Ils étaient 15. Ils sont maintenant 160 enquêteurs épidémiologiques, à Laval, à tracer sans relâche les personnes et les lieux fréquentés par les cas positifs de COVID-19. Le CISSS de Laval nous a donné un accès inédit à ses équipes d’enquêteurs qui composent avec des histoires tantôt touchantes, tantôt troublantes. Et souvent complexes. Vivez des enquêtes de l’intérieur.
Un dossier d’Émilie Bilodeau

Une équipe de 160 enquêteurs pour contenir les éclosions

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Alexandre St-Denis, directeur adjoint à la Santé publique de Laval

« On est chanceux ! Liam ne sort pas beaucoup », soupire Sylvie Carrière*, la mère du garçon. C’est qu’une enquêteuse épidémiologique, à Laval, essaie d’identifier toutes les personnes qui ont été en contact avec l’enfant de 10 ans, car il a été déclaré positif à la COVID-19.

Le matin, quand une infirmière a appelé la famille Carrière pour lui annoncer la nouvelle, celle-ci a exigé que les parents aillent chercher leur fille à l’école au cas où elle serait elle aussi porteuse du virus. Son frère Liam, lui, était en isolement préventif en attendant le résultat de son test.

« Florence est très malheureuse, mais elle est maintenant à la maison, confirme Mme Carrière. Elle avait une perruque pour l’Halloween, mais elle était surtout contente de ne pas porter son uniforme scolaire. Elle a beaucoup pleuré. »

Pendant sa période de contagiosité, Liam a côtoyé sa famille – évidemment –, mais il a aussi joué avec ses deux cousines et son oncle. Après son appel avec l’enquêteuse, le 30 septembre dernier, Sylvie Carrière doit prévenir son frère et ses nièces de s’isoler 14 jours et de passer un test de dépistage. L’enquêteuse, elle, a transféré le dossier de Liam à l’équipe spécialisée en éclosion en milieux scolaires afin d’isoler ses camarades de classe et peut-être d’autres enfants de l’école.

« Sauver des vies »

Avant la pandémie, l’équipe des maladies infectieuses à Laval ne comptait que 15 employés qui traçaient les contacts des personnes atteintes d’une maladie comme la tuberculose ou la rougeole. Mais la COVID-19 a durement touché cette proche banlieue de Montréal lors de la première vague et l’équipe de traçage a augmenté ses effectifs à 160 personnes. Quelques embauches sont encore à venir.

« Vos interventions pourraient permettre de sauver des vies », lance Alexandre St-Denis, le directeur adjoint de la Santé publique de Laval, aux membres du plus récent groupe qui entame une formation pour devenir enquêteurs épidémiologiques. La Presse a obtenu un accès inédit à cette formation de deux jours, fin octobre, en plus d’assister pendant deux autres jours à des enquêtes épidémiologiques comme celle qui a visé la famille Carrière.

M. St-Denis explique aux élèves que le meilleur remède contre la pandémie serait de rester à la maison, une solution peu réaliste à long terme. « La deuxième intervention la plus efficace, ce sont les enquêtes épidémiologiques. Quand on isole une personne, on ne confine pas la société au complet et on arrive à contenir le virus », dit-il pour souligner l’importance du travail que les futurs enquêteurs auront à accomplir. Les experts s’entendent pour dire que les enquêtes épidémiologiques sont la clé pour aplatir la courbe de la deuxième vague, mais ils sont aussi le maillon faible de notre lutte contre le virus.

Jusqu’en septembre, les enquêteurs épidémiologiques à Laval contactaient les personnes ayant reçu un diagnostic positif à la COVID-19 et les membres de leur entourage considérés comme à risques modérés ou élevés (voir capsule) pour leur demander de s’isoler pendant 14 jours et pour les inciter à passer un test de dépistage.

Les enquêtes se bouclaient rapidement au printemps quand les commerces, les écoles et les restaurants étaient tous fermés à Laval ; elles se sont complexifiées avec l’assouplissement des mesures de confinement, en été. « On a eu un exemple de cas qui avait eu un peu plus de 100 contacts pendant sa période de contagiosité, cet été », raconte le DChristian Lévesque, médecin-conseil à la Direction de la santé publique de Laval.

Puis, cet automne, les cas positifs se sont mis à augmenter. Laval, qui compte 438 973 habitants, a vu ses cas passer de 8 par jour, en moyenne, au mois d’août à 37 par jour à la fin du mois de septembre. Devant l’ampleur du travail de traçage, les enquêteurs employés par le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval ont commencé à demander aux personnes atteintes du virus de prévenir elles-mêmes leurs contacts en leur envoyant un courriel rédigé par la Santé publique.

Alexandre St-Denis affirme que cette nouvelle procédure est mise en place temporairement pour s’assurer que les enquêtes soient complétées en 24 heures ou moins après la détection d’un cas positif.

On n’est pas dans le Gold Standard. On n’est pas dans les meilleures pratiques. Mais dans un contexte où on n’y arrivait plus, notre priorité c’est quand même d’isoler les cas. Une proportion significative de gens prend nos consignes au sérieux.

Alexandre St-Denis, directeur adjoint de la Santé publique de Laval

Si une personne positive à la COVID-19 se montre réfractaire à aviser ses contacts, les enquêteurs vont effectuer le travail pour elle.

Des méthodes qui s’améliorent

Jenny Ménage se rappelle la première enquête épidémiologique qu’elle a menée, au mois de mars dernier. « On va s’en souvenir pour toujours », dit celle qui a été arrachée d’urgence de son poste en périnatalité au CISSS de Laval pour venir en aide aux enquêteurs, dès le début de la pandémie. Ce jour-là, Jenny Ménage et ses collègues ont dû entreprendre des enquêtes sur un virus qu’ils connaissaient peu.

« C’était une garderie. C’était une éclosion totale. On s’est fait garrocher des papiers photocopiés parce que ça venait juste d’arriver. On écrivait nos notes d’enquête à la main. On ne savait pas comment remplir les formulaires de contacts à risques modérés ou élevés. On n’avait pas encore eu de formation », raconte Mme Ménage.

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Jenny Ménage, enquêteuse de l'équipe de gestion d'éclosion en milieu de travail

« Maintenant, on est super organisés », assure-t-elle.

À l’approche de la deuxième vague, trois nouvelles équipes ont été mises sur pied en septembre dernier : des enquêteurs qui se spécialisent dans les éclosions en milieu de travail, en établissements scolaires et en résidences pour aînés.

Les enquêtes en résidences et en milieux scolaires, elles sont complètement différentes, elles ont chacune des particularités. On a donc créé des cellules d’expertise.

Le DMichel Cimon, de l’équipe « établissement » spécialisée dans les enquêtes en résidences pour aînés

Mais peu importent les particularités d’un cas, Catherine Robichaud, coordonnatrice de l’équipe d’enquêteurs, explique à ses élèves ce qu’ils doivent toujours garder en tête : « isoler les personnes qui peuvent mettre à risque les autres ».

« Votre leitmotiv quand vous tomberez sur une situation complexe, ce sera toujours d’isoler les gens qui ont été en contact avec la COVID-19 pour éviter que le virus se propage. »

Quand le traçage mène à la fermeture d'une école

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Valérie St-Hilaire, enquêteuse de l’équipe de gestion des éclosions en milieux scolaires, à Laval

« Il y a toujours un petit détail qui vient compliquer nos enquêtes », s’exclame Valérie St-Hilaire. L’enquêteuse ne peut pas mieux dire : son enquête concernant une enseignante qui avait reçu un diagnostic positif de COVID-19 devait durer une vingtaine de minutes, selon son estimation. Elle a duré des jours et a entraîné la fermeture d’une classe, puis d’une école au grand complet.

Le lundi est une journée normalement occupée pour l’équipe qui gère les éclosions dans les milieux scolaires, dont fait partie Valérie St-Hilaire. Mais aujourd’hui, seulement deux cas positifs ont été recensés dans les 103 écoles de Laval. Valérie St-Hilaire se charge de l’une des deux enquêtes, celle d’une enseignante de troisième année du primaire qui a été déclarée positive à la COVID-19.

Dans le cas de professeurs qui ont reçu un diagnostic de COVID-19, les enquêtes sont courtes, prévient toutefois Valérie St-Hilaire, car ils portent leur équipement de protection. « Elles durent 20 minutes. »

L’enseignante Corine Lajoie* décroche son téléphone en toussant. Elle a le souffle court. Elle assure qu’elle ne voit personne en dehors de son école. Dans sa classe, elle porte un masque et des lunettes de protection qu’elle enlève quand elle se trouve à deux mètres des élèves. L’enseignante émet tout de même des craintes.

« C’est impossible pour une enseignante d’avoir 26 enfants et de se laver les mains chaque fois qu’on touche à leurs cahiers ou à leur bureau. Il faudrait que j’aie mon chiffon collé à ma main avec du velcro », dit-elle à l’enquêteuse.

Quand Mme Lajoie nomme le nom de son école, Valérie St-Hilaire sursaute. C’est que quelques jours plus tôt, le directeur de cet établissement a contacté la ligne téléphonique mise sur pied par le CISSS de Laval pour répondre aux questions des directions d’école. Il était tombé sur Valérie St-Hilaire et il lui avait raconté que le père et la mère d’une élève avaient été déclarés positifs à la COVID-19. Les parents avaient retiré leur enfant de l’école, mais avaient refusé que celle-ci passe un test de dépistage.

Valérie St-Hilaire rappelle le directeur d’école qui lui confirme que l’élève en question fait partie du groupe de Corine Lajoie.

« Ça nous inquiète beaucoup. On est en journée pédagogique aujourd’hui et j’ai deux élèves qui devaient venir au service de garde aujourd’hui. L’un des deux est absent, car il fait de la fièvre. Ça me stresse d’ouvrir cette classe demain matin », déclare le directeur, qui attend le feu vert de la Santé publique pour procéder.

Valérie St-Hilaire ne peut pas décider de fermer la classe : l’enseignante portait son équipement de protection et aucun élève n’a reçu un résultat positif aux tests de la COVID-19.

Elle consulte le médecin de garde. « Le minimum à faire, c’est d’envoyer une lettre à tous les parents pour les informer qu’il y a eu un cas positif de COVID-19 dans leur école. Mais est-ce qu’on devrait faire quelque chose de plus ? Malheureusement non, on ne peut pas », tranche le DMark-Andrew Stefan. Il suggère tout de même à l’enquêteuse d’appeler la famille qui refuse de faire tester leur enfant pour tenter de les convaincre.

Valérie St-Hilaire se lance. Aziz Benabou*, le père de l’enfant, explique que sa femme est enceinte et que le couple a un bébé à la maison. Il ne peut pas amener sa fillette de 10 ans dans une clinique de dépistage. « On ne voulait pas la culpabiliser, ajoute-t-il. Elle a peur des tests. Je ne voulais pas la traumatiser, donc on la garde à la maison et on surveille ses symptômes », explique M. Benabou. L’enfant ignore que ses deux parents souffrent de la COVID-19. « Je ne veux pas la mêler à ça », dit le père.

Valérie St-Hilaire propose d’envoyer une équipe de dépistage à la maison des Benabou pour que la fillette se soumette à un test salivaire. La famille accepte. Le test a lieu le soir même.

Le lendemain, le résultat tombe. L’enfant est déclarée positive. Valérie St-Hilaire s’empresse d’appeler le directeur de l’école. Il doit fermer la classe pendant 14 jours et encourager les parents à faire dépister leurs enfants.

L’enquêteuse doit s’assurer que la fillette déclarée positive est restée avec son groupe-classe lors des récréations, à la pause du dîner et au service de garde. Les amis qui sont assis près de l’enfant, dans l’autobus scolaire, doivent aussi être placés en isolement.

Tous les parents des autres classes reçoivent une lettre pour leur demander de surveiller les symptômes de leurs enfants. Vers la fin de la semaine, plusieurs élèves manquent des jours d’école : ils toussent, font de la fièvre ou ont mal à la tête.

Pendant la fin de semaine, la Santé publique recense un total de 20 cas positifs dans l’école primaire, dont l’enseignante Corine Lajoie et son élève. Valérie St-Hilaire, appuyée par le CISSS, tranche : l’école doit fermer pour 14 jours.

* Les noms des personnes et des établissements contactés par les enquêteurs épidémiologiques de Laval ont été changés afin de préserver leur confidentialité.

Protéger les plus vulnérables

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Le Dr Michel Cimon, membre de l’équipe spécialisée dans les éclosions en résidences pour personnes âgées

Ding ! Une fenêtre, couplée d’une alerte sonore, apparaît constamment dans le coin supérieur droit de l’écran d’ordinateur du DMichel Cimon. Chaque fois qu’un nouveau cas de COVID-19 est dépisté dans un CHSLD ou une résidence pour aînés de Laval, un message lui est envoyé. En deux heures, neuf nouveaux cas sont signalés.

Le DCimon, qui travaille avec l’équipe spécialisée dans les éclosions en résidences pour personnes âgées, enquête depuis quelques jours sur le cas de Teresa Gonzalèz*, une femme qui a contracté le virus en faisant du bénévolat dans une église où 13 personnes sont tombées malades. Mme Gonzalèz travaille également comme femme de ménage dans une résidence pour aînés. Elle s’est rendue sur son lieu de travail, trois jours de suite, sans savoir qu’elle était contagieuse.

« Ça adonne mal, car elle travaille sur l’unité de soin où il y a le plus de maladies chroniques et le plus d’errance. C’est un pavillon où on a beaucoup de difficulté à contenir les résidants dans leurs chambres. Ils sortent toujours », explique le DCimon.

Quand un résidant est incapable d’identifier ses contacts, les enquêteurs de l’équipe appelée « établissement » travaillent avec les infirmières de la résidence afin de dresser une liste des personnes à isoler. Les infirmières vont jusqu’à visionner les images de caméras de surveillance pour prévenir la propagation du virus.

Pendant le week-end, le DCimon a demandé que tous les employés ayant côtoyé Mme Gonzalèz soient dépistés. Il doit maintenant consulter les résultats de ces tests. Une infirmière vérifie aussi quotidiennement les symptômes de 150 résidants qui ont croisé la femme de ménage durant sa période de contagiosité. La veille, l’une d’elles a commencé à faire de la fièvre.

« On a envoyé quelqu’un pour la faire dépister, hier soir, mais entre-temps, la dame a chuté et on pense qu’elle a une fracture à la hanche. Elle a été transférée dans un hôpital de Montréal et on va devoir s’assurer, ce matin, qu’ils lui ont fait passer un test », résume le DCimon à ses collègues lors de leur rencontre quotidienne, par visioconférence.

Le médecin participe également chaque jour à une rencontre avec des équipes du CISSS de Laval pour déterminer quelles résidences ont besoin d’infirmières, de gardiens de sécurité ou de coach en équipement de protection.

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Nathalie Richard, enquêteuse spécialisée dans les éclosions en résidences pour personnes âgées

« On a une clientèle tellement vulnérable qu’il faut tout faire pour limiter la contagion », résume Nathalie Richard, l’une des enquêteuses épidémiologiques de l’équipe spécialisée dans les éclosions en résidences pour personnes âgées.

Dans le cas de la résidence où Mme Gonzalèz travaille, le pire a été évité. Grâce à son équipement de protection, aucun résident ni travailleurs n’ont finalement été contaminés.

Deux fermetures d’entreprises

« C’est un virus qui, quand il entre dans un milieu, il se propage très, très vite. En une journée, on peut découvrir 15 cas qu’on n’avait pas la veille. » Ces mots, ils sont prononcés par le DChristian Lévesque, médecin-conseil qui travaille avec l’équipe de santé au travail du CISSS de Laval.

À Laval, depuis le début de la pandémie, seuls un complexe sportif et un restaurant rapide ont fermé leurs portes pour contrôler une éclosion. Dans la très grande majorité des cas, les règles sanitaires sont bien appliquées dans les milieux de travail, constate le DLévesque.

« La raison est simple. Les employeurs ne veulent pas que l’on ferme leur entreprise. Certaines d’entre elles décident de retirer les contacts à risques faibles même si la Santé publique ne va pas aussi loin. Elles ne veulent pas prendre de risque. »

« Comme dans les écoles, souvent, ce n’est pas le quart de travail qui pose problème, poursuit le DLévesque. C’est pendant les pauses, les heures de dîner ou le covoiturage que les règles peuvent être moins bien respectées. »

* Les noms des personnes et des établissements contactés par les enquêteurs épidémiologiques de Laval ont été changés

Isolés plus de 30 jours

Le confinement des familles s’étire parfois très longtemps. Si Martin Jeanson (exemple fictif) développe des symptômes de la COVID-19 le 5 décembre, il devra s’isoler jusqu’au 15 avec sa famille. Sa conjointe et ses trois enfants devront aussi poursuivre leur isolement 14 jours après la période de contagiosité de Martin Jeanson, soit du 15 au 29 décembre. Mais si un membre de la famille développe à son tour des symptômes, il repoussera la fin de la période d’isolement. À la fin de sa période de contagiosité, Martin Jeanson sera considéré comme immunisé à la COVID-19 pendant trois mois. « Ça arrive que des familles soient complètement découragées à cause de cet effet domino », témoigne Catherine Robichaud, coordonnatrice de l’équipe d’enquêtes épidémiologiques de Laval.

Le chemin d’une enquête

Quand le résultat positif d’un test de COVID-19 arrive à la Direction de santé publique de Laval, toute une armée d’enquêteurs se met en action pour isoler, en 24 heures ou moins, les personnes qui ont été en contact avec le cas positif durant sa période de contagiosité. Chaque région développe ses techniques d’enquêtes. Voici la recette de Laval.

> Ouverture de dossier

Une équipe reçoit les résultats, qu’ils soient positifs ou négatifs, de tous les Lavallois, peu importe la région où ils ont passé leur test de dépistage. Un employé, souvent un agent administratif, crée un dossier pour chaque cas positif sur Akinox, un outil utilisé à travers la province. Un second dossier est créé sur une plateforme utilisée par les enquêteurs de Laval.

> Pré-enquête

Les dossiers sont transférés à l’équipe préenquête. L’enquêteur appelle la personne dont le test s'est révélé positif pour vérifier ses coordonnées, connaître son état de santé et définir sa période de contagiosité. Il lui envoie un questionnaire, par courriel, dans lequel il doit identifier ses contacts à risque modéré et élevé.

> Enquête

Environ deux heures plus tard, un autre enquêteur passe en revue le questionnaire avec la personne qui a contracté la COVID-19. Il dresse une liste des gens qui ont été en contact avec elle pendant plus de 15 minutes, sans masque, pendant sa période de contagiosité. Il fournit une lettre que cette personne devra faire parvenir à tous ses contacts considérés à risque modéré ou élevé. L’enquêteur se concentre sur les personnes à isoler en dehors des milieux scolaires, des lieux de travail et des résidences pour aînés. Si nécessaire, l’enquête est ensuite acheminée à l’une des trois équipes spécialisées.

> Équipe établissement

Si le cas positif vit dans un CHSLD ou dans une résidence pour personnes âgées, son dossier est transféré à l’équipe « établissement ». Celle-ci est responsable de déterminer les personnes à isoler dans la résidence. Cette équipe prend également en charge les enquêtes de tous les travailleurs de la santé.

> Équipe santé scolaire

Lorsqu’un élève ou un enseignant contracte la COVID-19, c’est l’équipe santé scolaire qui détermine les personnes à isoler dans l’école. Dans le cas d’un élève positif, l’enquêteur évalue si l’enfant est resté dans son groupe-classe à la récréation, au diner et au service de garde. Il étudie le plan de l’autobus scolaire pour décider si d’autres enfants doivent se placer en isolement.

> Équipe santé au travail

L’équipe santé au travail s’occupe de la partie de l’enquête qui sert à cibler les personnes à isoler dans un milieu de travail. L’enquêteur travaille avec l’employeur pour déterminer les risques dans chaque entreprise touchée par la COVID-19.

Évaluer les niveaux de risque

Comment les enquêteurs épidémiologiques font-ils pour déterminer si une personne en contact avec un cas positif doit s’isoler 14 jours ? Ils basent leur décision sur les niveaux de risque établis par l’Institut national de santé publique du Québec. Ce sont les contacts à risque modéré ou élevé qui doivent se placer en isolement préventif.

Risque élevé

> Personne qui a porté assistance ou donné des soins à, ou encore réconforté ou calmé, une personne confirmée COVID-19 et sans le port du masque de type médical.
> Personne qui a reçu des crachats au visage ou a été en contact direct avec des liquides biologiques infectieux d’un cas confirmé de COVID-19.

Risque modéré

> Enfants qui font partie du même groupe ou de la même classe que le cas confirmé (lorsque la distanciation n’est pas appliquée entre les enfants d’un même groupe ou d’une même classe).
> Personne qui a appliqué une distanciation de moins de deux mètres et a cumulé plus de 15 minutes auprès d’un cas confirmé, sans le port du masque de type médical.

Risque faible

> Personne qui a appliqué une distanciation physique de deux mètres avec le cas confirmé.

Risque indéterminé

> Dans le transport scolaire, s’il est impossible d’identifier les élèves qui étaient assis à moins de deux mètres du cas confirmé, considérer tous les élèves présents dans le véhicule au même moment que le cas comme étant à risque indéterminé.

Source : INSPQ