PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE
Il est 8 h 30 et l’intersection du boulevard Robert-Bourassa et de la rue De La Gauchetière est difficile à reconnaître. La fréquentation habituelle n’est pas au rendez-vous, alors que les Montréalais vivent un lundi sans circulation sur les routes, évènement quasi inédit. Les quelques passants déplorent la réticence ou la lenteur de leurs patrons à instaurer le télétravail. « J’aurais préféré ne pas avoir à sortir. Mon employeur me dit qu’un plan pour le télétravail est à venir », a expliqué une piétonne à La Presse. Par précaution, elle a changé ses habitudes. Elle circule en voiture à défaut d’utiliser les transports en commun et se tient à distance des autres.
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À la station Berri-UQAM du métro de Montréal, les passagers des wagons font bien attention de se tenir à un mètre de distance les uns des autres. Ils ont tout l’espace pour le faire : il n’y a pas d’étudiants pressés d’arriver à leurs cours à temps. Les universités sont fermées jusqu’à la fin du mois de mars. Un peu plus loin, une femme pose sa main sur une surface, avant de rapidement sortir une lingette désinfectante pour nettoyer la zone touchée. « Ce n’est pas encore désert, mais c’est certainement plus tranquille que d’habitude », confirme un employé de la STM, occupé à nettoyer une rampe d’escalier.
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Habituellement, le dépanneur dans lequel travaille Jason Lam est bondé. Il s’y attendait, mais demeure tout de même surpris du calme qui règne dans l’établissement souterrain, situé à l’intérieur du métro Berri-UQAM. « C’est très bizarre de ne pas voir la longue file qu’il y a chaque lundi. On ne ferme pas, on prend toutes nos précautions, mais ce sera dur de s’habituer à cette nouvelle routine. »
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Les nombreux commerces aux portes closes donnent au centre-ville de Montréal des allures de banlieue calme. Seule la Société québécoise du cannabis (SQDC) demeurait bondée aux alentours de 10 h. Plusieurs restaurants populaires le midi sont fermés pour la journée. C’est le cas du café Parvis, où les travailleurs ont l’habitude de se ruer pour leur pause repas, mais aussi de chaînes de restauration populaires comme St-Hubert ou Les Trois Brasseurs. La semaine dernière, trouver une place assise le midi au Time Out Market (photo) constituait une dure épreuve. Plus maintenant : le vaste endroit est presque désert.
![Un peu partout, commerçants et restaurateurs fermés affichent des horaires réduits pour les prochains jours, dans un effort d’éviter que la COVID-19 se propage. Attablé à la foire alimentaire du complexe Desjardins, Edmond Delangis dégustait tranquillement son sandwich déjeuner hier matin. Livreur de profession, il se rend presque chaque jour au centre-ville. « Depuis deux semaines, je remarque un gros changement. Beaucoup, beaucoup moins de monde. […] Je pense que c’est une bonne chose et que les gens comprennent. » Pour M. Delangis, le fait de garder ses distances, l’isolement et les lavages de mains fréquents ne sont pas des mesures exagérées. Encore faut-il que la population respecte ces conseils, a-t-il dit.](https://mobile-img.lpcdn.ca/lpca/357x/r6db3/8e2a0fb5-67f5-11ea-b33c-02fe89184577.jpg)
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Un peu partout, commerçants et restaurateurs fermés affichent des horaires réduits pour les prochains jours, dans un effort d’éviter que la COVID-19 se propage. Attablé à la foire alimentaire du complexe Desjardins, Edmond Delangis dégustait tranquillement son sandwich déjeuner hier matin. Livreur de profession, il se rend presque chaque jour au centre-ville. « Depuis deux semaines, je remarque un gros changement. Beaucoup, beaucoup moins de monde. […] Je pense que c’est une bonne chose et que les gens comprennent. » Pour M. Delangis, le fait de garder ses distances, l’isolement et les lavages de mains fréquents ne sont pas des mesures exagérées. Encore faut-il que la population respecte ces conseils, a-t-il dit.
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On estime que la fréquentation du métro hier matin aux heures de pointe était 25 % moins dense qu’une journée normale d’hiver, a confié un responsable de la STM à La Presse. Il ne s’agit cependant pas d’un chiffre officiel. La fréquentation de lundi était semblable à celle d’un dimanche, où la fréquentation normale est de 40 % inférieure à celle des jours de la semaine.
Les enfants à la maison, les universités désertes, des autobus presque vides, des restaurants et cafés beaucoup moins fréquentés que d’ordinaire ou carrément fermés… Lundi matin, Montréal fonctionnait au ralenti, alors que les mesures pour faire face à la pandémie de COVID-19 s’intensifient.
— Avec Bruno Bisson, La Presse
