Un employé du centre de distribution de Provigo et Maxi, à Boucherville, a contracté la COVID-19, a appris La Presse. Ses collègues ont commencé à être informés de la situation mardi, et 18 d’entre eux ont été invités à se mettre en auto-isolement.

« Nous prenons la situation très au sérieux, et sommes en contact avec les autorités de la Santé publique quant à la suite des choses », a soutenu la porte-parole de Loblaw pour le Québec, Johanne Héroux.

L’employé atteint par le coronavirus s’est présenté au travail pour la dernière fois le 14 mars. Il ne souffrait alors d’« aucun symptôme avant ou à cette journée ». Il est ensuite parti en vacances.

Ce n’est que mardi que le détaillant a été informé de la situation. Certains travailleurs apprendront la nouvelle en commençant leur quart de travail ce mercredi.

Loblaw n’a pas voulu dévoiler l’âge du travailleur. Mais Mme Héroux a précisé que celui-ci manœuvre un chariot élévateur. Son travail ne l’amenait donc pas à toucher fréquemment des boîtes ou des palettes d’aliments. L’entrepôt concerné est rempli de produits frais et congelés.

AUTO-ISOLEMENT ET DÉSINFECTION

L’épicier relate avoir implanté « une série de mesures » très rapidement après avoir appris la nouvelle. Il a demandé aux 18 personnes ayant travaillé « plus étroitement » avec la personne infectée de se placer en auto-isolement. Il a aussi « retiré l’équipement [que l’employé] utilisait afin de le désinfecter en profondeur ».

En outre, Mme Héroux rapporte que « les allées auxquelles il était attitré » de même que les aires communes « qu’il aurait pu fréquenter » ont été désinfectées.

L’objectif est à la fois de protéger les employés et les clients, insiste-t-on.

Toutes ces mesures ont déjà été communiquées à la Direction de santé publique (DSP). « Ils ne nous ont pas dit de fermer le centre ni de prendre d’autres précautions », soutient la porte-parole.

Il n’a pas été possible, mardi soir, d’obtenir des commentaires de la DSP.

Du côté du Syndicat des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce (TUAC), qui représente les travailleurs de cet entrepôt, on estime que la situation a été bien gérée. « Ils n’ont pas niaisé. Ils ont pris des actions », a lancé la responsable des communications, Roxanne Larouche.

24 HEURES SUR DU CARTON

Rappelons que l’on peut contracter la COVID-19 en touchant des surfaces contaminées. Lorsqu’une personne infectée tousse ou éternue, elle peut répandre des microgouttelettes qui viennent ensuite se déposer sur des objets. Elles peuvent aussi passer d’une main à une surface.

Une étude publiée cette semaine par le New England Journal of Medicine a révélé que le nouveau coronavirus pouvait survivre jusqu’à trois jours sur des surfaces de plastique et jusqu’à 24 heures sur du carton.

Pour ce qui est de la nourriture, à l’heure actuelle, il n’existe aucune preuve que la maladie pourrait être causée par l’ingestion d’aliments qui contiendraient des traces du virus SARS-CoV-2. L’Agence canadienne d’inspection des aliments et le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Pêcheries du Québec (MAPAQ) écartent tous deux cette piste pour l’instant.

Dans une directive diffusée la semaine dernière, le MAPAQ souligne que même si ce n’est pas le principal mode de transmission, il est possible de contracter la COVID-19 en touchant une surface ou un objet où se trouve le virus puis en portant la main à sa bouche, à son nez ou à ses yeux. « Il est donc important de toujours observer les règles d’hygiène de base qui consistent à bien se laver les mains avant de manger et de cuisiner », précise le document.

L’entrepôt de produits frais (viande, fruits, légumes et produits laitiers) et surgelés de Loblaw emploie plus de 600 personnes. Il est situé au 180, chemin du Tremblay et dessert diverses enseignes, dont les principales sont Provigo et Maxi.

— Avec Daphné Cameron, La Presse