L’incertitude et l’instabilité engendrées par la pandémie de coronavirus incitent les Québécoises et les Canadiennes à réévaluer leur principale méthode de contraception, révèle un nouveau sondage de la firme Léger.

Le quart des Québécoises, mais 42 % des Canadiennes, ont ainsi indiqué qu’elles envisageaient ou prévoyaient changer leur principale méthode de contraception.

Plus de la moitié des participantes à l’enquête ont aussi l’intention de demander à leur médecin de reconsidérer leur principale méthode de contraception s’il y a une deuxième vague de COVID-19.

« Les femmes veulent s’assurer qu’elles ont la meilleure méthode contraceptive possible, a commenté Julie Poirier, une infirmière praticienne spécialisée en soins de première ligne. Avec la pandémie et la COVID, il y a beaucoup de choses incertaines, donc il y a beaucoup de gens qui se questionnent si c’est le meilleur moment de tomber enceintes présentement. »

Le sondage révèle que plus des trois quarts des participantes québécoises ayant utilisé une méthode de contraception au cours des six derniers mois ont choisi la pilule contraceptive.

Il s’agit toutefois d’une méthode qui nécessite une grande discipline pour être efficace, rappelle Mme Poirier. Les trois quarts des femmes ayant répondu au sondage ont estimé qu’il est important d’éviter une grossesse non désirée pendant la pandémie.

« Plus on utilise une méthode où on a besoin de manipulations, plus on est à risque d’avoir une grossesse non désirée, parce que si on oublie, on se met à risque à chaque fois », a-t-elle dit.

« Toutes les habitudes de vie ont été modifiées, [la pandémie] a changé les routines des gens… Par exemple les femmes qui restent à la maison toute la journée avec leurs enfants en télétravail, ça change la réalité, et souvent elles oublient leur pilule et elles se mettent à risque d’une grossesse non désirée. »

La pandémie leur offre donc une bonne occasion de se renseigner et de déterminer si la méthode contraceptive qu’elles utilisent est la mieux adaptée à leur situation, ajoute-t-elle.

« Il faut que les patientes se questionnent, mais il faut aussi que les professionnels informent les patientes », a dit Mme Poirier.

Le moment pourrait notamment être bien choisi pour déboulonner certains mythes au sujet des dispositifs intra-utérins qui peuvent rester en place pendant cinq ou dix ans et être retirés à tout moment, a-t-elle estimé.

Le sondage Léger a été réalisé en juin et juillet 2020 auprès de Canadiennes et de Québécoises âgées de 18 à 40 ans.