(Lévis) Des soins intensifs qui ne dérougissent pas. Des urgences qui débordent. Partout, des infirmières manquantes. La deuxième vague de COVID-19 frappe fort dans les hôpitaux. Au point où Québec leur a demandé lundi de réduire de 50 % leurs activités opératoires. Et les vacances de Noël font craindre le pire. La Presse a passé une journée avec le personnel à bout de souffle de l’Hôtel-Dieu de Lévis.

Des équipes à bout de souffle

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Les urgences de l’Hôtel-Dieu de Lévis

Mercredi 2 décembre, 10 h 30. La Dre Sarah Masson-Roy arrive à l’Hôtel-Dieu de Lévis. Dans les locaux du service de prévention et contrôle des infections, elle s’assoit avec l’infirmière pivot régionale, Mélanie Gélinas, pour faire le point sur les enjeux du jour.

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La Dre Sarah Masson-Roy assise avec l’infirmière pivot régionale Mélanie Gélinas

Un des étages de l’hôpital est en éclosion. Et un employé qui y travaille refuse de se faire dépister. Il demande d’aller travailler dans une unité froide. La Dre Masson-Roy refuse. « Il y a bien trop de risques », tranche-t-elle. « C’est ce que je pensais », répond Mme Gélinas. L’échange entre les deux femmes est rapide. Elles enfilent les enjeux et trouvent des solutions. On sent que chaque minute compte et que personne n’a de temps à perdre ici.

Mélanie Gélinas revient sur les trois nouveaux cas au CHSLD de Charny. Elle est préoccupée. « Il y a beaucoup de contacts étroits pour chaque cas », dit-elle. Les deux femmes tentent de trouver comment les nouveaux cas ont pu survenir. Le mystère est total. Durant l’entretien, les trois téléphones de Mélanie Gélinas sonnent successivement.

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Vue du laboratoire de l’Hôtel-Dieu de Lévis

La Dre Masson-Roy nous amène visiter le laboratoire de l’hôpital. Dans un coin, les échantillons d’urine et de sang des patients sont traités. La vie continue de tourner et les gens, d’être malades. Des infections urinaires aux appendicites, le laboratoire doit maintenir ses activités normales.

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Des échantillons de COVID-19 à analyser

Mais s’ajoutent les échantillons de COVID-19 à traiter. Environ 1200 échantillons de COVID-19 par jour sont analysés. Le volume de travail est énorme.

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Le Dr Jeannot Dumarescq, microbiologiste infectiologue

Il y a un problème de ressources humaines dans le réseau. Mais aussi dans les laboratoires. Des technologistes, ça en prend. On a dû aller les chercher ailleurs. On a dû parfois déshabiller Paul pour habiller Jean.

Le DJeannot Dumarescq, microbiologiste infectiologue

Le Dr Dumarescq reconnaît que pour certains tests moins urgents, les délais sont plus longs qu’à l’habitude.

Urgences congestionnées

Aux urgences, le DJean Lapointe, directeur des services professionnels adjoint intérimaire, vient de terminer sa garde depuis quelques heures. Une cinquantaine de patients sont aux urgences. Le département a une capacité de 37 civières. La pression est forte. D’autant plus que 16 patients attendent d’être hospitalisés. Mais aux étages, on manque de lits. Donc les patients attendent plus longtemps.

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Le DJean Lapointe, directeur des services professionnels adjoint intérimaire

Dans la salle d’attente ambulatoire des urgences, une quarantaine de patients occupent les chaises espacées. On leur demande dès leur arrivée leurs symptômes pour séparer ceux qui sont soupçonnés d’avoir la COVID-19 des autres. Mais certains cachent la vérité. « Ils ont honte. Ils se sentent coupables et inquiets. Ils ne nous disent pas toujours tout », remarque le DLapointe. Le personnel doit donc redoubler de prudence.

Sur les étages de l’hôpital, les corridors sont moins encombrés que d’habitude. Avec la COVID-19, les équipes de prévention et contrôle des infections veillent au grain et limitent les accumulations de matériel.

Partout, des rubans gommés ont été installés au sol. Dans les espaces délimités par les rubans rouges : le matériel sale. Par les rubans verts : le propre. Rien ne doit se croiser.

Un peu partout, on remarque que des chambres sont vides. Directrice adjointe des soins infirmiers au CISSS de Chaudière-Appalaches, Julie Berger explique que des lits aux étages sont fermés parce qu’il manque d’infirmières. Certaines sont en quarantaine. D’autres ont la COVID-19. D’autres encore doivent rester à la maison pour s’occuper de leur enfant dont la classe est fermée. « Chaque jour, il y a plus d’employés qui partent que d’employés qui reviennent », note Mme Berger.

Ces lits fermés causent des congestions partout, dont aux urgences. La problématique est si grave que l’Hôtel-Dieu de Lévis planche sur un projet pour installer une garderie à l’intérieur de ses murs, pour aider les infirmières avec un enfant à la maison à venir travailler.

Prudence à l’unité chaude

Au 5e étage, on a regroupé les patients atteints de la COVID-19, mais ne demandant pas de soins intensifs. L’accès est étroitement surveillé. Pour éviter les contacts, un seul ascenseur peut être utilisé. Dès qu’on sort de celui-ci, deux agentes nous attendent. On doit se désinfecter les mains. S’enregistrer. Et si on va au chevet des patients, il faut enfiler un masque P-100 (voir encadré). Ne circule pas ici qui veut. Par prudence, on demande aux représentants de La Presse de se tenir au bout du corridor. Les patients sont soignés à l’autre extrémité. Le plus loin possible des ascenseurs. Le virus est vicieux. On s’en méfie beaucoup.

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Frédéric Boivin, chef de service de l’unité COVID-19

Chef de service de l’unité COVID-19, Frédéric Boivin salue son équipe qui se serre les coudes afin de continuer d’offrir des soins. « Aujourd’hui, ce n’est pas une bonne journée. Il y a beaucoup de nouveaux cas… On a des craintes pour janvier et février », dit M. Boivin.

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Le Dr Pierre Grammond, chef du département 
de médecine spécialisée

Au détour d’un corridor, on croise le DPierre Grammond, chef du département de médecine spécialisée. Il a lui-même attrapé la COVID-19 dernièrement. Trois ou quatre médecins de l’Hôtel-Dieu ont contracté la COVID-19 depuis le début de la pandémie. Mais aucun n’a eu besoin de soins intensifs. Mis à part une grande fatigue, le DGrammond récupère. Il retournera sous peu travailler dans la zone rouge.

Le DLapointe explique qu’aller travailler en zone rouge déstabilise plusieurs médecins. Certains n’ont pas géré de patients hospitalisés depuis des années. Le DGrammond ajoute que les patients ont la COVID-19, mais aussi d’autres maladies. Pour, par exemple, un orthopédiste, se retrouver du jour au lendemain à gérer un patient diabétique et ayant la COVID-19 n’est pas simple. « Tout le monde a hâte de retourner à son champ de pratique ordinaire. Mais en général, les médecins collaborent. Il faut tenir bon. On a huit mois encore à faire environ », dit le DLapointe, qui rêve du vaccin.

Doubler ses soins intensifs

À l’étage des soins intensifs, la cheffe, la Dre Christine Drouin, prend cinq petites minutes pour nous parler. La spécialiste est souriante. Mais on la sent fatiguée.

Avant même la pandémie, la petite équipe de cinq intensivistes de l’Hôtel-Dieu travaillait dur pour s’occuper des 20 lits de soins intensifs de l’établissement. Avec la COVID-19, l’hôpital a dû créer d’urgence un deuxième département de soins intensifs de 20 lits pour soigner les patients positifs de la région. Mais où trouver le personnel ?

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Robin Roy, infirmier-chef de l’unité des soins intensifs

Il faut en moyenne un an pour former une infirmière de soins intensifs. Toutes les infirmières ayant déjà travaillé dans le département ont été sollicitées pour revenir, indique Robin Roy, infirmier-chef de l’unité. Les infirmières du bloc opératoire ont aussi été mobilisées. Conséquence : le bloc opératoire fonctionne à 60 % actuellement. « Malgré ça, on a encore un manque de personnel. Les patients COVID demandent beaucoup de soins. On doit parfois être deux infirmières pour un patient », explique Mme Berger.

Les infirmières de soins intensifs en poste doivent travailler une fin de semaine sur deux. Un quart de 12 heures. Chaque employé qui s’absente parce que la classe de son enfant ferme a des répercussions énormes. « On vit depuis octobre une surcharge de travail que j’ai jamais vue depuis 15 ans », note la Dre Drouin. Celle-ci parle des morts. Des gens qu’elle et ses équipes ont vu mourir seuls au cours des derniers mois.

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La Dre Christine Drouin, cheffe des soins intensifs

Ça demande beaucoup… Et là, on craint janvier. On voit la vague qui s’en vient. Janvier, février et mars, c’est toujours gros, même quand on n’est pas en 2021.

La Dre Christine Drouin, cheffe des soins intensifs

Aux soins intensifs des patients COVID-19, le travail est éreintant. Des boîtes de ventilation locale ont été installées dans chaque chambre pour assurer une ventilation adéquate. « Le bruit des appareils est infernal », note Robin Roy. Les infirmières portent aussi des masques P-100. Ils sont lourds et exercent une immense pression sur le visage. Avec ce masque sur la bouche et les ventilateurs bruyants, le personnel doit parler très fort pour se faire comprendre… « Physiquement, c’est extrêmement difficile de travailler dans l’unité COVID », note Julie Berger.

Noël : période cruciale

En fin de journée, le DLapointe tient un comité COVID-19. Par Teams, il rencontre une quarantaine d’acteurs de l’hôpital pour régler les enjeux plus urgents. On parle de la garderie. Du problème des vestiaires. Car avec le froid, les employés traînent des manteaux, des bottes… Dans les vestiaires restreints, les vêtements se retrouvent parfois un par-dessus l’autre. On craint la contamination. On dit que des housses de protection seront fournies à chaque employé.

Puis, durant la rencontre, on parle de Noël. Comme chaque année, on veut organiser un petit quelque chose de spécial pour les petits patients qui seront hospitalisés en pédiatrie.

De garde aux urgences, la Dre Marie-Claude Baby fait le point sur la situation. Elle s’indigne du fait qu’un patient attend d’être hospitalisé depuis 72 heures. Elle s’inquiète pour la suite. « C’est sûr que janvier, ça va être une catastrophe. Ça déborde déjà », dit-elle.

Mme Berger confirme : « C’est jam pack, l’hôpital », dit-elle. Mme Berger explique que 12 patients en fin de soins actifs occupent actuellement des lits aux étages en attente d’être transférés. Parmi eux, certains attendent une place en CHSLD… Pour le DLapointe, la période de Noël sera cruciale : « Si le monde ne fait pas attention… Il y a une limite à ce qu’on peut faire »…

Des masques imposants, mais efficaces

À l’Hôtel-Dieu de Lévis, des masques P-100, normalement utilisés dans les usines de peinture, sont utilisés depuis la première vague pour soigner les patients atteints de la COVID-19. Cette solution a été trouvée au printemps, quand les masques N-95 étaient introuvables. Ces masques peuvent être stérilisés et réutilisés. La pression sur les équipes d’approvisionnement est forte depuis le début de la pandémie. En mars, le CISSS de Chaudière-Appalaches consommait 2400 masques de procédure par jour. Aujourd’hui, 32 000 masques sont utilisés chaque jour sur le territoire.

Note aux lecteurs : durant ce reportage, les mesures de protection et de distanciation ont été fermement respectées.

Le marathon quotidien pour sauver les aînés

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Une infirmière aide une patiente à se déplacer à l’Hôtel-Dieu de Lévis

Un peu plus tôt, à 9 h, dans une salle de l’ancien couvent de Lévis, à un jet de pierre de l’Hôtel-Dieu, quatre gestionnaires sont réunies dans une salle et sont en contact par Teams avec une dizaine d’autres intervenants venant des quatre coins de Chaudière-Appalaches.

Ce comité de coordination se réunit deux fois par jour pour faire le point sur les éclosions dans les CHSLD et les milieux de vie pour aînés du territoire.

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Sandra Morin, responsable du comité de coordination

Aujourd’hui, Sandra Morin, responsable du comité de coordination, amorce la réunion en soulignant que la région enregistre 126 nouveaux cas de COVID-19. Il s’agit d’un record depuis le début de la pandémie.

On recense entre autres 50 nouveaux cas dans une usine de Saint-Anselme. Mme Morin appelle à la vigilance. « Quand nos entreprises sont touchées, il y a toujours un impact sur nos milieux de vie après », dit-elle.

La situation est plutôt stable en Beauce, à Montmagny et dans la région de Thetford Mines. Mais à Lévis, les inquiétudes sont palpables.

La responsable de la cellule de crise de Lévis, Valérie Roy, annonce que trois nouveaux cas viennent d’être confirmés au CHSLD de Charny. « C’est un dur matin pour nous. Le moral est au plus bas. On cherche les causes », dit-elle.

Le CHSLD de Charny est en éclosion depuis plusieurs jours. En tout, 36 des 70 usagers sont positifs. Si Mme Roy est si découragée, c’est qu’aucun nouveau cas n’avait été enregistré depuis le 22 novembre. Tous croyaient que le pire était derrière eux. L’annonce de nouveaux cas est accueillie comme une douche froide.

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Valérie Roy, responsable de la cellule de crise de Lévis

On est dans l’incompréhension. On va essayer de trouver la faille. Ce matin, c’est pénible. On va [soutenir] nos équipes aujourd’hui. Ce sera le défi de la journée.

Valérie Roy, responsable de la cellule de crise de Lévis, à propos de l’éclosion au CHSLD de Charny

Une collègue offre d’envoyer un intervenant sur place pour appuyer les travailleurs. « Oui. On va prendre toute l’aide qu’on peut », répond Mme Roy, incapable de cacher son désarroi.

En plus des résidants, près de 40 employés sont contaminés ou retirés du travail au CHSLD de Charny. Les employés restants sont tellement sous pression qu’ils ne peuvent soigner ces nouveaux patients positifs. Microbiologiste infectiologue au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Chaudière-Appalaches, la Dre Sarah Masson-Roy explique que les nouveaux cas de la journée seront transférés dans une unité de surcapacité.

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La Dre Sarah Masson-Roy, microbiologiste infectiologue au CISSS de Chaudière-Appalaches

Durant la réunion, différents pépins sont réglés afin que les éclosions en CHSLD soient gérées le plus efficacement possible. Mme Morin explique que depuis des mois, son équipe a relevé plusieurs défis. Au début du mois de septembre, le chef cuisinier d’une résidence privée pour aînés a contaminé plusieurs personnes de son équipe. Une éclosion majeure a touché l’établissement, qui compte plus de 250 résidants. « On a dû trouver une façon de nourrir tout ce monde. Du jour au lendemain, le CHSLD local a doublé sa capacité de production de repas. On allait nourrir tous les jours les gens de la résidence privée », raconte Mme Morin.

Aider le privé

Dans un autre local du couvent, la Cellule opérationnelle du secteur de Lévis est en action. Deux infirmières et un travailleur social surveillent les éclosions dans les résidences privées pour aînés du territoire et veillent à y envoyer suffisamment d’aide.

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L’infirmière Claudie Frachon-Cantin

L’infirmière Claudie Frachon-Cantin est au téléphone avec le propriétaire d’une résidence en éclosion. Ils discutent ensemble d’une résidante de 95 ans, qu’on croit atteinte de la COVID-19. « Elle n’avait pas de symptôme hier, mais aujourd’hui, elle fait de la fièvre. Ayez un œil sur elle. Je serais bien surprise qu’elle n’ait rien », explique Mme Frachon-Cantin.

La résidante en question a été en contact étroit avec une autre personne déclarée positive à la COVID-19. Mme Frachon-Cantin est inquiète. « On essaye d’anticiper les complications. De s’assurer que la résidence a ce qu’il faut. On est aussi en contact avec la Santé publique pour le dépistage », explique-t-elle.

Dans la salle, l’infirmière Line Gamache est aussi au téléphone. Elle propose à une autre résidence privée d’envoyer une aide de service pour donner les bains aux résidants.

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L’infirmière Line Gamache

Ce dont les propriétaires ont le plus besoin, c’est de ressources humaines. Avec les éclosions, les employés doivent mettre l’équipement de protection complet. C’est long. Tout prend deux ou trois fois plus de temps. On essaye de leur envoyer des équipes.

Line Gamache, infirmière

Mais pour pouvoir envoyer du renfort, ce sont les équipes normales du CISSS de Chaudière-Appalaches qui sont dégarnies. Une équipe de relève composée d’infirmières et de préposés aux bénéficiaires peut être utilisée. Mais du délestage a dû être fait. « On a des infirmières de soins à domicile, de GMF et de la jeunesse qui sont venues nous aider », explique Marie-Claude Rhéaume, chef de la cellule opérationnelle de l’équipe qui se consacre aux cas de COVID-19 du territoire Alphonse-Desjardins. « C’est sûr qu’on déshabille un peu pitou pour habiller minou », ajoute Valérie Bilodeau, coordonnatrice clinico-administrative au CISSS de Chaudière-Appalaches.

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Marie-Claude Rhéaume, chef de la cellule opérationnelle de l’équipe qui se consacre aux cas de COVID-19 du territoire Alphonse-Desjardins

Les cas problèmes

De son côté de la table, le travailleur social Mathieu Poulin gère un cas complexe. Dans une résidence privée pour aînés, on n’arrive pas à maîtriser une patiente qui a été en contact étroit avec une personne contaminée. Elle crie constamment. Elle refuse de rester confinée à sa chambre comme elle doit le faire et met les autres résidants de son étage à risque. Les propriétaires proposent de la déménager avec les patients souffrant de troubles cognitifs. Mais le risque d’y envoyer une patiente potentiellement contaminée est trop grand.

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Le travailleur social Mathieu Poulin

Mathieu Poulin décide d’envoyer une travailleuse sociale pour occuper la résidante dans l’espoir de la garder dans sa chambre.

Depuis le début de la deuxième vague de COVID-19, le nombre de résidences privées pour aînés touchées par la COVID-19 augmente. La situation inquiète le ministre de la Santé, Christian Dubé, qui a souligné en conférence de presse le 3 décembre que le réseau devait prêter main-forte à ces établissements.

Le jour de notre visite à Lévis, quatre résidences privées de Chaudière-Appalaches étaient en éclosion, et trois CHSLD. Quand les cas se multiplient dans ces établissements, les patients à l’hôpital en attente d’un lit d’hébergement attendent plus longtemps avant d’être transférés. C’est en grande partie pourquoi tant d’énergie est mise à limiter les éclosions dans les résidences privées pour aînés et les CHSLD. Car quand ce bout de la chaîne est ébranlé, l’hôpital est menacé.

Note aux lecteurs : durant ce reportage, les mesures de protection et de distanciation physique ont été fermement respectées.

À lire la semaine prochaine : le reportage de notre journaliste Katia Gagnon sur la ligne de front, à l’hôpital Charles-LeMoyne de Longueuil