Des détenus et un groupe qui défend leurs droits demandent aux gouvernements de libérer des prisonniers afin de réduire les risques de propagation du coronavirus derrière les barreaux.

La Ligue des droits et libertés (LDL) vient de demander au gouvernement Legault de « réduire la population carcérale » dans la province afin d'éviter le « feu de forêt » que constituerait la propagation du coronavirus derrière les barreaux.

« Le nombre de personnes infectées sera possiblement très élevé et les équipes de soins de santé de ces établissements ne sont pas outillées pour y faire face, a affirmé Lucie Lemonde, porte-parole de la LDL, via communiqué. Les personnes incarcérées et les membres du personnel de ces établissements font donc partie des personnes particulièrement à risque. Ils et elles seront gravement touchée-s si des mesures drastiques ne sont pas immédiatement prises. »

Selon la LDL, la surpopulation des prisons, leur exiguïté et leur configuration architecturale en font des foyers potentiels de propagation importants.

L'organisme propose une liste de détenus que les services carcéraux devraient libérer en priorité, dont les détenus malades, âgés de plus de 60 ans, ainsi que les femmes enceintes.

Centre de surveillance de l'immigration

Par ailleurs, des étrangers détenus à Laval par les services frontaliers fédéraux auraient demandé à être relâchés.

Le groupe de gauche Solidarité sans frontière a diffusé aujourd’hui une lettre qui aurait été signée par 34 personnes emprisonnées au Centre de surveillance de l’immigration (CSI), un lieu où sont notamment gardés certains étrangers en attente d’expulsion.

« Nous estimons que nous faisons l’objet d’un haut risque de contamination », peut-on lire dans le document diffusé par Solidarité sans frontières. « Nous vivons dans un espace restreint où tous les jours nous voyons l’arrivée de personnes, d’immigrants venant d’un peu partout. »

Selon le site internet de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), qui gère l’établissement, le CSI a une capacité de 109 détenus. Il comprend « trois secteurs résidentiels distincts : un pour les hommes, un pour les femmes et un pour les familles ou les mineurs non accompagnés », en plus d’« une grande cafétéria ».

En plus d’immigrants illégaux qui risquent de ne pas collaborer à leur expulsion, le centre détient aussi des étrangers dont les services frontaliers ne sont pas capables de déterminer l’identité avec certitude.

« Forcer des gens à rester incarcérés alors qu’il y a une pandémie est plus qu’injuste, c’est dangereux pour tout le monde », a affirmé Amy Darwish, de Solidarité sans frontière.

L’ASFC n’a pas immédiatement rappelé La Presse. Les visites ont été interrompues au CSI.