(Londres) Le groupe pharmaceutique britannique AstraZeneca et l’université d’Oxford ont repris leurs tests au Royaume-Uni sur un vaccin contre l’épidémie de nouveau coronavirus avec le feu vert des autorités sanitaires, ont-ils annoncé samedi dans des communiqués distincts, trois jours après avoir dû les interrompre.

« Les essais cliniques du vaccin d’AstraZeneca contre le coronavirus ont repris au Royaume-Uni après que l’Autorité de réglementation sanitaire des médicaments (MHRA) a confirmé qu’il ne présentait pas de danger », a indiqué le groupe pharmaceutique.  

La mise entre parenthèses des essais avait été décidée mercredi après l’apparition d’une « maladie potentiellement inexpliquée » - peut-être un effet secondaire grave - chez un participant au Royaume-Uni, mais ne rendait pas pour autant impossible d’obtenir « un vaccin d’ici la fin de l’année » ou « le début de l’année prochaine », avait déclaré le groupe pharmaceutique.

Un comité indépendant avait alors été mis en place pour évaluer les risques liés au vaccin. Ce comité « a terminé son enquête et a indiqué à la MHRA qu’il était sans danger que les essais recommencent au Royaume-Uni », a déclaré AstraZeneca.

Dans un communiqué distinct, l’université d’Oxford a confirmé samedi la reprise des essais, soulignant que « dans des tests de grande ampleur comme celui-ci, on s’attend à ce que certains participants soient malades ». « Chaque cas doit être soigneusement évalué pour garantir une évaluation minutieuse de la sécurité », a ajouté l’université.

Charlotte Summers, professeur de médecine en soins intensifs à l’université de Cambridge, a salué la reprise des essais et a estimé que les chercheurs avaient montré leur engagement « à mettre la sécurité au cœur de leur programme de recherche ».  

« Pour s’attaquer à la pandémie mondiale de COVID-19, nous devons mettre au point des vaccins et des thérapies que les gens se sentent à l’aise d’utiliser », a-t-elle déclaré, jugeant qu’il était « donc vital pour maintenir la confiance du public que nous nous en tenions aux preuves ».  

Le vaccin développé par AstraZeneca et l’université britannique d’Oxford est l’un des projets occidentaux les plus avancés, testé sur des dizaines de milliers de volontaires au Royaume-Uni, au Brésil, en Afrique du Sud et, depuis le 31 août, aux États-Unis, dans ce qu’on appelle la phase 3 des essais, la dernière, devant vérifier sécurité et efficacité.

Dans son dernier point daté de mercredi, l’OMS recense 35 « candidats vaccins » évalués dans des essais cliniques sur l’homme à travers le monde. Neuf en sont déjà à la dernière étape, ou s’apprêtent à y entrer.  

L’Agence européenne du médicament (EMA) estime « que cela pourrait prendre au moins jusqu’au début 2021 pour qu’un vaccin contre la COVID-19 soit prêt à être approuvé et disponible en quantité suffisante » pour un usage mondial.