« Il n’y a pas de pénurie de tests rapides, ils devraient être beaucoup plus utilisés, notamment dans les CHSLD et les autres résidences pour personnes âgées », estime Mona Nemer, conseillère scientifique en chef du Canada.

En entrevue avec La Presse vendredi, Mona Nemer a rappelé que le taux d’infections asymptomatiques était de quelque 40 %, selon la littérature scientifique.

Cela fait beaucoup de monde, rappelle-t-elle, qui, sans le savoir, travaille auprès de personnes âgées ou leur rend visite et les met à risque.

PHOTO IVY SINKUNAS, TIRÉE DU SITE DU GOUVERNEMENT DU CANADA

Mona Nemer

Ces tests rapides, dit-elle, ne sont peut-être pas aussi sensibles que les tests faits en laboratoire, mais tout de même, on pense qu’ils le sont entre 60 % et 80 %.

Cela veut dire, insiste-t-elle, qu’« on peut ainsi attraper six personnes sur dix qui sont infectées ».

Mme Nemer fait observer que les tests peuvent être faits avec de la salive, ce qui n’est pas effractif.

Il n’y a pas que les résidences pour personnes âgées qui pourraient bénéficier de tels tests rapides. « Cela devrait se faire partout où l’on sait que les gens sont en contact étroit et sont particulièrement vulnérables, dans les abattoirs, les manufactures, par exemple. »

Manque de logique

Parmi les autres problèmes soulevés par Mme Nemer se trouve un certain manque de cohérence dans les consignes gouvernementales.

Elle cite le cas des bibliothèques, qui ont été fermées à maints endroits bien que les usagers y soient très éloignés les uns des autres et que des éclosions n’y aient pas été recensées. À l’inverse, les centres commerciaux sont restés ouverts.

« Parfois, il y a un manque de cohérence », dit-elle, ajoutant que cela n’est pas sans conséquence.

Quand les gens ne comprennent pas la logique des décisions qui sont prises, ils risquent de « remettre les décisions en question » et de ne plus y adhérer.

Tout cela étant, et avec la grosse tentation des Fêtes, est-il envisageable que les élèves reprennent le chemin de l’école le 11 janvier ? Est-ce que cela sera suffisant ?

« Il est possible que les trois semaines suffisent, cela dépendra de l’adhésion de la population aux mesures de distanciation, donc de la diminution des infections et aussi de l’évolution des hospitalisations. D’où l’importance de respecter les consignes pour s’éviter un plus long confinement. »