(Montréal) Les deux principales organisations syndicales de la construction viennent d’écrire au premier ministre François Legault pour lui demander de fermer temporairement les chantiers de construction, à cause du coronavirus.

Dans leur lettre au premier ministre, la FTQ-Construction et le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International) lui demandent « d’agir immédiatement » pour leur santé et leur sécurité.

Ils affirment dans leur lettre que les mesures d’hygiène recommandées pour contrer la propagation du virus « ne sont pas rencontrées sur les chantiers de construction », ce qui rend les ouvriers vulnérables.

La FTQ-Construction et l’Inter représentent ensemble plus des deux tiers des quelque 175 000 ouvriers de la construction au Québec.

Au cours des derniers jours, la FTQ-Construction et l’Inter ont déploré notamment l’absence d’eau et de savon pour se laver les mains dans bien des chantiers, de même que l’absence de toilette avec eau courante, notamment dans les chantiers de moindre envergure.

Ils ont aussi dénoncé la trop grande proximité pour travailler dans certains lieux, étant incapables de respecter la distance d’un mètre entre eux qui est conseillée. De plus, ils doivent partager leurs outils dans certains cas.

Ils demandent donc au premier ministre de « suspendre temporairement » les activités dans les chantiers de construction, « de manière à établir et à implanter les normes sanitaires et de santé et sécurité au travail nécessaires pour les protéger » du coronavirus.

« Des exceptions pourront être prévues pour les chantiers reliés aux services essentiels, où des mesures exceptionnelles auront été implantées, en collaboration avec les intervenants et avec une surveillance accrue de la part des autorités pour s’assurer d’un respect rigoureux des normes sanitaires », écrivent-ils également dans un communiqué.

Encore récemment, le premier ministre Legault disait estimer que les chantiers peuvent continuer, puisqu’il n’y a pas de rassemblement de nombreux travailleurs dans des endroits confinés. Il se disait toutefois prêt à revoir les consignes, le cas échéant, au cours des jours suivants.

La FTQ-Construction et l’Inter demandent aux autorités sanitaires et au comité mis en place par la CNESST (Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail) de recommander des normes « claires et uniques pour tous », ainsi que « des moyens sévères pour les faire respecter ».