(Ryad) Le géant pétrolier saoudien Aramco a pris ses distances mercredi par rapport aux images, conspuées sur les réseaux sociaux et qualifiées de « racistes », d’un travailleur migrant visiblement chargé de se déguiser en distributeur de gel désinfectant ambulant pour le personnel de l’entreprise.

Les photographies, devenues virales sur les réseaux sociaux, montrent le travailleur en homme-sandwich dans les locaux de l’entreprise, un masque de protection vissé sur le visage et un distributeur de gel hydroalcoolique accroché sur son torse.

« Saudi Aramco voudrait exprimer sa vive insatisfaction face à ce comportement abusif […] sans l’approbation de l’entreprise », a déclaré mardi le géant de l’énergie sur Twitter.

« La société a immédiatement mis fin à cet acte et a pris des mesures strictes pour empêcher que cela ne se reproduise », a ajouté Saudi Aramco

« Un racisme dégoûtant », a fustigé dans un tweet un célèbre universitaire émirati, Sultan al-Qassemi.

« Le fait que certains dirigeants (de l’entreprise) aient jugé cela approprié en dit long sur la perception des travailleurs migrants dans le Golfe », a réagi sur le même réseau social Laya Behbahani, une maître de conférence en études sociales basée au Canada.

Comme les autres pays du Golfe, l’Arabie saoudite compte des millions de travailleurs indiens, pakistanais ou philippins, occupant des emplois subalternes aux salaires bas et largement évités par les citoyens locaux.

L’Arabie saoudite, qui a annoncé 21 cas de nouveau coronavirus, a pris des mesures de précautions importantes, comme la suspension du petit pèlerinage musulman dans les villes saintes de La Mecque et Médine, l’arrêt des déplacements avec une quinzaine de pays, ou le bouclage de la région de Qatif où la plupart des infections ont été enregistrées.

La polémique autour des images du travailleur migrant intervient dans un contexte délicat pour l’image d’Aramco, fer de lance de l’Arabie saoudite dans la guerre des prix du pétrole qu’elle a entamée à la suite de l’échec de négociations entre l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et la Russie sur des réductions de la production pour faire face aux conséquences de l’épidémie.