(Québec) Alors que les cliniques de dépistage sont débordées dans plusieurs régions du Québec, le gouvernement Legault touchera 675 millions du fédéral pour arriver à faire passer sa capacité de tests quotidiens à 35 000. Ottawa versera au total 3 milliards à Québec pour « une relance sécuritaire » de l’économie.

Le gouvernement Trudeau a fait connaître mercredi le détail des investissements qui seront faits dans le cadre de l’Accord sur la relance sécuritaire, conclu cet été avec les provinces, pour les aider à affronter la deuxième vague tout en relançant leur économie. Le financement du fédéral atteindra plus de 19 milliards.

Une somme de 4,28 milliards est destinée aux provinces uniquement pour augmenter leur capacité de dépistage, de traçage et de gestion des résultats. L’objectif est d’en arriver à 200 000 tests par jour à l’échelle canadienne.

« Le Québec augmentera graduellement sa capacité à réaliser des tests de dépistage en la faisant passer de 24 000 à 35 000 tests par jour », écrit le premier ministre François Legault dans une lettre adressée à son vis-à-vis canadien, rendue publique mercredi.

« Cela nécessitera des investissements pour les ressources humaines, les équipements et les infrastructures dédiées à cette opération », ajoute M. Legault. Pour la recherche de contacts, il précise que les « ressources affectées aux enquêtes téléphoniques seront augmentées » pour assurer un suivi plus rapide des cas.

Cliniques débordées

Depuis que huit régions du Québec ont tourné au jaune, c’est-à-dire en mode préalerte, les files d’attente se sont allongées devant les cliniques de dépistage. L’affluence était telle mercredi à la clinique de dépistage à l’auto à Longueuil qu’il n’y avait plus de place pour la journée avant même l’heure d’ouverture officielle.

Le Québec a enregistré mercredi 3 nouveaux décès liés à la COVID-19 et a franchi le cap des 300 cas confirmés en 24 heures, avec 303. Le nombre d’hospitalisations a diminué de 3 pour atteindre un cumul de 130. Parmi les personnes hospitalisées, 26 se trouvent aux soins intensifs, une augmentation de 3.

Parmi les nouveaux décès rapportés mercredi, deux sont survenus à Laval et un dans la région de la Capitale-Nationale.

L’attente était d’ailleurs aussi longue pour subir un test dans la Capitale-Nationale, où la Santé publique a ordonné un dépistage massif préventif à l’école primaire Sans Frontière, fréquentée par plus de 300 élèves. La région observe une hausse de 30 % de son volume habituel dans ses cliniques de dépistage.

Québec a effectué 22 568 tests dans les 24 dernières heures.

Mardi, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, demandait à la population d’être compréhensive. « Je suis fier qu’on ait passé d’en moyenne 12 000 [tests par jour] au mois de juillet à quelque 20 000 cette semaine. »

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux, en conférence de presse mardi

Je demanderais aux gens de comprendre qu’on fait notre effort. J’ai vu les files d’attente qu’il y avait en Ontario hier. […] Tout le monde vit un peu le même processus.

Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux, au sujet du temps d’attente pour passer un test de dépistage

75 000 tests en Ontario

Dans la lettre du premier ministre de l’Ontario Doug Ford, on révèle qu’il entend déployer – à l’aide des sommes fournies par le fédéral – des mesures pour augmenter le nombre de tests quotidiens dans sa province à 78 000. M. Ford affirme que cette hausse du nombre de tests quotidiens permettra à l’Ontario d’atteindre son ratio par habitant selon les objectifs établis par le gouvernement fédéral.

Le premier ministre dit également dans la lettre que l’Ontario s’est engagé à effectuer régulièrement 50 000 tests par jour dès l’automne. La lettre précise que la province procède actuellement à environ 25 000 tests par jour.

– Avec La Presse Canadienne