(Ottawa) La GRC assouplit les restrictions empêchant certains agents sikhs et musulmans de se trouver en première ligne pendant la pandémie de COVID-19 à cause de leur barbe.

Au cours des derniers mois, les difficultés à ajuster un couvre-visage sur les visages recouverts d’une barbe avait convaincu la direction de la GRC d’affecter ces agents à des tâches de bureau.

La mesure avait incité l’Organisation mondiale des sikhs du Canada à faire pression sur le gouvernement pour qu’il trouve une solution.

Le premier ministre Justin Trudeau et le ministre de la Sécurité publique, Bill Blair, ont également insisté sur la nécessité d’accommoder les agents.

La GRC affirme que les policiers touchés par cette mesure pourront reprendre leurs fonctions opérationnelles dans certaines circonstances. Ils devront toutefois porter un couvre-visage approprié.

Ces policiers ne seront envoyés qu’à des endroits où le risque d’exposition est faible ou si plusieurs agents sont présents.

« En aucun temps, nous n’accepterons de faire courir un risque excessif à nos policiers ou au public », précise la dirigeante principale des Ressources humaines de la GRC, Gail Johnson, dans un communiqué publié jeudi.

De plus, le retour aux fonctions opérationnelles incombera toujours aux agents concernés, a-t-elle ajouté.

« S’ils préfèrent être affectés à d’autres tâches de police par mesure de sécurité, nous continuerons à prendre les dispositions nécessaires à cet effet, a-t-elle déclaré. Chaque cas sera évalué individuellement. Si nous déterminons que les mesures d’adaptation n’étaient pas appropriées, nous traiterons ces cas par voie de processus internes. »

Mme Johnson a reconnu que tous les risques ne pourront pas être complètement éliminés « en raison de la nature même du travail policier ».

La GRC dit qu’elle continuera de chercher des solutions à long terme pour ses policiers portant la barbe.

« Nous nous engageons à résoudre cette question le plus rapidement possible afin de faire avancer le travail important en cours à la GRC pour améliorer la diversité, l’équité, la responsabilité et la confiance », a souligné Mme Johnson.

Plus tôt cette semaine, la GRC avait rappelé qu’elle se trouvait dans une situation unique par rapport aux autres services de police du pays, car elle est soumise au Code canadien du travail et au Règlement canadien sur la santé et la sécurité au travail en ce qui concerne l’équipement de protection individuelle, connu sous le nom d’ÉPI.

La GRC soutenait qu’il n’existait pas actuellement un couvre-visage sûr et éprouvé pour les policiers qui portent la barbe, mais s’efforçait de trouver une solution pour ses agents de religion sikhe qui sont temporairement écartés des interventions de première ligne.

L’Organisation mondiale des sikhs du Canada affirmait lundi que s’il s’agit effectivement d’un problème d’ordre réglementaire, le gouvernement devrait corriger la situation, d’autant plus que l’organisation avait soulevé la question il y a plus de trois mois maintenant, au début de juin.