Dans une sortie conjointe mardi après-midi, les chefs de tous les partis de l’Assemblée nationale ont uni leur voix pour demander aux Québécois de ne pas se réunir à Noël afin de sauver le réseau de la santé.

« On peut faire la différence si on reste uni, affirme le premier ministre du Québec, François Legault […] C’est important qu’on soit uni pour carrément sauver notre réseau de la santé. »

Le premier ministre souligne que 2183 nouveaux cas de COVID-19 ont été rapportés mardi. Un record. Et encore plus inquiétant, 1055 personnes sont hospitalisées. Pour M. Legault, « le moins qu’on puisse faire au cours des prochaines semaines, c’est de tout faire » pour aider les employés du réseau de la santé qui sont débordés et épuisés.

« On a fermé les restaurants. On a fermé les écoles. Mais il y a un bout qu’on ne peut pas contrôler, c’est ce qui se passe dans les maisons. Je voudrais être bien clair avec les Québécois ; c’est pas le temps de trouver un truc pour ne pas se faire pogner. C’est le temps d’être responsable. L’idée c’est d’aider nos infirmières », martèle M. Legault.

« Ce qui nous unit, c’est ce qu’on vit avec la COVID-19. On est capable de travailler ensemble pour faire en sorte qu’on minimise la propagation du virus et qu’on sorte collectivement plus fort de ça », déclare la chef de l’opposition officielle, Dominique Anglade.

PHOTO PAUL CHIASSON, LA PRESSE CANADIENNE

La cheffe libérale Dominique Anglade, le premier ministre François Legault et la co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé

Celle-ci souligne que « le réseau de la santé est sous pression depuis plusieurs mois déjà » et que « dans certains cas, on est au bord du point de rupture ». Mme Anglade reconnaît que plusieurs citoyens sont fatigués de respecter les mesures. « Mais il ne faut pas laisser ces sentiments prendre le dessus. Parce que quand ils prennent le dessus, le virus gagne ». « Il faut garder confiance et se serrer les coudes », dit-elle.

Pour le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, suivre les mesures de distanciation est un « signe de respect » pour les travailleurs de la santé. « Au lieu de choisir le découragement, choisissons l’espoir », dit-il.

N’allez pas dans le Sud

Le premier ministre Legault rappelle que « c’est pas le temps, même si c’est permis, d’aller dans le Sud ». Il a promis de s’assurer, avec le gouvernement fédéral, que « des mesures très sévères soient mises en place pour suivre les personnes quand elles vont revenir pour s’assurer qu’elles fassent leur quarantaine ».

Questionné à savoir s’il juge qu’autoriser les voyages à l’étranger est une bonne idée, M. Legault répond que cette décision « relève du gouvernement fédéral ». Il affirme que le Québec a encore en mémoire la première vague, où plusieurs personnes avaient voyagé durant la semaine de relâche et rapporté le virus au Québec. « C’est légal de voyager. Mais ce n’est pas recommandé. Aller dans un club tout inclus à Punta Cana ou à Cancun, avec des buffets et des gens qui sont près les uns des autres, c’est sûrement pas souhaitable », dit-il.

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Le chef du Parti Québécois Paul St-Pierre Plamondon, la cheffe libérale Dominique Anglade, le premier ministre François Legault et la co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé

La chef de la deuxième opposition officielle, Manon Massé, ne cache pas son agacement devant les gens qui voyagent dans le Sud actuellement. « Je trouve ça dur en tabarnouche […] Je demande à mes concitoyens d’y penser à deux reprises avant de faire ça. Et sinon, d’être vraiment respectueux de la quarantaine au retour. »

M. Legault mentionne que l’arrivée de vaccins crée de l’espoir. Mais il souligne que les doses entrent en nombre limité. Le Québec a déjà reçu 4875 doses. Il en recevra 50 000 la semaine prochaine et 29 000 dans deux semaines. Mais malgré tout, la population doit respecter les mesures. « Je suis convaincu qu’ensemble on peut y arriver », dit M. Legault.

Manon Massé reconnaît qu’elle et François Legault « ne pensent pas pareil sur tout ». « Mais pour moi, c’était vraiment important d’être là aujourd’hui. Parce qu’il y a des gens qui se lèvent tous les jours pour aller soutenir le réseau de la santé […] Plein de gens qui, tous les jours, mettent leur vie en danger. C’est pour ces personnes-là que je suis là aujourd’hui ».

Mme Massé dit être présente « par solidarité envers ces personnes-là ». « C’est super important que tout le monde fasse le petit bout qui est le leur. C’est-à-dire respecter les consignes […] Si notre système craque […] ça va être vraiment dramatique. Ça l’est déjà, mais ça va l’être encore plus ».

À partir de quel nombre de cas ou nombre d’hospitalisations les écoles et les commerces resteront-ils fermés passé le 11 janvier ? M. Legault répond que tous les jours, il analyse la situation avec les autorités de santé publique et prend les décisions en conséquence. « On espère qu’il ne sera pas nécessaire de prolonger les mesures au-delà du 11 janvier […] Si les Québécois respectent les mesures, ça devrait aller », dit M. Legault.