(Québec) Après six mois de pandémie de COVID-19, le Québec n’est toujours pas prêt à dépister les gens dans un délai raisonnable.

C’est ce que constate la porte-parole libérale en santé, Marie Montpetit, qui déplore les délais d’attente pour passer un test de dépistage, surtout dans les zones jaunes comme Québec et Laval.

En entrevue avec La Presse Canadienne jeudi, la députée libérale a dit conclure que le gouvernement Legault est incapable d’anticiper les coups.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

La porte-parole libérale en santé, Marie Montpetit

« Le ministre de la Santé (Christian Dubé) ne peut pas être surpris que dans des régions qui sont jaunes, les gens soient préoccupés et décident d’aller se faire tester. C’était facilement prévisible », dit-elle.

« Le gouvernement, il faut qu’il soit alerte. Il faut qu’il soit un pas en avant, pas un pas en arrière à chaque fois. »

Jeudi, M. Dubé a dit prendre toute la responsabilité pour les délais dans les centres de dépistage qui ont parfois atteint quatre ou cinq heures.

Le gouvernement s’attendait à une augmentation de l’achalandage, mais « pas à ce niveau-là », a-t-il reconnu.

Il s’en est tout de même réjoui, car cela démontre, selon lui, que les gens dans ces régions ont bien compris le message du gouvernement sur le risque de contagion.

« En communiquant mieux qu’il y a des zones plus à risque que d’autres, les zones jaunes, je pense que ça a beaucoup sensibilisé la population que le virus n’était pas juste ailleurs, mais que c’était chez eux. »

Plusieurs familles ont été aperçues dans les files d’attente, alors qu’au moins 120 écoles dans la province sont touchées par le coronavirus, deux semaines après la rentrée.

Mais personne ne connaît le nombre exact d’écoles contaminées : le ministère de la Santé a annoncé jeudi qu’il suspendait la mise à jour des documents présentant le portrait global de la situation dans les établissements scolaires. Le système de cueillette de données fait présentement l’objet « d’ajustements », indique-t-on.

« Cafouillage dans les cliniques de dépistage, cafouillage dans la liste des écoles avec cas de COVID. Le gouvernement de la CAQ nous a dit qu’il était prêt. L’était-il vraiment ou assiste-t-on encore à de l’improvisation », a réagi Mme Montpetit sur les réseaux sociaux.

Christian Dubé a suggéré aux Québécois de prendre un rendez-vous à une clinique de dépistage de la COVID-19 plutôt que de faire la file aux cliniques sans rendez-vous. Pour réduire l’attente, le ministre a aussi promis d’ouvrir d’autres centres de dépistage.

Le PLQ propose son propre système d’intervention dans les écoles

« À défaut d’un plan clair du ministre de l’Éducation pour les cas de COVID-19 dans les écoles », le Parti libéral du Québec (PLQ) a proposé son propre système d’intervention à cinq paliers.

Il souhaite qu’une clinique mobile de dépistage soit dépêchée à l’école « dès qu’il y a un cas de COVID confirmé » (palier 2).

Le plan libéral prévoit ensuite l’arrivée d’infirmières en santé scolaire et une diminution du nombre d’élèves par classe (palier 3), l’imposition du port du masque à l’école en tout temps et l’enseignement virtuel à 50 % du temps (palier 4) et enfin, la fermeture complète des établissements scolaires (palier 5).

La reprise des sports-études compromise dans les zones jaunes ?

Par ailleurs, vu la progression du virus, le premier ministre Legault a signalé que la reprise lundi des activités parascolaires, ainsi que des programmes de sports-études et d’arts-études, pourrait n’être que partielle dans les zones jaunes.

Il a affirmé que son ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, ferait le point sur la situation vendredi.

« Je veux tout faire pour que tous les sports-études recommencent, surtout dans les zones vertes. Pour ce qui est des zones jaunes, est-ce que ça peut être une partie des activités ? » a laissé planer M. Legault.

Les zones considérées comme étant jaunes sont : la Capitale-Nationale, l’Outaouais, l’Estrie et Laval.

Rappelons que la décision d’interdire les activités scolaires à l’extérieur des « bulles-classes » pendant tout le mois de septembre avait soulevé un tollé.

Une manifestation étudiante avait entre autres convaincu le premier ministre de revenir sur la décision et d’annoncer la reprise de toutes les activités dès le 14 septembre « si tout va bien ».