(Ottawa) Malgré tous les efforts faits ces derniers mois, les ressources du système de santé au Canada pourraient ne pas être suffisantes pour une nouvelle vague de COVID-19 cet automne, prévient l’Agence de la santé publique du pays.

L’agence fédérale a publié vendredi sa plus récente modélisation. On y calcule un possible pic d’automne et si celui-ci se matérialisait, le système de santé pourrait être dépassé, selon l’administratrice en chef de l’agence, Dre Theresa Tam.

Pourtant, le système a réussi à répondre à la pandémie, qui a atteint un premier pic fin avril au Canada. Les hôpitaux n’ont pas manqué de chambres ni de respirateurs. Et depuis, les gouvernements ont multiplié les achats de matériel nécessaire, dont les tests et les équipements de protection personnelle.

Dre Tam maintient qu’il faut se préparer au pire des scénarios. Le nouveau coronavirus, fait valoir la scientifique, pourrait muter, par exemple.

« Quelque chose pourrait arriver à ce virus. Qui sait ? Quelque chose pourrait changer », a-t-elle dit au cours d’une conférence de presse vendredi après-midi.

« Si tout à coup, (la propagation du virus) se mettait à accélérer d’une certaine manière, sous certaines conditions… », s’est inquiétée Dre Tam.

« Nous sommes beaucoup mieux préparés que nous l’étions avant », a-t-elle tout de même souligné. « Nous planifions plus que nécessaire, même plus que ce que nous avions fait pour la première vague. Et je pense que c’est la chose prudente à faire. Ce scénario doit servir à pousser tous nos partenaires dans le système de santé à planifier plus que nécessaire », a-t-elle insisté.

Et si les capacités du système de santé sont dépassées, « la mortalité augmente beaucoup », a-t-elle prévenu.

Signes encourageants espérés

Un des facteurs qui ajouteraient de la pression sur le système de santé est la saison de la grippe qui, d’habitude, augmente les hospitalisations à l’automne et à l’hiver.

L’Agence de la santé publique du Canada surveille l’impact sur la grippe de toutes les nouvelles habitudes imposées par la COVID-19. Masques, distanciation, lavage de main, isolement lorsque malade, toute ces mesures « peuvent aussi diminuer l’impact des virus respiratoires » comme la grippe.

La saison de la grippe 2020-2021 pourrait donc être moins sévère que celles des années précédentes. L’agence encourage déjà les Canadiens à se faire vacciner contre la grippe lorsque les vaccins seront disponibles, cet automne.

Prévisions à court terme

Pour ce qui est de prévoir le nombre de cas, l’agence se limite, encore une fois, à des prévisions à très court terme. Au 23 août, soit dans moins de 10 jours, on pourrait atteindre le nombre de 127 740 cas au Canada, dont 9115 décès. Vendredi, l’agence avait compté 121 234 cas dont 9015 décès.

Et puis, s’il y a eu une augmentation des cas chez les 20 à 39 ans début juillet, selon les données épidémiologiques relevées par l’agence, le tableau a changé depuis. « L’incidence de la COVID-19 a commencé à diminuer de nouveau dans toutes les tranches d’âge ces dernières semaines », peut-on lire dans le rapport publié vendredi.