Restrictions sanitaires bafouées, slogans complotistes, interpellations policières : plusieurs milliers de manifestants se sont réunis dimanche devant les bureaux montréalais du premier ministre François Legault. Malgré les consignes sanitaires et la forte présence policière, très peu de participants arboraient le couvre-visage et plus de 200 contraventions ont été distribuées aux récalcitrants.

L’impressionnante foule se tenait devant les bureaux montréalais du premier ministre François Legault dimanche dès midi, près d’une heure avant le début de la marche.

À l’arrivée de La Presse, deux policiers remettaient une contravention à un participant sans couvre-visage. Vêtu d’un masque d’Halloween, le manifestant refusait de collaborer et argumentait avec les agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Il n’a pas été le seul à recevoir une amende salée. Malgré le caractère pacifique de l’évènement, plusieurs refusaient d’obéir aux consignes sanitaires lancées par les policiers, qui rappelaient le port du masque obligatoire.

Au total, 269 constats d’infraction ont été remis en lien avec le port du masque.

On signale aussi six rapports d’infraction généraux envoyés au Directeur des poursuites criminelles et pénales en lien avec les consignes sanitaires, confirme Julien Lévesque, du SPVM.

Ce « méga-rassemblement de Noël » était organisé par un groupe s’opposant aux consignes sanitaires. Le mouvement citoyen entend faire « face à la menace d’une descente vers un État policier ».

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Un manifestant discute avec des policiers.

La distanciation n’était pas au rendez-vous. Non loin de l’escouade antiémeute postée aux abords de la rue Sherbrooke Ouest, une femme distribuait des « câlins gratuits », comme l’indiquait sa pancarte tenue à bout de bras.

Plusieurs affiches dénonçaient les consignes sanitaires et la « dictature » du gouvernement. D’autres évoquaient la 5G et le mouvement antivaccin.

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Plusieurs manifestants ne portaient pas le masque.

« Je suis contre toutes les mesures depuis le mois de mars. La COVID-19, c’est une mascarade visant à nous imposer le vaccin », a expliqué un manifestant accompagné de sa famille. Selon lui, les urgences sont vides. Pourtant, le ministre de la Santé Christian Dubé a souligné en point de presse cette semaine la situation critique dans une dizaine de centres hospitaliers.

En milieu d’après-midi, des gens de tous les âges et des familles continuaient de déambuler dans la rue Sherbrooke en direction du parc La Fontaine, suivis par un convoi du SPVM. L’activité devait prendre fin vers 17 h.