Alors que le nombre de patients hospitalisés à cause de la COVID-19 augmente à Montréal, les hôpitaux de la métropole s’apprêtent à réduire leurs services afin d’être prêts à affronter la période des Fêtes, traditionnellement plus achalandée.

« On va réduire les activités. Par exemple au bloc opératoire, au niveau des cliniques externes avec les médecins spécialistes, au niveau des centres de prélèvements », a déclaré la PDG du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, Sonia Bélanger, en point de presse mercredi après-midi.

Aucune fermeture n’est prévue. « Mais on va réduire considérablement ces activités, ce qui va nous permettre de diminuer la demande sur le personnel », explique Mme Bélanger, qui souligne que ces réductions seront progressivement mises en œuvre dès le 1er décembre.

Même si la situation à Montréal est plutôt stable, avec en moyenne 270 nouveaux cas de COVID-19 par jour, le nombre de patients hospitalisés ne cesse d’augmenter, ce qui inquiète les autorités de santé publique de Montréal. « Faisons bien attention, les hôpitaux commencent à se fragiliser », affirme Mme Bélanger.

« On retient un peu notre souffle. On veut que ça se passe bien. On veut pouvoir amener les Montréalais, les Montréalaises à fêter Noël. Mais c’est fragile », affirme de son côté la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

La directrice régionale de santé publique de Montréal, la Dre Mylène Drouin, explique que Montréal est toujours au palier rouge et que la transmission communautaire est soutenue. Plus de 40 % des nouveaux cas de COVID-19 sont contractés en milieux domiciliaires, contre seulement 4 % en milieux de soins.

Faire attention

Mme Bélanger indique que depuis le mois de septembre, Montréal enregistre une « montée constante » des hospitalisations. Et pour la première fois, « on a franchi la ligne des 200 patients hospitalisés », dont 29 en soins intensifs, dit-elle. Mme Bélanger affirme que « la situation est de plus en plus préoccupante dans les hôpitaux ». Les programmes opératoires sont « de plus en plus serrés ».

Certes, Montréal est pour l’instant dans une meilleure position que lors de la première vague, où jusqu’à 837 personnes ont été hospitalisées en même temps. Les hôpitaux montréalais disposent d’une capacité maximale de 1000 lits pour soigner les patients atteints de COVID-19. Mais au fur et à mesure que ces 1000 lits sont occupés, « on doit délester des activités », rappelle Mme Bélanger.

Celle-ci reste inquiète parce qu’historiquement, le temps des Fêtes qui approche « est une période où […] il y a plus d’achalandage dans les hôpitaux » et où de nombreux travailleurs de la santé sont en congé.

Mme Bélanger note que « rien n’est acquis » pour la période des Fêtes. « Si on veut avoir une période des Fêtes, il va falloir vraiment faire attention. Parce que ce qu’on observe actuellement dans les hôpitaux et les cliniques, c’est une augmentation. Et ça nous fait peur. »

Ne pas céder à la pression sociale

La Dre Drouin rappelle l’importance de respecter les balises tracées par Québec pour le temps des Fêtes. Notamment la période d’isolement avant et après. En ce qui concerne les quatre jours où la population pourra prendre part à deux rassemblements d’un maximum de 10 personnes, la Dre Drouin affirme que « moins on en fait, mieux c’est ».

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

La Dre Mylène Drouin, directrice régionale de santé publique de Montréal

Celle-ci invite la population à ne pas céder « à la pression sociale de la famille à danser, chanter ou faire autre chose » durant ces évènements. Elle martèle que la population doit rester vigilante pour respecter les deux mètres de distanciation et les mesures d’hygiène.

Alors que l’hiver s’installe, la Dre Drouin a aussi rappelé que le foulard « ne remplace pas le couvre-visage en termes d’efficacité ». Et que même si on porte des gants d’hiver, il est important de se laver les mains à l’entrée et à la sortie des commerces, par exemple.

Elle souligne aussi qu’il n’est pas recommandé de manger dans les transports en commun.

Montréal veut ouvrir le Jardin botanique

Valérie Plante et la Dre Drouin souhaitent toutes deux que les espaces extérieurs du Jardin botanique soient ouverts à la population. La semaine dernière, La Presse présentait le témoignage d’une Montréalaise déplorant que ces espaces extérieurs soient considérés comme un musée et fermés à la population. La Dre Drouin a dit avoir déposé une demande officielle en ce sens.

Éclosions actives à Montréal 

254 au total

109 en milieux de travail

74 dans les écoles

40 en milieux de soins

21 en milieux de garde

La majorité des éclosions sont de petite taille (de 2 à 10 cas).