(Québec) Quatre Québécois de plus ont succombé à la COVID-19, pour un total de cinq décès. Et il y a maintenant 181 cas de COVID-19 au Québec, en hausse de 42 en une journée, a annoncé le premier ministre François Legault samedi. Le conseil des ministres a prolongé de 10 jours le décret sur l’état d’urgence sanitaire, entre autres « pour donner le pouvoir aux policiers, éventuellement, de faire respecter les directives du directeur de la santé publique ».

« Mais je veux quand même que personne ne parte en peur, là, il y a quelques cas isolés seulement, la grande majorité des Québécois respectent les directives » relatives au confinement, a affirmé François Legault en conférence de presse. Le décret a été adopté vendredi.

Le même jour, le CIUSSS de l’Estrie a confirmé un « fort potentiel de transmission de la COVID-19 » à Granby, à Bromont et dans les environs. « Il semble que des personnes porteuses du virus aient circulé ou circulent toujours dans plusieurs lieux publics, a-t-il indiqué par voie de communiqué vendredi soir. De plus, la police de Québec est intervenue vendredi à la demande des autorités sanitaires auprès d’une personne infectée par la COVID-19 qui ne respectait pas les règles de confinement.

« À partir de maintenant, c’est clair qu’on va contraindre des personnes qui ne respectent pas les consignes, surtout si elles ont été avisées, contactées puis qu’on a des informations qu’elles se promènent. Ces gens-là peuvent représenter une transmission à deux, trois, quatre, cinq personnes, donc on va être obligés de contraindre dans ce cas-là », a déclaré le directeur national de la santé publique, le DHoracio Arruda. Il invite les personnes concernées à ne pas « confronter » les forces policières. « Le droit de l’individu s’arrête là où l’impact à la communauté est très élevé », a-t-il expliqué. Il ne doit pas y avoir « panique » selon lui, seules les personnes infectées dont les cas ont été documentés et qui ne respectent pas les consignes sont concernées.

Questionné pour savoir si des amendes contre les récalcitrants sont envisagées, François Legault a indiqué qu’« on n’est pas là. On ne souhaite pas aller là non plus. […] On ne veut pas créer un chaos, on veut que les Québécois le fassent de bonne foi. Puis, quand je regarde ce qui se passe ailleurs, là, on est pas mal bons ».

Parmi les cinq décès, quatre sont des personnes qui habitaient dans la même résidence pour personnes âgées dans Lanaudière, la Résidence ÉVA de Lavaltrie. La première personne dont le décès avait été confirmé plus tôt cette semaine résidait dans cet établissement.

« Ça veut dire que le nombre d’endroits est quand même limité, mais ça vient nous rappeler, justement, la force de ce virus et qu’il faut prendre au sérieux la situation. S’il y en a qui pensaient encore que ce n’était pas sérieux, on a toutes les preuves du contraire », a affirmé M.  Legault en conférence de presse.

L’autre décès est de nature « communautaire », c’est-à-dire qu’il s’agit « d’une personne qui n’était pas dans cette résidence-là, […] qui n’était pas nécessairement en résidence mais qui était chez elle », a précisé le directeur national de la santé publique, le DHoracio Arruda.

Dix-neuf personnes sont hospitalisées, dont dix le sont aux soins intensifs. Les personnes se trouvant aux intensifs ont « un certain âge » et présentent des facteurs de risque « importants », a indiqué le DArruda.

CAPTURE D’ÉCRAN

Le directeur national de la santé publique, DHoracio Arruda

Comme plus de tests de dépistage sont réalisés, « on s’y attendait, il y a une augmentation du nombre de cas qui s’accélère. Et on s’attend à ce que ce soit la même chose dans les prochains jours, mais on se prépare à tous les scénarios », a affirmé M.  Legault.

Le premier ministre a expliqué que si l’on considère le nombre de cas par 100 000 habitants et le nombre de tests par 100 000 habitants ailleurs dans le monde, « ça va mieux ici que la moyenne. Évidemment si on a ailleurs une courbe très accélérée, nous autres on en a une accélérée mais moins accélérée, c’est bon signe. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas s’attendre à une accélération. Ça va continuer, surtout étant donné qu’on fait plus de tests », a-t-il soutenu.

Pour le DArruda, « ce n’est pas le temps de lâcher, au contraire. Le virus est en terre québécoise, il ne se transmet pas encore de façon très active dans la communauté, mais il faut surveiller ça de jour en jour. Donc, maintenez les mesures, je vous en prie ».

François Legault a déclaré que « c’est important de ne pas se déplacer, autant que possible, d’un quartier à l’autre, d’une ville à l’autre, d’une région à l’autre pour éviter de répandre les infections possibles. Donc, le moins de déplacements possible dans les prochaines semaines ».

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