situation. C’est ce qu’il y a de mieux pour les membres de la famille, dans des conditions de protection appropriées. »

Barrages policiers

Dans les régions bouclées par des contrôles policiers, des informations laissent croire que les personnes en déplacement pour aller chercher leurs vieux parents peuvent présenter une lettre de l’établissement d’hébergement des parents qui justifie leur sortie pour des « motifs humanitaires ».

La Sûreté du Québec (SQ), qui a érigé des barrages routiers pour contrôler la circulation vers les régions de l’Est et du Nord du Québec, dit qu’elle examinera la situation au « cas par cas ».

C’est ce qu’a indiqué une porte-parole de la SQ, l’agente Valérie Beauchamp, vendredi en fin de journée. Elle a indiqué que les policiers se montraient compréhensifs, mais n’a pas confirmé les renseignements sur les documents demandés.

Les porte-parole de la ministre de la Santé n’ont pas donné suite à nos demandes d’entrevue.

Jeudi, Horacio Arruda avait exprimé son « malaise » concernant la sortie des parents âgés de leurs résidences, en émettant des mises en garde. Il craignait notamment que des familles asymptomatiques ne transmettent le virus à leurs parents sans le savoir. Ou encore, il redoutait le transfert d’une région à risque faible vers une zone à risque élevé, comme la région de Montréal. Toutefois, il avait ajouté qu’il fallait évaluer au « cas par cas ».