Tout est mis en œuvre pour que des étudiantes en sciences infirmières puissent de nouveau aller prêter main-forte dans les hôpitaux et les CHSLD, « dans un horizon de quelques semaines ».

C’est ce qu’a indiqué jeudi à La Presse Patricia Bourgault, présidente d’un comité d’experts ministériels en soins infirmiers.

« Les discussions entre les universités, le ministère de la Santé et l’Ordre des infirmières progressent très bien », a-t-elle dit.

Le 23 septembre, une lettre signée par les neuf universités qui offrent des cours de sciences infirmières au Québec a été envoyée au ministère de la Santé « pour lui indiquer que notre désir est d’apporter notre aide », explique Mme Bourgault.

Il est extrêmement important d’assurer la compétence de nos diplômés, de préserver nos étudiants, tout en soutenant le réseau dont nous faisons partie.

Patricia Bourgault, directrice de l’École des sciences infirmières à l’Université de Sherbrooke

Mme Bourgault rappelle que les études en sciences infirmières sont déjà très exigeantes et qu’il ne faut surtout pas négliger le nécessaire équilibre à trouver entre les besoins pressants du réseau et la protection des jeunes en formation.

Chose certaine, les infirmières des hôpitaux et des CHSLD sont nombreuses à espérer de tous leurs vœux que des étudiantes puissent de nouveau venir donner un coup de main.

Au printemps, après leur session, les étudiantes en sciences infirmières, aussi bien au cégep qu’à l’université, ont été très présentes dans les hôpitaux et les CHSLD.

Plusieurs infirmières ont souligné combien cela avait été providentiel, certaines indiquant à La Presse que ce qu’elles redoutaient avec cette deuxième vague, c’était que toutes ces étudiantes maintenant de retour sur les bancs d’école ne soient pas disponibles cette fois-ci.

Cela dit, poursuit Mme Bourgault, les étudiantes sont déjà très nombreuses à travailler dans les hôpitaux et les CHSLD pour boucler leurs fins de mois, notamment à titre de préposées aux bénéficiaires.

Formation pratique

Certaines universités, comme l’Université de Sherbrooke, ont aussi largement axé la formation sur des stages.

« La réflexion en cours vise en fait à voir ce qu’on peut faire de plus », explique Mme Bourgault.

À l’heure actuelle, 7000 infirmières sont en train d’être formées à l’université.

À la Fédération des cégeps (établissements où sont proposées par ailleurs des techniques en sciences infirmières), Judith Laurier, directrice des communications, indique que les cégeps sont prêts à collaborer dans le respect des étudiants et des étudiantes et des enseignants et des enseignantes « en protégeant la formation ». Elle n’a pas donné d’autres précisions.

Au terme d’efforts importants ces dernières années, le Québec compte 77 000 infirmières, un sommet, selon leur ordre professionnel.

S’il y a pénurie, c’est notamment parce que beaucoup optent pour un emploi à temps partiel en raison de la difficulté à faire la tâche à temps plein. Le fait que plusieurs infirmières attrapent elles-mêmes la COVID-19 ne fait qu’accentuer le problème.