(Ottawa) Une étude de la firme de sondage Léger menée pendant quatre mois lors de la pandémie de COVID-19 met en lumière que des difficultés auxquelles les aînés vulnérables canadiens se heurtent depuis longtemps se sont aggravées durant la crise sanitaire.

L’étude commandée par la Croix-Rouge canadienne révèle que près du tiers des aînés vulnérables ont soutenu qu’ils n’avaient personne sur qui compter et qu’ils ne pouvaient pas obtenir d’aide immédiate en cas de besoin.

Plus de 30 % ont affirmé se sentir seuls souvent ou chaque jour, un taux environ trois fois plus élevé que chez leurs pairs en meilleure santé.

Par ailleurs, seulement 57 % se sont dit en bonne santé, et à peine 50 % ont bon espoir pour l’avenir.

Ces résultats sont troublants selon le Dr Paul Hebert, conseiller médical et scientifique de la Croix-Rouge canadienne.

Il reconnaît que de rester à la maison durant une pandémie est une question de survie pour certains aînés. Toutefois, il signale que l’isolement social et le manque de liens affectifs peuvent gravement exacerber des problèmes physiques et émotionnels, surtout chez les personnes fragiles qui ont beaucoup moins d’outils pour composer avec un ennui de santé, même mineur.

La plus récente vague du sondage, menée du 22 au 28 juillet, révèle que les aînés vulnérables sont l’unique groupe ayant ressenti de l’anxiété, de la fébrilité ou un malaise au cours des trois jours précédant le sondage. Ils étaient également les seuls à rapporter se sentir un peu plus tristes, déprimés et découragés chaque mois.

Paul Hebert rappelle que de nombreuses études ont permis d’établir un lien entre solitude, isolement social prolongé et risques accrus de problèmes de santé physique et mentale, comme l’hypertension, les maladies du cœur, l’affaiblissement des fonctions cognitives et du système immunitaire.

Dans un contexte de pandémie, il importe, à son avis, de surveiller l’état des aînés et des autres personnes vulnérables et de rester à l’affût des signes de détérioration, comme l’irritabilité, la perte d’appétit et de poids, le manque d’intérêt pour les activités habituelles et les changements qui touchent le sommeil.

Le Dr Hebert recommande d’améliorer les systèmes de soutien institutionnel et social afin qu’ils répondent mieux aux besoins des aînés vulnérables à domicile tant durant une pandémie qu’en temps normal.

L’étude a cherché à mesurer les impacts sociaux et psychologiques de la COVID-19 sur plus de 2000 Canadiens de 18 ans et plus, particulièrement chez les personnes âgées de 65 ans ou plus qui vivent seules et dont la santé est moyenne ou mauvaise.