Le syndicat des agents correctionnels du Canada demande au gouvernement Trudeau de faire passer des tests de dépistages à ses 7400 membres qui ne présentent pas de symptômes, mais qui ont pu avoir été en contact avec une personne infectée.

La semaine dernière, un premier agent correctionnel du pénitencier de Port-Cartier, sur la Côte-Nord, a été déclaré positif. Mais en fin de semaine, ce chiffre est monté à neuf, plus deux autres agents à l’Établissement de Joliette, et deux détenus - les premiers - encore au pénitencier de Port-Cartier.

Selon des informations qui n’ont pas été confirmées ni par le syndicat ni par Service correctionnel Canada, au moins une vingtaine d’autres agents de Port-Cartier auraient été envoyés en quarantaine, à la maison, parce qu’ils ont été en contact avec des personnes infectées.

Les opérations commenceraient à être un casse-tête pour les responsables du pénitencier, qui jongleraient avec l’idée d’annuler des congés, de rappeler d’anciens agents de Port-Cartier qui ont été envoyés ailleurs et d’allonger les quarts de travail à 12 heures, de façon à ce qu’il y ait moins d’entrées et de sorties dans l’établissement.

« Afin de maintenir la ligne de front dans nos établissements, il peut être nécessaire de tester les employés qui ne présentent pas de symptômes, mais qui ont pu avoir des contacts avec une personne confirmée positive, car la mise en quarantaine pendant une période de 14 jours peut ne pas être réalisable sur le plan opérationnel », écrivent les responsables du syndicat dans un communiqué émis lundi soir.

Les représentants syndicaux, qui énumèrent une série de mesures qui devraient être mises en place dans les pénitenciers dans lesquels un cas de COVID-19 aurait été déclaré, demandent également à Service correctionnel Canada de renseigner la population carcérale sur toutes les recommandations formulées par la santé publique.

« Nos établissements doivent fournir des conseils sur la distanciation sécuritaire, la minimisation des rassemblements de groupe, une hygiène appropriée et des techniques d’auto-isolement afin de contrôler toute propagation potentielle de la COVID-19. Cela nécessitera des changements dans les routines institutionnelles, mais cette procédure implique un changement qui doit être effectué immédiatement », peut-on lire dans le communiqué.

Un mépris total

Le syndicat affirme par ailleurs que l’appel de la sénatrice Kim Pate et de groupes de défense des prisonniers en faveur de la libération de détenus est « un mépris total pour la sécurité publique ».

« La libération de quelques individus ne résoudra pas la propagation potentielle de la COVID-19 dans nos établissements. Elle ne fera qu’augmenter le risque pour les Canadiennes et les Canadiens », déclare le syndicat, en rappelant le meurtre d’une jeune femme, Marylène Lévesque, commis par un individu en libération conditionnelle, Eustachio Gallese, dans la région de Québec, en janvier dernier.

« Même les détenus (es) en liberté sous condition peuvent constituer une menace pour la société. Le Canada est en crise et ses citoyennes et citoyens font face à une menace potentiellement mortelle. Il serait irresponsable d’accentuer cette menace », écrivent encore les responsables du syndicat.

Pour joindre Daniel Renaud, composez-le (514) 285-7000, poste 4918, écrivez à
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