(Ottawa) Après l’arrivée des 30 000 premières doses du vaccin Pfizer-BioNTech sur le sol canadien, le gouvernement fédéral s’attend à en recevoir une quantité équivalente, voire supérieure, la semaine prochaine.

La ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Anita Anand, qui s’était déplacée à l’aéroport de Mirabel pour superviser l’arrivée de la précieuse cargaison, dimanche soir, a exprimé lundi sa satisfaction de voir la campagne de vaccination contre la COVID-19 se mettre en branle.

En conférence de presse à Ottawa, elle a réitéré que 249 000 doses arriveront au pays d’ici la fin de l’année, ce qui signifie qu’à raison de deux doses par personne, environ 125 000 Canadiens seront inoculés en 2020, le calendrier ayant été devancé de quelques semaines par rapport à ce que l’on avait prévu.

Lorsqu’on lui a demandé si les sites de vaccination dans les provinces et les territoires en étaient à un degré de préparation qui aurait pu leur permettre de recevoir davantage de cargaisons en provenance de l’usine belge de Pfizer au cours du mois de décembre, la ministre est restée plutôt vague.

Évidemment, dans notre fédération, il y a différents niveaux de préparation […], mais nous travaillons vers un objectif commun, soit de faire en sorte que les fournisseurs de vaccins puissent livrer leurs produits au Canada et les envoyer aux provinces et territoires aussitôt que possible.

Anita Anand, ministre des Services publics et de l’Approvisionnement

Dans une entrevue accordée à La Presse quelques heures avant l’approbation du vaccin, mercredi dernier, le directeur général et responsable des vaccins chez Pfizer Canada, Fabien Paquette, a dit qu’il était « difficile » de bonifier le volume d’envoi de doses du vaccin avant que ces centres « soient fin prêts ».

« Assez impressionné »

Le major général Dany Fortin, à qui le gouvernement libéral a confié les commandes de la mission vaccination, a dit lundi que tout se déroulait « très bien », « conformément au plan », et qu’il était « assez impressionné » de la fluidité de l’opération. Il a laissé entendre que la quantité de doses à venir dans la semaine prochaine pourrait s’avérer « significativement plus élevée » que 30 000.

Et si le premier jour a beau avoir été un succès, il ne faut pas perdre de vue l’objectif, qui est d’inoculer l’ensemble de la population d’ici septembre 2021, a semblé vouloir communiquer le haut gradé. « De toute évidence, nous devrons surveiller étroitement la distribution de la plus précieuse des marchandises […] dans un vaste pays, en plein milieu de l’hiver […] La météo sera un facteur », a-t-il noté.

Au total, en incluant les options d’achat, on pourrait recevoir jusqu’à 414 millions de doses. Santé Canada a signalé la semaine dernière que le candidat vaccin le plus avancé était celui de Moderna. Les autres vaccins les plus prometteurs sont ceux d’AstraZeneca, développé avec l’Université d’Oxford, et de Johnson & Johnson.

485 millions en aide internationale

Ces derniers jours, en même temps que l’opposition à Ottawa fustigeait les libéraux en disant redouter que les Canadiens ne se fassent pas vacciner assez nombreux, assez vite, d’autres les accusaient de chercher à faire main basse sur des caisses et des caisses de vaccins et d’en priver les pays moins développés.

Le gouvernement Trudeau a toutefois débloqué plus d’une fois d’imposantes sommes consacrées à des campagnes de vaccination à l’international, plaidant que l’éradication du virus devait faire l’objet d’une coopération multilatérale.

Lundi, la ministre du Développement international, Karina Gould, a annoncé une autre injection d’argent : Ottawa allongera 485 millions de dollars d’argent frais pour appuyer l’effort de lutte contre la pandémie dans les pays en voie de développement.

De cette somme, 230 millions de dollars iront à l’UNICEF pour lui permettre d’acquérir jusqu’à 3 millions de traitements à base de nouveaux anticorps thérapeutiques contre la COVID-19. L’autre enveloppe de 255 millions de dollars ira à une initiative internationale visant à former des travailleurs de la santé de première ligne pour l’administration des vaccins et des traitements contre la COVID-19.

— Avec La Presse Canadienne