(Oakland) Les opérations se sont poursuivies lentement mardi à Oakland, près de San Francisco, pour évacuer les quelque 2400 passagers du paquebot Grand Princess, maintenu pendant plusieurs jours au large des côtes californiennes en raison de la présence à bord d’une vingtaine de cas avérés de coronavirus.

Comme la veille, de petits groupes de voyageurs continuaient à descendre à intervalles réguliers pour être orientés vers des bus ou des ambulances, a constaté un journaliste de l’AFP.

Le navire s’était amarré lundi à la mi-journée sur un quai isolé et sécurisé du port d’Oakland où les autorités ont organisé la mise en quarantaine et le rapatriement des voyageurs.

Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a reconnu mardi que les opérations de débarquement se sont jusqu’à présent déroulées très lentement, avec seulement 676 personnes en l’espace de 24 heures, sur un total de 2400 passagers.

« Nous allons devoir augmenter la cadence si nous voulons pouvoir renvoyer ce navire. Nous ne voulons pas qu’il reste ici pendant plus d’une semaine », a lancé M. Newsom, citant un objectif d’« une centaine de personnes par heure ».

Environ 45 personnes présentant des symptômes compatibles avec le COVID-19 avaient été testées en mer et 21 cas ont été confirmés, deux chez les passagers et 19 dans l’équipage. L’alerte avait été donnée la semaine dernière après la mort en Californie d’un passager qui s’était trouvé peu de temps auparavant sur le Grand Princess pour une autre croisière.

Les premiers passagers du Grand Princess ont commencé à être débarqués quelques heures après l’arrivée du paquebot lundi. Il s’agissait de patients dont l’état de santé, pas nécessairement lié au COVID-19, était jugé le plus préoccupant.

La compagnie Princess Cruises a précisé que deux des personnes débarquées lundi étaient atteintes du coronavirus et qu’elles avaient été hospitalisées en compagnie des proches qui voyageaient avec eux.

Les 19 membres d’équipage contaminés, parmi lesquels quelques Canadiens, ne présentent pas de symptômes particuliers et devraient dans un premier temps rester à bord du paquebot, placés à l’isolement dans des cabines individuelles.

Les 1100 membres d’équipage, en grande majorité de nationalité philippine, étaient initialement censés rester en quarantaine à bord du navire une fois les opérations de débarquement achevées.

Mais le gouverneur Newsom a indiqué que ses services réexaminaient la situation et que certains d’entre eux pourraient être évacués vers leur pays.

Premier procès

Au total, quelque 400 personnes avaient pu débarquer lundi, pour plus de la moitié (environ 230) des ressortissants canadiens qui ont été rapatriés en avion mardi à l’aube.

Parallèlement, 173 passagers américains ont été évacués du Grand Princess lundi, pour la plupart transférés dans des autocars vers la base militaire de Travis, à environ 80 km au nord d’Oakland.

Les autres ont dû prendre leur mal en patience.

« Le capitaine a dit qu’ils “espèrent” nous avoir tous fait descendre d’ici demain (mercredi) soir », a dit à l’AFP Carolyn Wright, passagère de 63 ans toujours à bord mardi.

« J’aimerais qu’ils nous disent au moins précisément où nous allons aller. C’est vraiment très frustrant d’être tenu dans l’ignorance », a-t-elle ajouté.  

Selon les autorités, après une première évaluation, les évacués doivent être placés en quarantaine pendant quatorze jours dans des bases militaires en Californie, au Texas et dans l’État de Géorgie, tandis que les ressortissants étrangers vont être évacués vers leur pays d’origine.

Un couple vivant en Floride et voyageant à bord du Grand Princess a décidé de porter plainte contre l’organisateur de la croisière, auquel il réclame un million de dollars d’indemnités. Princess Cruises « a exposé les plaignants à un risque réel d’atteintes physiques », affirme la plainte déposée lundi auprès d’un tribunal de Los Angeles.

Selon l’université Johns Hopkins, les États-Unis ont pour l’instant recensé plus de 900 cas de coronavirus et 28 personnes en sont mortes.