Aux quatre coins du Québec, les responsables municipaux ont bien accueilli l’annonce du gouvernement sur la limitation des déplacements vers les régions éloignées des grands centres

Bas-Saint-Laurent : contrôle du trafic en provenance du Nouveau-Brunswick

La Sûreté du Québec (SQ) et la Santé publique vont instaurer des contrôles routiers pour limiter les arrivées en provenance du Nouveau-Brunswick. C’est ce que nous a rapporté le maire de Rimouski, Marc Parent, au terme d’une téléconférence avec la SQ et les autorités de santé publique, samedi après-midi. Le Nouveau-Brunswick le faisait déjà de son côté depuis mercredi. La décision d’isoler la région a notamment pour objet d’éviter que des habitants de régions limitrophes qui possèdent ou louent des chalets dans le Bas-Saint-Laurent viennent propager la maladie sans le savoir, a expliqué M. Parent. « Seuls les gens ayant une adresse permanente dans le Bas-du-Fleuve auront accès à leur maison », précise-t-il.

« Les chalets se remplissaient, renchérit la mairesse de Rivière-du-Loup, Sylvie Vinet. Ça venait insécuriser la population. » Elle a très bien accueilli la nouvelle. Elle a confirmé par ailleurs que la SQ instaurait un contrôle routier à Dégelis sur l’autoroute 85 à partir de 16 h samedi pour intercepter les véhicules en provenance d’Edmundston, au Nouveau-Brunswick.

Gaspésie—Les Îles-de-la-Madeleine : « Une excellente décision »

« Depuis jeudi soir, nous avions des discussions avec la Santé publique sur ce sujet. La décision a été prise de fermer la région dès 16 h aujourd’hui. Les décisions sont prises pour le bien de notre population, pour éviter que des gens fuient des régions à plus haut risque pour s’en venir vers chez nous », dit Daniel Côté, maire de Gaspé, dans une vidéo publiée sur sa page Facebook.

Aux Îles-de-la-Madeleine, le nouveau mot d’ordre n’aura qu’une faible incidence étant donné que le ministre des Transports, François Bonnardel, avait déjà annoncé que le traversier assurant la liaison entre Souris (Île-du-Prince-Édouard) et Cap-aux-Meules ne transporterait plus de passagers à compter de samedi.

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, LA PRESSE

Jonathan Lapierre, maire de la municipalité des Îles-de-la-Madeleine

Air Canada va cesser sa liaison aérienne pour tout le mois d’avril. « Je ne suis aucunement surpris. C’est une excellente décision », dit Jonathan Lapierre, maire de la municipalité des Îles-de-la-Madeleine. Comme partout ailleurs au Québec, les marchandises continuent de circuler.

Saguenay—Lac-Saint-Jean : éviter d’importer des cas

La mairesse de Saguenay, Josée Néron, a salué la décision de Québec. « Cette nouvelle mesure vise à protéger notre population et à éviter la transmission communautaire du virus. C’est une bonne décision », a-t-elle dit. En entrevue avec Le Quotidien de Saguenay, le directeur régional de santé publique Donald Aubin a dit que le principal enjeu n’était plus le retour des voyageurs ayant séjourné à l’étranger. « La plus grande menace, actuellement, de contagion pour notre région, ce n’est plus les voyages. C’est beaucoup plus les cas importés des autres régions du Québec », a-t-il dit.

Côte-Nord : bravo ! s’exclame le maire de Port-Cartier

Sur la Côte-Nord, l’appui aux restrictions était unanime. « À Schefferville, dans le Nord, ça fait très longtemps qu’on est préoccupés par le va-et-vient des gens. On a une entreprise qui fait du fly-in fly-out, ça venait de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick, de Terre-Neuve, d’Halifax. On leur a demandé de cesser les opérations. On avait aussi des étudiants à l’extérieur un peu partout qui voulaient revenir. Là, le train de Sept-Îles ne voyage plus et la compagnie Air Inuit a restreint ses vols. On a été proactifs parce que si on a un cas, ça va se propager, et on est isolés. La Côte-Nord, c’est un pays dans un pays », a déclaré Ghislain Lévesque, administrateur de Schefferville, joint par La Presse.

« Notre région est fermée aux visiteurs. Cette mesure est nécessaire, clame Yves Montigny, maire de Baie-Comeau, sur Facebook. Clarification importante ! Les citoyens peuvent revenir à leur domicile ! », a-t-il ajouté en fin de journée.

« C’était l’étape suivante à laquelle on s’attendait », indique le maire de Sept-Îles, Réjean Porlier, qui invite la population à continuer de respecter les directives en vigueur. « Ça va faire la différence », a-t-il dit à l’hebdomadaire Le Nord-Côtier.

Nord-du-Québec : « Il faut prendre les grands moyens »

La mairesse de Chibougamau, Manon Cyr, a dit à La Presse que la restriction des déplacements vers la région était « inévitable ». « Il faut prendre les grands moyens. Tout le monde ici pensait que c’était vers là que ça s’en allait », dit-elle. La mairesse explique qu’un Chibougamois a été déclaré positif à la COVID-19, mais qu’il a bien suivi les consignes d’isolement et se porte très bien maintenant. « Il a fait ça de façon exemplaire et s’est isolé, même de sa conjointe. »

Abitibi-Témiscamingue : « Protéger les régions »

« Nous ne l’avons pas demandé. Je suis personnellement un peu surpris. Mais je suis d’accord avec la décision sans problème. Ça va protéger les régions », a indiqué Éric Comeau, maire du village de La Corne, au téléphone.

Territoires cris : « On bouge avec la pandémie »

Chez les Cris, les services de santé avaient déjà fait des vérifications auprès des gens qui revenaient de voyage à l’extérieur. « On bouge avec la pandémie », explique Mélissa Saganash, porte-parole du Grand Conseil des Cris. Un test a révélé qu’un habitant de Nemaska était infecté par la COVID-19 à son retour, mais il semble avoir bien respecté les consignes d’isolement.