Les deux géants californiens Facebook et Google annoncent qu’ils supprimeront désormais les fausses informations diffusées sur leurs plateformes au sujet du vaccin contre la COVID-19.

« Par exemple, les fausses affirmations selon lesquelles les vaccins COVID-19 contiennent des micropuces ou tout autre élément ne figurant pas sur la liste officielle des ingrédients seront supprimées, a annoncé Facebook jeudi, en présentant une modification à sa politique d’utilisation. Les théories conspirationnistes concernant les vaccins contre la COVID-19 dont nous savons aujourd’hui qu’elles sont fausses seront aussi supprimées. »

Cela ne se fait pas du jour au lendemain. Comme les faits concernant les différents vaccins continuent à évoluer, nous nous baserons sur les conseils des autorités de santé publique à mesure qu’elles en apprendront davantage pour mettre à jour les listes de fausses informations.

Extrait d'un billet de blogue de Facebook

Google, de son côté, a indiqué qu’elle retirera les contenus qui « contredisent le consensus d’experts des autorités locales et de l’Organisation mondiale de la santé » concernant les campagnes de vaccination contre la COVID-19.

« Une bonne chose »

Pour l’anthropologue médicale de l’INSPQ Ève Dubé, qui s’intéresse à la désinformation entourant les campagnes de vaccination, la décision des deux plateformes est « vraiment une bonne chose ». « On sait que l’exposition aux fausses informations ou à la désinformation entourant le vaccin sur l’internet, même en petite quantité, peut diminuer l’intention des gens de recevoir le vaccin et augmenter leur perception des risques par rapport à la vaccination », explique-t-elle.

Ces plateformes ont une responsabilité certaine dans la désinformation qu’elles transmettent. Ça va aider à améliorer l’environnement de communication.

Ève Dubé, anthropologue médicale de l’Institut national de santé publique du Québec

Il restera aux autorités à « établir un dialogue avec la population et à parler de ce qui préoccupe les gens », souligne Mme Dubé. « Il faudra être transparent et honnête dans l’état actuel des connaissances entourant le vaccin. »

« C’est normal d’avoir des craintes au sujet d’un nouveau vaccin. Mais on a les données médicales qui proviennent des essais cliniques qui démontrent que le vaccin n’est pas dangereux. Même si les études ont été faites rapidement, elles reposent sur des milliers de personnes. Il faut en plus que Santé Canada approuve le vaccin, ensuite un comité consultatif canadien va faire ses recommandations, et Québec aussi va se prononcer. Il y a plusieurs paliers d’expertise qui se penchent sur ces données », souligne l’experte de l’INSPQ.