(Québec) La Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault riait jusqu’à tout récemment des libéraux qui annonçaient le début de la deuxième vague de COVID-19.

C’est ce qu’a soulevé un peu courroucée, lundi, la porte-parole libérale en santé, Marie Montpetit. Elle somme désormais l’équipe caquiste de faire preuve de plus de sérieux et de cohérence.

La semaine dernière, plusieurs députés libéraux ont déclaré à l’Assemblée nationale que le Québec était, selon eux, bel et bien entré dans une deuxième vague de coronavirus.

Ni le premier ministre Legault ni son ministre de la Santé Christian Dubé n’ont voulu reprendre ces propos. M. Legault a même tenté de « discréditer » la cheffe de l’opposition officielle, dénonce Mme Montpetit.

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La porte-parole libérale en santé, Marie Montpetit

Qui plus est, l’aile parlementaire caquiste a fait circuler sur les réseaux sociaux un montage-vidéo mettant en vedette des députés libéraux dans le but de les ridiculiser, selon elle.

La vidéo, coiffée du titre En temps de pandémie, il est important de se fier aux experts de la Santé publique, a été mise en ligne jeudi dernier.

« [M. Legault] a ri de la cheffe de l’opposition en lui disant qu’on n’était pas dans une deuxième vague », s’est offusquée lundi Marie Montpetit.

Pourtant, la lecture épidémiologique de son parti était « très adéquate », maintient-elle. Lundi, le directeur national de santé publique, le DHoracio Arruda, a déclaré que le Québec était entré dans une deuxième vague.

« Avec les chiffres de la journée, je suis encore très, très, très préoccupé par la situation, à tel point que je considère que maintenant on est […] dans la deuxième vague », a dit le DArruda en point de presse.

Le ministère de la Santé du Québec a rapporté lundi pas moins de 586 nouveaux cas de COVID-19, faisant grimper le total à 68 128 depuis le début de la pandémie.

Legault n’est pas en contrôle, accuse le PLQ

Le gouvernement Legault a annoncé, dimanche, que les régions de Montréal, de la Chaudière-Appalaches ainsi qu’une portion de la région de la Capitale-Nationale passaient au niveau d’alerte orange.

Mais c’est plutôt « orange pâle », souligne la porte-parole libérale en santé, puisque finalement, très peu de mesures additionnelles vont s’appliquer.

Il n’est plus question par exemple de fermer les bars, les salles à manger des restaurants ou les gyms, ni d’interdire à nouveau le sport parascolaire à l’extérieur des « bulles-classes ».

« À chaque jour, ils ressortent leurs pinceaux et ajoutent de nouvelles couleurs, des préalertes et du orange pâle, a raillé Mme Montpetit. Il commence à y avoir tellement de messages ambigus que […] les gens sont confus. »

Elle estime que le premier ministre a perdu le contrôle de son message. « Chaque nouveau point de presse […] apporte davantage de confusion. Ils sont en train de perdre complètement l’adhésion de la population. »

Les restrictions sur la population doivent s’ajouter graduellement, certes, mais « à un rythme qui reflète l’état de la situation ».

« Force est de constater qu’entre les messages […] du directeur de la santé publique qui est extrêmement préoccupé et les mesures qui sont mises en place, il y a quand même une disparité qui est importante », mentionne l’élue.

Selon elle, le gouvernement « ne contrôle pas la situation » et risque surtout de semer l’inquiétude avec des changements de couleur qui « ne sont pas encore clairs ».