(Ottawa) Le ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, a décidé de se placer en isolement volontaire depuis dimanche parce qu’il a éprouvé de « faibles symptômes » s’apparentant à ceux du nouveau coronavirus après un voyage officiel en Europe.

Prudent, le chef de la diplomatie canadienne a subi un test de dépistage et il attend patiemment les résultats installé à son domicile dans la région de Shawinigan, a indiqué le ministre dans une entretien téléphonique à La Presse.

Cela n’empêche pas le ministre de travailler à plein gaz sur les efforts du gouvernement Trudeau pour rapatrier les Canadiens qui se trouvent à l’étranger et qui tentent de rentrer au pays alors que des vols commerciaux sont encore disponibles.

« C’est l’opération de rapatriement la plus importante de l’histoire du pays. C’est très complexe parce qu’il faut composer avec des pays qui ferment leurs frontières, des restrictions de l’espace aérien et une réduction du nombre de vols disponibles. C’est une course contre la montre », a indiqué à La Presse M. Champagne.

Le ministre a précisé qu’Affaires mondiales Canada a reçu près de 14 000 courriels et 10 000 appels à l’aide de Canadiens qui se trouvent à l’étranger.

Il a affirmé que est mis en œuvre pour rapatrier le plus grand nombre de Canadiens. Mais il a souligné que a complexité de l’opération en cours et la réduction du nombre de vols pourraient faire en sorte que des ressortissants canadiens ne puissent pas rentrer au pays.

Dès samedi, le Canada a exhorté ses ressortissants à rentrer au pays pendant qu’il en est encore temps. Mais nombre d’entre eux sont pris au dépourvu, n’arrivant pas à dénicher un vol de retour – et la situation ne risque pas d’aller en s’améliorant, les transporteurs clouant leurs aéronefs au sol.

En point de presse, le premier ministre Justin Trudeau n’a pas été en mesure de fournir de précisions sur le cas de ces dizaines de Canadiens pris sur un bateau de croisière près de Marseille, en France, sur lequel des cas de la COVID-19 ont été confirmés.

Et il n’a pas voulu jeter la pierre à ces Canadiens ayant fait fi des avis de santé publique, qui se sont envolés vers l’étranger alors que la menace de cette pandémie mondiale de COVID-19 était bien claire. L’État doit-il quand même délier les cordons de sa bourse pour les rapatrier ?

« Ce qu’on est en train de faire maintenant, c’est d’essayer d’aider tous les Canadiens. On ne va pas porter de jugement sur les gens, on va essayer simplement de les aider. C’est pour ça qu’on est en train de travailler avec les transporteurs aériens », s’est contenté d’offrir Justin Trudeau.

- Avec Mélanie Marquis